Genre: heroic fantasy, fantastique
Année: 2013
durée: 16 minutes
Synopsis: L'histoire du paysan Orphyr et de sa rencontre avec la déesse de la nature.
La critique d'Alice In Oliver:
A la base, Orphyr, réalisé par Jonathan Degrelle, est l'adaptation d'une nouvelle issue d'un recueil de contes écrit par Jean Le Mauve, Les contes de la Dame Verte. Pour mémoire, je renvoie au billet publié le 15 mars, Jonathan Degrelle nous ayant fait l'honneur d'une interview.
Orphyr est un court-métrage fantastique et féérique qui nous vient du Nord de la France. Toutefois, vous pouvez oublier Dany Boon et Bienvenue chez les Ch'tis.
Aussi, est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Orphyr est un paysan humble et naïf qui, en sortant du bistrot de La Frédine, va faire une rencontre pour le moins inattendue. La Dame Verte se présente devant lui.
Pour récompenser Orphyr de sa bonté avec la nature et les personnes qui l'entourent, la Dame Verte fait appel à la magie. Pour cela rien de plus simple, Orphyr doit utiliser une formule magique sur un âne et à un endroit inattendu (je n'en dis pas plus...).
Orphyr devient ainsi une sorte de nouvel Ali Baba, la queue de l'animal lui rapportant la richesse et la gloire dans son village. Alcoolique de son état, Orphyr doit néanmoins affronter l'hostilité de sa femme, qui décide de le quitter.
Pourtant, contre toute attente, l'homme reçoit à nouveau l'aide de Dame Nature. Dès son introduction, le court-métrage impose son univers. On comprend mieux les références de Jonathan Degrelle, le cinéaste citant volontier des chefs d'oeuvre tels que Dark Cristal et Le Labyrinthe de Pan.
Fort d'une réalisation soignée, Orphyr reste avant tout un hommage à la nature et au lien étroit et métaphysique que l'homme entretient avec cette dernière. Tous les ingrédients du conte sont présents. Les animaux et la végétation tiennent une place prépondérante.
Derrière cette adaptation soignée et de qualité, la thématique principale reste l'enfance perdue ou plutôt retrouvée. Mieux encore, on assistera même à une partie de tarot divinatoire, les éléments de la nature se manifestant également à travers la cartomancie.
A ce propos, il est étonnant que Jonathan Degrelle ne cite pas les films d'Alejandro Jodorowsky dans son interview, tant son court-métrage s'apparente à un conte initiatique. Finalement, pour Orphyr, la Dame Nature sera la révélation de lui-même.
Encore une fois, les influences du film de Guillermo Del Toro, à savoir Le Labyrinthe de Pan (que j'ai déjà cité), sont évidentes. Espérons qu'avec le temps (donc le plus vite possible), Jonathan Degrelle connaîtra le succès qu'il mérite. Nul doute que le cinéma français finira par le remarquer et par lui ouvrir la boîte à "pan-dore".
Note: 17/20