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Justin Timberlake – The 20/20 Experience

Publié le 19 mars 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

Justin Timberlake The 20 20 Experience 2013 1200x1200 150x150 Justin Timberlake   The 20/20 ExperienceJustin Timberlake
The 20/20 Experience

RCA
États-Unis
Note: 7/10

Le terme « plaisir coupable » en est un utilisé à profusion quand il est question de la musique de Justin Timberlake, depuis le début des années 2000. C’est que l’ancien membre du boys-band NSYNC a réussi, avec ses deux précédents albums (Justified, 2002 et FutureSex/LoveSounds, 2006), à créer de la pop sortant un peu du carcan populaire de son époque, en s’attirant ainsi un public aussi radiophonique que plus niché. Avec des mélodies et des chansons accrocheuses, il en faisait des vers d’oreille, en plus d’intéresser ceux qui tentent tant bien que mal de se distancier de la musique créée à des fins purement commerciales.

J’en suis. Je ne peux pas m’empêcher d’apprécier ce que fait cet entertainer pur-sang, ce charismatique chanteur et danseur, et bien honnêtement, je n’en ai pas l’intention. Il fait ce qu’il fait avec une telle aise et de façon tellement assumée, son charme musical fait effet sur n’importe qui poserait ses oreilles sur un de ses airs.

Malgré toutes ces qualités, ça faisait maintenant six ans et demi qu’il n’avait rien sorti de nouveau en terme musical. Rien depuis FutureSex/LoveSounds. Il s’agit d’une éternité dans le monde de la musique pop, et encore plus dans l’époque de l’instantanéité dans laquelle nous vivons. Plusieurs vedettes ne survivraient pas à un tel hiatus. Pourtant, Timberlake se faisait attendre, et de pied ferme. On l’a vu multiplier les apparitions dans des films et des plateaux de télévision au fil des années, augmentant sa popularité sans toutefois faire ce qu’il fait de mieux. Il était au summum de sa carrière quand il a pris cette longue pause musicale. Il revient aujourd’hui au même niveau, et mort est le souvenir du jeune Justin Timberlake, faisant partie d’un boys-band stérile, juvénile, naïf.

Sur ce 20/20 Experience, on retrouve Timberlake surfant sur la même vague de l’acclamé FutureSex/LoveSounds. De la musique ayant tous les ingrédients de la musique pop, oui, mais avec une plus-value qui change complètement la donne. Il s’arme encore une fois d’un producteur de renom en la personne de Timbaland, qui amène sa touche « deluxe », se servant judicieusement, subtilement de différents instruments à vents et à cordes, en plus de quelques bruitages électroniques. Ça sonne comme de la tonne de brique. Ça sonne riche, complexe, chaleureux, solide. Tous les petits éléments intégrés aux rythmes ajoutent une vraie personnalité.

À vraie dire, on peut difficilement classer ce 20/20 Experience comme étant un album pop à proprement parler. Toutes les pièces sont étalées sur de longues minutes, la plus courte faisant quatre minutes quarante-sept secondes (That Girl). Les autres tournent autour de sept minutes, laissant le temps aux morceaux de s’installer confortablement. On étire l’élastique, mais sans danger de le briser. On baigne dans le cozyness. On (ab)use du mid-tempo, ce qui donne le sentiment qu’il s’agit plutôt d’un effort neo-soul, s’inspirant grandement de ce que faisait D’Angelo. On est loin, bien loin de la musique pop contemporaine, générique et programmée, de l’autre Justin

Timberlake place donc sa voix de crooner – qui est la plupart du temps sa voix de tête – parfois sur des cuivres, d’autres fois sur un piano, ou même sur des percussions du monde. On évite les clichés surutilisés de la musique pop-R&B de notre époque. Un solo de guitare électrique bien senti se retrouve en plein milieu de Spaceship Coupe, et on en aurait voulu un peu plus.

Si la qualité de la production ne fait aucun doute, c’est plus au niveau des paroles que le bât blesse. Tout au long de l’album, Justin Timberlake nous raconte ses désirs sexuels, à quel point il aimerait faire telle ou telle chose à sa compagne. Le point G de ce concept (s’cusez la) se trouve dans la pièce Strawberry Bubble Gum, où on se rend compte, à un certain point, que le titre fait référence au vagin de son amante. Quelques lignes suivantes, il fait référence à son pénis en parlant de son « blueberry lollipop ». Un peu trop d’information… quoiqu’un producteur de films pornographiques pourrait efficacement faire appel à quelques pièces de cet album.

Néanmoins, Justin Timberlake revient en force avec un album d’une qualité de production époustouflante, qui nous donne l’impression de nous promener avec lui dans la vie de la haute société, champagne et tuxedo à l’appui. S’il s’agit officiellement d’un album pop, il se distance des éléments qui le qualifieraient ainsi. Pas de chansons toutes prêtes à faire jouer à la radio, de par leur longueur, pas de mélodies prenantes dès la première écoute (sauf peut-être Mirrors, qui dure quand même plus de huit minutes). Plutôt des rythmes lents, qui feront danser, certes, mais d’une façon nettement plus souple et lancinante.


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