Mama. (réalisé par Andres Muschietti)
Mam(m)a-Mia !!!
A la dernière édition du festival international du film fantastique de Gérardmer, ce petit film d'épouvante a raflé pas mal de prix dont le plus important (le Grand Prix du festival). Voici un mystère que je ne m'explique pas tant il accumule tous les poncifs du genre. Poncifs tellement rabâchés qu'ils annihilent tout sentiment de frayeur. Mamaou la preuve par l'image d'une stagnation dérangeante pour le cinéma d'épouvante.
Sortie le 15 mai 2013.
Deux petites filles ont disparu dans les bois le jour où leur parents ont été tués. Des années plus tard, celles-ci sont retrouvées et adoptées. Mais une certaine Mama continue de leur rendre visite...
Certains me diront que ce sont les vieilles recettes qui donnent le plus de résultats, que ce sont dans les vieux pots qu'ont fait la meilleure confiture et ils auront certainement raison. Mais Mamaest un contre exemple.
Histoire de fantômes en colère comme il en existe déjà des milliers, il n'a clairement rien pour lui. Reposant sur des mécanismes archaïques pour instaurer son climat angoissant (bouh un lustre bouge tout seul = un bruit sourd qui fait sursauter) et sur un scénario aux ficelles ressemblant plus à des cordes (un des personnages s'en va rencontrer le fantôme dans la forêt alors qu'il fait jour. Quand il arrive à destination, il fait forcément nuit) tellement qu'il est simple de voir ou on veut en venir.
Visuellement, c'est plutôt réussi. Sans être vraiment flippante, la Mama a une sale gueule et sa façon de se déplacer est assez ingénieuse. Hélas, c'est vraiment le seul point positif que je peux mettre en exergue, tant le reste est d'une affligeante banalité.
Tous les immanquables de la maison hantée sont là. Apparition furtives, portes qui claquent, voix menaçantes entendues par les canalisations, etc... Heureusement, l'idée du portail permet de déplacer l'action et d'aérer le récit. Récit qui ne décolle jamais. La faute a des personnages inconsistants et à une justification ridicule. C'est bien connu, les esprits sont en colère car ils veulent récupérer quelque chose. Les pauvres personnages subissant leur courroux ne le comprennent qu'à la fin et trouvent ainsi une échappatoire. Avec une petite entorse à la règle, c'est le cas ici aussi. Le fantôme étant une maman, ce n'est pas un spolier si je vous dit qu'elle cherche à retrouver son bébé. Par contre, l'endroit dans lequel se trouve le bébé en question provoquera un fou-rire même aux plus peureux d'entre nous.
Mama est symptomatique d'un genre sclérosé qui ne parvient plus à faire ce pour quoi il a été créée: provoquer la peur. Et quand la seule surprise d'un film est d'y retrouver Jessica Chastain brune, on se dit qu'il y a un problème. Ou alors, je n'y comprends rien.
Note: