Quand on vous dit « metis » est-ce un compliment ?

On pense souvent que le racisme est réservé aux personnes foncièrement noires. On oublie que ce même racisme touche aussi des persones à la peau plus claire qui, elles, ont deux ennemis.

Lors de conversations arrive toujours le moment où on va vous demander d’où vous venez, vos origines. Et vous, vous répondez innocemment, ou par expérience que vous êtes français, belge, allemand bref peu importe. Et on vous rétorque :

« Mais je vois que tu n’es pas complètement français. Tu es mélangé avec quoi ? »

Ces paroles innocentes pourront être de la sympathie, un réflexe innocent. Ou elles pourront être une manière de vous mettre dans une case, aussitôt que vous aurez répondu.

Si on dit ici que les métis ont deux ennemis, c’est parceque cela est bien connu ; les noirs les voient comme des blancs et les blancs les voient comme des noirs. Il est d’ailleurs souvent conseillé au métis de dire au noir, je suis africain, et de dire au blanc, je suis français peu importe ce qu’il en est réellement. Il faudra donc se travestir et prouver que l’on appartient au même clan que l’autre.

Aussitôt une réponse donnée à cette question, la personne en face de vous se fera automatiquement une idée sur votre caractère, la vie que vous avez menée jusque là et si en plus vous êtes un métis qui écoute du rock, ne danse pas le zouk ou le ndombolo et aime les promenades en forêt, la poésie, vous aurez l’assurance d’être qualifié de « bizarre » par les deux camps.

Aux Etats-Unis la règle est simple. Aussi clair que vous soyez, si vous avez une seule goutte de sang noir dans les veines, vous êtes noir. Mais au fond ne pourrait-on pas laisser le bénéfice du doute aux personnes issues du métissage et leur laisser choisir leur propre identité ?

Pour finir il y a un mythe autour de la jalousie que véhiculent les métis. Ils sont plus clairs, donc plus passe-partout, ils ont plus de succès avec les filles, ou les filles métisses avec les garçons. Mais rappelons ici que la couleur n’est pas gage de beauté. Il en faut bien plus que ça. Alors la prochaine fois que vous demanderez à un métis si… Il est métis… Adoptez un esprit ouvert peu importe ce qu’il vous dira.