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L’antiterrorisme, une guerre sainte

Publié le 22 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

DJIHAD_by_buldozeristerkho

La France a fêté cette semaine le triste anniversaire commémorant les dérives de la folie humaine ou ce qui est devenu « l’affaire Merah ». Elle montre également les faiblesses de la lutte antiterroriste sur le territoire français. La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) – contre espionnage français – a connu un échec cuisant alors qu’il était considéré comme le meilleur en occident. Mais restons vigilants : tout dépend des critères de comparaison. L’Algérie qui a connu une guerre civile et qui possède aujourd’hui un réseau local de djihadistes a adopté une doctrine antiterroriste plutôt « à la dure » mais qui reste néanmoins conforme à sa doctrine. Arriver sur un site gazier, ne pas négocier avec les terroristes et buter tout le monde (otages compris) n’aurait pas été acceptable en France. Notez ici l’origine de l’expression « un vrai travail d’arabes ».

Le « zéro victime » qui prévaut depuis 1996 n’est plus d’actualité. C’est aussi frustrant que de perdre à domicile après plus d’une demi saison invaincu sur sa pelouse. De manière réaliste, nous pourrons qualifier aujourd’hui qu’une opération antiterroriste est un succès lorsqu’un attentat a été repoussé ou retardé en raison de ce qu’est le terrorisme : « un processus complexe impliquant des individus et raisons d’agir variables et difficilement repérables ».

 Il s’agit ici de ne tomber ni dans la démagogie ni dans le rejet xénophobe chronique. Le « tout est de la faute de l’islam » reste purement est simplement inefficace dans la lutte contre le terroriste ; pire que ça : stupide.  Le djhihadisme made in France existe bel et bien. Mohamed Merah en est l’exemple même et a voulu mourir en martyr se référent à l’héroïsme de Ben Laden, modèle « romantique » de ces soldats. Les conflits dans le monde musulman continuent de solliciter les djihadistes du monde entier. Nous avons beaucoup de musulmans en France, il est donc logique qu’une minorité d’entre eux soient impliqués. Gardons également à l’esprit qu’à l’inverse, les musulmans de France possèdent une vision différente de l’islam que celle de leur pays d’origine et qu’ils sont en train de produire une forme d’islam occidentalisé influençant les autres pays du Maghreb par exemple.

La solitude serait-elle donc la norme pour le terroriste ? Ce serait remettre en cause les fondamentaux du droit français qui explique que pour être considéré comme terroriste, il faut prouver que la personne en question fait partie d’ « une association de malfaiteurs en relations avec une entreprise terroriste ».  Le rôle du judiciaire sera de prouver une telle appartenance quasiment impossible à identifier aujourd’hui.

Ainsi, les français engagés pour la guerre sainte en Syrie auprès de l’Armée Syrienne Libre (ASL) – le camp des gentils comme le décrit la diplomatie française – seront-ils des terroristes une fois de retour en France ? Ces combattants seront donc armés et entraînés par l’armée française en personne. Les citoyens français partis faire le djihad reviendront donc avec un savoir-faire relativement inquiétant. Les défis de l’antiterrorisme français sont considérables dans la mesure où il faut aujourd’hui – plus que jamais – prouver qu’il a les moyens de ses ambitions. 


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