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Monique L’Arnaque

Publié le 23 mars 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Nous ne participerons pas au Carnaval de Remiremont cette année, en effet, suite à nos articles où nous dénoncions les agissements d’escrocs nous avons reçu des « menaces de voies de fait », et des « menaces de dégradation de notre véhicule » que la police prends très au sérieux.

Aussi, comme le Carnaval doit avant tout rester une fête, un plaisir pour nous et du bonheur dans les yeux des spectateurs, nous préférons nous abstenir de nous mettre en danger.

Quand aux escrocs qui ont propagé des rumeurs sur notre compte, voici la vérité :

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Monique L’Arnaque est née à Strasbourg en septembre 1951. Petite, son papa la surnommait « Mignon ».

Elle fut enseignante pendant dix-huit ans, avant de travailler chez un courtier en assurance et se marier avec Monsieur Dédé… Pendant près de trente ans, personne ne remarquera rien de spécial…

C’est vers la mi-avril 2009 que le siège parisien de la compagnie d’assurance AGF détecta l’existence de faux sinistres indemnisés par un cabinet strasbourgeois. Depuis 2005, 384 faux dossiers de dégâts des eaux ou de bris de glaces avaient été, tous, indemnisés sur les mêmes trois comptes bancaires.

Étrange !

Monique L’Arnaque a alors 57 ans, et Monsieur Dédé, atteint d’un étrange mal a sombré dans le coma depuis 2003. Pour se changer les idées, Monique L’Arnaque voyage, loin, très loin, en compagnie de son nouveau béguin, Néné H.

Momo et Néné vont ainsi parcourir l’Afrique et l’Asie de long en large, du safari au Kenya, jusqu’aux filles faciles de Thaïlande, en passant par le Laos, la Birmanie, le Sénégal… Difficile à croire quand on sait que Momo ne gagne que 1.300 €uros net par mois.

Monique L’Arnaque

Pendant ce temps, l’enquête avance, et les policiers font des découvertes.

L’enquête de police permet d’identifier l’auteur des fausses déclarations : il s’agit d’une employée polyvalente, en poste depuis 1978. L’employée du cabinet d’assurance, basé à Strasbourg, a déclaré de faux sinistres durant quatre ans et s’est fait verser les indemnisations. L’escroquerie porte sur plus de 240 000 €.

Et Momo finit par avouer : elle déclare établir les déclarations fictives par informatique. Pour cela, elle pioche au hasard parmi la liste des clients et dresse des dossiers dont le préjudice ne dépasse jamais 800 €. Elle « fabrique ensuite de fausses factures en photocopiant des factures d’artisans » trouvées parmi les vrais documents. Coût de quatre années d’escroquerie : 243 000 €.

En juin 2009, devant le tribunal, elle avouera sa passion des voyages (mais pas sa liaison avec Néné)…

Monique L’Arnaque

« J’avais un découvert après avoir contracté des crédits, explique d’une voix ténue la quinquagénaire. J’ai eu l’idée de faire des fausses déclarations, sans savoir si cela fonctionnerait ». Le premier essai est concluant, s’en suivront beaucoup d’autres.
L’argent ainsi récolté permet à la prévenue de financer sa passion pour les voyages exotiques, sachant que ses dépenses oscillent entre 2 000 et 5 000 € par mois. Des frais que son salaire de 1 300 € nets ne couvre pas.

Le substitut du procureur, Olivier Glady constate « la trahison » de la prévenue envers son employeur. « Il avait totalement confiance en celle qui était sa collaboratrice depuis près de trente ans. »

Son avocat brode une histoire, loin de la réalité sordide : « Courant 2003, son mari a sombré dans un profond coma, où il est toujours. Elle s’est retrouvée isolée et a dû assumer seule. Après des tentatives de suicide, elle a choisi de vivre et d’en profiter. »

Le 04 juin 2009, Monique L’Arnaque épouse à Dédé a été condamnée à trois ans de prison dont deux ans avec sursis et mise à l’épreuve, avec l’obligation d’indemniser la partie civile conformément aux réquisitions du parquet.

Depuis, Momo qui a déménagé pour effacer toutes traces, n’a jamais purgé sa peine, et vit sa petite vie avec Néné, les carnavals vénitiens ont simplement remplacé les voyages lointains… en langage judiciaire on appelle cela : se soustraire à l’action de la justice. Mais il y aura certainement une suite à cette histoire, la justice n’a jamais dit son dernier mot. D’autant plus que la compagnie d’assurance n’a jamais été indemnisée.

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Nous aussi, nous avions confiance en elle avant qu’elle ne nous trahisse. Bah, on ne se refait pas, et au moins à présent nous savons que Momo est une experte dans la fabrication et l’usage de faux. D’ailleurs, les collectivités locales qui financent le Carnaval de Rosheim seraient peut-être bien avisés de vérifier attentivement toutes les factures qu’ils ont dans leurs dossiers…

Cette histoire, glauque à souhait, n’est pas du tout une fiction, elle a été publiée dans les Dernières Nouvelles D’Alsace du Vendredi 05 Juin 2009, vous pouvez voir une capture d’écran qui reproduit l’article du journal dans son intégralité sur la page Facebook de Klod (photos, dossier Momo l’Arnaque).

Monique L’Arnaque

à suivre …


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