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La presse féminine fait débat

Publié le 24 mars 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune
Causette, le magazine plus féminin du cerveau que du capiton

Causette, le magazine plus féminin du cerveau que du capiton

C’est l’ultime rendez-vous de ce mois de mars consacré aux femmes à Aubagne : jeudi le public est invité à venir tourner la page de l’édition 2013 de ces journées au cours d’une soirée proposée par la Maison des Jeunes dans le cadre de son tout nouveau rendez-vous mensuel de débats et de rencontres, les « soirées phares ».

« Presse féminine, presse féministe, où se joue la différence ? », c’est la question et le thème du débat qui va agiter cette soirée organisée en collaboration avec le collectif Femmes en Marche d’Aubagne, un collectif à l’origine de la journée contre les violences faites aux femmes. Pour la journaliste Sophie Pehaut-Bourgeois chargée d’animer ce débat, il ne s’agit pas d’opposer, sans nuance, l’une et l’autre presse mais de poser un regard critique sur ces magazines dont les femmes sont le cœur de cible. Pas de vision manichéenne donc : il n’y a pas d’un côté une presse qui réduit la femme à sa plastique et, de l’autre, une presse plus moderne, féministe, qui se fait l’écho des luttes des femmes et de leurs aspirations naturelles à trouver leur place dans la société. Pourtant force est de constater la quasi-invisibilité de cette dernière dans les kiosques à journaux et dans les salles d’attente des cabinets médicaux où s’empilent sur les tables basses ces magazines de papier glacé qui vendent une image de la femme confinée au rôle de portemanteau.

Un bimestriel comme Clara, par exemple, qui pose un regard pertinent sur la condition féminine est uniquement disponible par abonnement. Et un mensuel comme Causette (en kiosques le dernier mercredi de chaque mois) « qui transgresse toutes les règles de la presse féminine française » (The Times) avec une ligne résolument « plus féminine du cerveau que du capiton »  est un magazine hybride entre les féminins et les news généralistes qui n’a pas encore été imité.

« La presse féministe est une presse militante qui donne à réfléchir et encore une fois on préfère cacher ce qui donne à réfléchir », dénonce la journaliste et animatrice de la soirée qui porte un jugement sévère sur certains titres de la presse dite « féminine » qu’elle accuse de véhiculer une image rétrograde des femmes et de faire le lit du machisme. Un énième dossier sur le tout nouveau régime amaigrissant est-il plus vendeur qu’une enquête sur la place des femmes dans l’entreprise ou une immersion dans le quotidien de ces ouvrières en lutte pour conserver leur emploi ? Qu’en pensent les lectrices, finalement les premières concernées, les premières visées par une presse dont l’objectif est d’abord de vendre du papier ? Il sera intéressant aussi d’avoir leur avis au cours de ce rendez-vous qui se veut un moment de réflexion sur ces questions, l’idée principale étant de s’inscrire, comme le souligne Sophie Pehaut-Bourgeois, dans cette volonté de la Maison des Jeunes de remettre au goût du jour l’éducation populaire.

A ses côtés, Pierre-Yves Ginet sera le grand témoin de cette soirée qui débutera par une saynète interprétée par des femmes d’Aubagne sous la direction de Térésa Tigrato (Art’Euro). Photojournaliste, Pierre-Yves Ginet est aussi l’auteur de « Femmes en Résistance », un recueil de photographies et de textes préfacé par Taslima Nasreen, auteure bangladaise et symbole international de la résistance aux intégrismes religieux, qui retrace les recherches de Pierre-Yves Ginet entre 1998 et 2006 dans dix-sept pays sur les résistances de femmes d’aujourd’hui qui, à leur niveau, contribuent à écrire l’Histoire de notre temps.

Thierry GIL

MJC-L’Escale, Aubagne, Jeudi 28 mars à 18h. Entrée libre. Renseignements au 04 42 18 17 17 de 14h à 19h.


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