Farscape - Saison 1
Synopsis : Au cours d'une expérience spatiale, un astronaute terrien, John Crichton, se trouve projeté à travers un trou de ver dans une galaxie lointaine. Il se retrouve au milieu d'un combat opposant un vaisseau vivant, Moya, à une horde de chasseurs spatiaux appartenant à la race guerrière des Pacificateurs. Le petit vaisseau de Crichton est heurté par un chasseur pacificateur qui s'écrase sur un astéroïde. Il est ensuite happé par Moya où Crichton se retrouve en compagnie de trois prisonniers évadés : Ka D'Argo, guerrier luxan ; Pa’u Zotoh Zhaan, prêtresse delvienne et Rygel le XVIème, monarque hynérien déchu tentant de retrouver son trône.Une pilote pacificatrice, Aeryn Sun, lancée à leur poursuite puis condamnée à l'exil par son commandant le capitaine Bialar Crais, pour avoir été trop longtemps en contact avec les fuyards, vient compléter l'équipage hétéroclite du vaisseau léviathan.Crais, dont le frère pilotait le chasseur qui s'est écrasé suite à un accrochage avec le vaisseau de Crichton, se lance alors à la poursuite de Crichton qui se trouve à bord du vaisseau Moya.
Farscape est une série de science-fiction australienne ayant commencé sa diffusion en 1999. Considérée comme une des plus culte de ces 25 dernières années, la série se démarque sur bien des points. Tout d'abord l'utilisation régulière de marionnettes pour incarner des personnages réguliers, mais aussi son originalité, son aspect « non-politiquement correct » et sa nature de « série intelligente ».
J'avais envie de parler de cette série qui me passionne depuis déjà des années. C'est certainement une des meilleures séries que je n'ai jamais regardé, et cela en comprend une quantité astronomique, tous genres confondus. Cette première saison de Farscape est, à vrai dire, la moins bonne des quatre diffusées, et reste pourtant de très bonne qualité.
Le problème de la série - qui n'en est pas un en réalité - est qu'il propulse le spectateur dans un univers complètement imaginé. Il peut s'avérer difficile de se familiariser avec tous ces nouveaux éléments. Paradoxalement, c'est exactement ce dont traite la série. John Crichton se retrouve propulsé malgré lui à travers un vortex et se retrouve piégé dans un vaisseau spatial plein de créatures extra-terrestres. Comme nous, il découvre petit à petit ces nouveaux compagnons, ces nouveaux ennemis et cette nouvelle façon de vivre.
La première saison explore cet univers. Jusqu'aux derniers épisodes, la série ne possède pas de vraie histoire, dans le sens où Moya, le vaisseau Léviathan, ne fait qu'errer dans l'espace en tentant d'échapper aux Peacekeepers (Pacificateurs) la force armée dominante de cette partie de la galaxie. Chaque épisode a donc son propre thème, ses nouvelles découvertes, races, technologies, planètes, et développe les relations entre les divers personnages. C'est tout au long de la saison que se tisse cette toile de fond qui servira à toute la série.
Bien que certains épisodes possèdent une narration très conventionnelle, il arrive que les scénaristes prennent certains risques en brouillant les codes établis. On explore ainsi certains classiques de la science-fiction avec les boucles temporelles, les manipulations génétiques, les possessions alien ou les multiples dimensions. Chaque épisode possède son propre rythme, ses défauts et ses qualités. C'est ce qui fait la richesse de la série et de cette saison en particulier, qui à défaut de posséder une trame scénaristique très présente est très diverse.
La fin de saison voit entrer en scène Scorpius, cet hybride au physique étrange et à la personnalité dérangée. Ce nouveau méchant, qui fait passer Crais pour un enfant de cœur, acquiert rapidement une obsession pour Crichton et sa connaissance des trous-de-ver. Cet élément sera le moteur de la suite de la série jusqu'à l'ultime résolution lors de la mini-série The Peacekeeper Wars. Un des points fort de la série est également son casting haut en couleur. Car Farscape n'est pas de ces séries de science-fiction où chaque planète est habitée par une race humaine (Stargate c'est de toi que je parle, oui oui!). Les personnages principaux sont tous extra-terrestre, et même Aeryn qui est en apparence humaine ne l'est pas vraiment. Les autres ont la particularité d'être affublés de maquillages divers et variés, tous plus réussis les uns que les autres. Certains autres sont incarnés par des marionnettes que les machinistes parviennent à rendre plus vrais que nature.
Il est intéressant de noter que la plupart des acteurs sont australiens étant donné que la série est originaire d'Australie. Cela change des acteurs américains que l'on a tendance à voir de partout. Ces nouveaux visages permettent également de découvrir de très bons acteurs, notamment le surprenant Wayne Pygram dans le rôle de Scorpius, certainement un des personnages les plus effrayants et malfaisants du petit écran. C'est également dans Farscape que j'ai pu découvrir Ben Browder et Claudia Black (qu'on retrouvera de nouveau ensemble dans les dernières saisons de Stargate SG1) qui sont deux acteurs que j'aime beaucoup.
Visuellement, la série possède ce côté années 90 qui a un peu mal vieillit même lui donne en même temps un certain charme. On est loin des séries très visuelles diffusées de nos jours (comparez les screenshots de Farscape avec ceux de Blood and Chrome un peu plus loin sur le blog pour comprendre) et même si c'est souvent très esthétique et même osé, cette saison ne se démarque pas vraiment par son image. Cet aspect sera bien plus travaillé dans la suite de la série.
Ce qui fait le succès de la série est également la force des thématiques qui sont explorées. Pour la première fois c'est l'humain qui se retrouve être l'extra-terrestre dans un monde où personne ne sait ce qu'il est et d'où il vient. Cette quête, ce besoin de retourner chez soi, est le moteur de la série, car chaque personnage n'a qu'une envie : retrouver sa liberté et sa planète.
Sur le chemin les voyageurs de Moya vont parfois commettre l'irréparable, tenir la vie d'autrui entre leurs mains et devoir faire preuve de sens du sacrifice. Ce qui était alors un groupe de prisonniers, clandestins et réprouvés devient petit à petit une vraie famille. C'est ce que cette première saison construit très bien, malgré les lenteurs et les pertes de rythme.
Farscape est une des meilleures séries de science-fiction que j'ai pu voir à ce jour, possédant tous les ingrédients pour plaire aux amateurs de ce genre. Même si cette première saison est un peu lente, elle est tout de même nécessaire pour apprécier le reste de la série et de son univers. Farscape possède l'humour et l'auto-dérision mais aussi le côté dramatique et épique qu'on attend d'elle et qui en fait un must-see.