Magazine Culture

On y était – Molly Nilsson à l’Institut Suédois

Publié le 27 mars 2013 par Hartzine

On y était – Molly Nilsson à l’Institut Suédois

photos©Emeline Ancel-Pirouelle

Molly Nilsson à l’Institut Suédois le 20 mars 2013

Si l’on ne prend pas en compte ses chaussures, Molly Nilsson voyage plutôt léger : pas de musiciens, pas d’instruments, rien d’autre que son ordi. Sur scène, elle se contente simplement de chanter par-dessus son album – le dernier en date, History. Certains interpréteront ses lives comme une « mise en scène dépouillée », d’autres trouveront sans doute qu’il s’agit du plus gros foutage de gueule de l’univers. Certes, la première fois, on a forcément l’impression de s’être fait un peu rouler. Payer une place de concert pour assister à un karaoké auquel on n’a même pas le droit de participer, ouais, bon. Et pourtant, à chaque fois, il se passe un truc. Je ne sais pas vraiment si je saurais dire quoi.

D’abord, il y a cette femme un peu étrange, perchée sur ses écrase-merde, toujours en noir, les cheveux si blonds et géométriques qu’on dirait presque des faux. Elle parle peu et sans quitter son air grave, même quand c’est pour faire des blagues. Pour chanter, elle entrouvre à peine la bouche, et pourtant sa voix est toujours posée et puissante. Forte et fragile à la fois, elle a l’air de marcher sur un fil tout en sachant très bien où elle va. Dans la petite salle de l’Institut Suédois, plongée dans la pénombre, elle a un air de grande tragédienne. Nous, assis, cachés dans le noir, on observe sa danse d’albatros comme des voyeurs.

On y était – Molly Nilsson à l’Institut Suédois

Consciencieusement, elle rejoue un par un presque tous les titres de son dernier album à l’identique. Par grand chose à en dire, donc, si ce n’est que la mélancolie qui s’en échappe est encore plus palpable en vrai. Sa performance, trop courte, culmine avec la sublime I Hope You Die ; elle revient ensuite pour un rappel – toujours le même – sur City of Atlantis mais là où tout le monde devrait danser, l’atmosphère reste recueillie. C’est un peu le paradoxe de la musique de Molly Nilsson, résolu de façon plus ou moins heureuse par les salles qui l’accueillent. À l’Espace B en avril dernier ou à Berlin en mai, on l’a vue debout, on a dansé. Ici, à l’Institut Suédois, le cul vissé à nos chaises, on n’est pas mal non plus. Il faut dire qu’il est tôt. Alors pop de chambre ou musique de club, on ne sait pas trop, et à vrai dire on s’en fout tant que ça dure.

Lire la chronique de History.
Lire l’interview.
Voir Molly Nilsson à l’Espace B.

Photos


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hartzine 83411 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines