Titre original : G.I. Joe : Retaliation
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Jon M. Chu
Distribution : Dwayne Johnson, Adrianne Palicki, D.J. Cotrona, Bruce Willis, Channing Tatum, Ray Stevenson, Ray Park, RZA, Joseph Mazello, Jonathan Pryce, Arnold Vosloo, Elodie Yung, Matt Gerald, Walton Goggins…
Genre : Action/Suite/Saga
Date de sortie : 27 mars 2013
Le Pitch :
Trahie et décimée par des terroristes du groupuscule Cobra, l’équipe des G.I. Joe se retrouve seule contre tous pour démanteler un redoutable complot contre le gouvernement de leur pays et ainsi sauver le Monde du chaos. Dans leur mission à hauts risques, ils pourront compter sur Joe Colton, un vieux de la vieille qui a donné son nom à leur unité d’élite…
La Critique :
Adaptées toutes les deux d’une collection de jouets, les sagas Transformers et G.I Joe ont, en toute logique, beaucoup de points communs. Le premier et le plus flagrant étant leur nullité redondante.
Et ce n’est pas en renouvelant la quasi-intégralité de son casting en embauchant notamment les deux fortes têtes bankable que sont Dwayne Johnson et Bruce Willis, que la suite du navrant G.I Joe : Le Réveil du Cobra a corrigé le tir. Au contraire. C’est avec une joyeuse fougue qu’elle fonce tête baissée dans le mur. Et si bien souvent Willis et Johnson ont pu sauver le Monde avec un certain style, ici, ils sont aussi impuissants qu’un pauvre petit lapin face à un char d’assaut lancé à pleine vitesse. Le tout en 3D s’il vous plait (nulle la 3D) !
Il est normal de se demander si tout ceci n’était pas prévisible. Tout spécialement lorsque la première bande-annonce a fait son apparition et que le film s’est vu repoussé de plusieurs mois. Repoussé pour des raisons qui de toute façon, n’ont rien changé à la crétinerie du produit final. Prévisible donc. On parle quand même d’un truc où les héros portent tous des noms à coucher dehors (qui conviennent à des jouets mais pas à des personnages de films qui se prennent visiblement au sérieux), comme Roadblock, Lady Jaye, Firefly, Blind Master, Mouse ou Storm Shadow. Le fait que ce dernier soit un ninja n’excuse pas grand-chose. Et des ninjas, il y en a un certain nombre dans G.I Joe : Conspiration. Trop peut-être, vu la façon dont ils sont exploités. Jon Chu, le réalisateur, connu pour avoir offert à Justin Bieber son Never Say Never, produit marketing à la gloire de son héros, et deux Sexy Dance, aime filmer au ralenti ces types masqués. La scène de la montagne est aussi nulle que le reste car elle se résume à un ballet tout lisse, certes vertigineux, mais complètement dénué d’enjeux. Le film dans son intégralité est d’ailleurs dénué d’enjeux. Au début curieux, on passe vite d’un ennui poli à une franche impatience. Pressé d’en finir avec tous ses blaireaux armés jusqu’aux dents, tout juste capables de faire des blagues vaseuses et d’appuyer sur la gâchette de leur flingue.
Reposant sur un pitch qui n’a rien à raconter, sinon le banal complot mondial visant à tout faire péter, le scénario ne gate pas non plus des personnages à peine esquissés et tous là pour une raison bien précise. Passage en revue des forces en présence : Dwayne Johnson est donc le chef, celui qui frappe fort, tout comme Channing Tatum qui réserve néanmoins une petite surprise (surprise notable et révélatrice de la clairvoyance de l’acteur) ; Ray Stevenson est le méchant bras droit increvable et la superbe Adrianne Palicki reprend le flambeau laissé par Sienna Miller, et se montre dévêtue à intervalles réguliers pour maintenir éveillés ceux qui ont passé l’âge de se tartiner le visage de Biactol et qui trouveront dans le physique de la belle, l’unique bonne raison de ne pas rentrer vite fait chez eux pour tenter d’oublier qu’ils ont payé 10€ pour voir un pareil navet.
Et Bruce Willis alors ? Il va bien merci, vu qu’il n’a fait le film que pour empocher son chèque, poser sa tronche sur l’affiche, et apparaître dans une poignée de scènes que l’on peut voir gratis sur YouTube en regardant la bande-annonce.
À réserver en priorité à un public jeune, G.I. Joe : Conspiration n’est que la suite logique de son prédécesseur. Peut-être pas aussi con, même si il l’est beaucoup quand même, plus sobre (contexte de complot mondial oblige !), dénué de second degré, et réalisé par un type absolument pas taillé pour le job, ce truc difforme et bâtard n’arrive pas à la cheville des grands films du genre.
À notre époque, qui voit resurgir un certain état d’esprit vintage dans l’action, via des œuvres comme Expendables, Skyfall ou encore le récent La Chute de Maison Blanche, G.I. Joe 2 et tous les trucs calibrés et bardés de gadgets high-tech censés nous faire oublier l’absence d’une quelconque direction d’acteur ou de scénario, paraissent encore plus à côté de la plaque.
Vite vu, vite oublié. Les jouets retournent dans leur coffre, en espérant que cette fois-ci, ils y restent.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Paramount Pictures France