H-Burns – Off The Map

(Because/Vietnam)

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Il n’est pas rare de voir dans le monde de la musique des rockeurs purs et durs partir voguer vers des horizons plus calmes et folk avec l’âge. La bière est remplacée par le vin, la coke par la clope, les abdos par un peu de brioche. Triste mais logique finalement. Par contre, le cheminement inverse, du folk vers le rock, reste assez ponctuel. C’est pourtant la voie empruntée par le groupe français H-Burns, mené par son leader Renaud Breustlein. L’idée avait déjà fait son chemin avec le précédent album mais Off The Map enfonce définitivement le clou.

Il faut dire qu’en allant quémander les services de Steve Albini (qui a travaillé avec Nirvana, les Pixies ou PJ Harvey), on peut difficilement donner une autre tessiture que le rock à sa musique. Et la qualité s’en ressent et en ressort grandie. Ce qui frappe tout d’abord avec ce disque, c’est la maitrise qu’il dégage. Des mélodies aux plus petits des détails, tout a été travaillé à la perfection. C’est net, précis, concis. On ne peut pas demander plus sur ce point.
L’ambiance est tendue et douce à la fois, ça transpire l’intelligence musicale.

Fini donc les chemises à carreaux et la paille dans le cou, on garde juste la transpiration et on lui colle un cuir dessus. La musique est couillue et va chercher dans le gras. Les titres Six Years, Wrong Side ou Sail on Wild sont là pour en attester. Trois morceaux qui forment la colonne vertébrale de l’opus relançant la machine à chaque fois qu’une track un peu plus folk ou pop (It’s Late, Put Your Hands on the Right Man) fait son apparition. L’équilibre entre les deux genres sonnent juste même si la moiteur ambiante est quand même bien rock’n'roll.

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H-Burns – Six Years

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H-Burns – Wrong Side

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D’un autre côté, on peut aussi jouer les taquins et dire que le disque manque de surprise et d’originalité. Voire de folie. Tout est tellement maitrisé que ça peut en devenir frustrant au fil des morceaux. Un peu comme une partie de baise en missionnaire un peu trop calculée. T’as envie que ça parte en levrette, en fessées, toussa mais tu dois tout contenir. D’ailleurs baiser sur ce disque doit augmenter encore plus cette sensation, testez pour nous et venez nous le dire ensuite. Quand on dit baiser sur ce disque, c’est baiser avec quelqu’un d’autre en écoutant ce disque, pas baiser dessus à proprement parler. Bref.

C’est un peu le même délire qu’écouter un album de Wilco d’ailleurs. Oui oui, on dénonce. On sait qu’il faut pas trop toucher au groupe de Chicago dans la presse spécialisée mais avouez-le les gars, des fois on a juste envie de les secouer dans tous les sens pour qu’ils se saignent un peu plus. Et comme il n’y a pas de hasard, des musiciens ayant participé aux derniers sorties de Wilco ont bossé sur ce disque au niveau des cuivres.

Cette aparté grain de folie terminée, on a pas grand chose à reprocher à ce Off The Map. Il est cohérent au niveau des titres, homogènes sur leurs qualités et en plus on a un fil conducteur textuel. Les mecs ont enregistré les douze pièces du puzzle en huit jours, à cinq. Du travail vraiment balèze quand on voit le résultat. Et un +1 pour le morceau final, The Black Maps, réussite absolue et qui résume parfaitement l’esprit du disque.

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H-Burns – The Black Maps

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Encore un bon disque français de sorti en cette année 2013, aux relents très américains celui-ci ceci dit. A noter qu’il s’agit du premier bébé sponsorisé par le label Vietnam, création de ces grands hommes que sont les boss de So Foot. Un label sur mesure pour H-Burns d’ailleurs mais qui, on espère, ne s’arrêtera pas en si bon chemin et lancera d’autres scuds de la même qualité. Rock ou non.

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Tracklist:
1.Two Thousand Miles 3:14
2.Six Years 3:25
3.Big Blue 3:33
4.Opposite Way 2:59
5.Stubborn Man 3:18
6.It's Late 1:41
7.Sail on Wild 4:25
8.Put Your Hands on the Right Man 2:54
9.Wrong Side 2:14
10.Underground, Underground 3:28
11.Not Only Fading Out 3:03
12.The Black Maps 4:15

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