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Charly 9 de Jean Teulé

Par Sylvie

ROMAN HISTORIQUE

 

Charly 9 de Jean Teulé

Editions Juilliard, 2011

 

Qui a dit que le roman historique était un genre démodé, réservé aux seniors ? C'est sans compter l'originalité et la verve de Jean Teulé, adepte des histoires sanglantes ou faits méconnus (l'envers du décor) comme l'histoire de ce jeune homme jugé sympathisant avec les Prussiens en 1870, dépecé sur la place publique par la foule déchaînée (Mangez moi si vous voulez) ou encore la vie de Monsieur de Montespan (Le Montespan).

 

Ici, il s'attaque à l'un des événements les plus sanglants de l'Histoire de France, la Nuit de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572, ordonnée par le roi Charles IX, 22 ans, poussé par sa mère florentine, Catherine de Médicis.

 

Il mourra 1 an plus tard après une année de folies en tous genres. Persécuté par le sang qu'il a répandu involontairement, il se met à avoir une passion pour le sang versé....celui de ses chasses à courre rocambolesques dans la cour du Louvre, celui des valets et gentilshommes qui se mettent en travers de son chemin. Une folie meurtrière qui se termine par une belle métaphore symbolique ou le sang versé ressort du corps du roi....

 

Entre ces deux dates, Saint-Barthélémy et mort du roi, un festival de sang, de sexe et de victuailles en tous genres.

 

Jean Teulé, en auteur gargantuesque et épicurien adepte de la bonne chaire, nous ravit avec ce festival des sens allant du pâté d'alouette (scène mémorable où le roi découvre cette spécialité ; à partir de ce moment, son passe-temps favori est de tordre le cou aux alouettes) aux scènes débridées de sexe avec Marie Touchet...

 

Ces aventures rocambolesques nous sont contées dans un rythme effréné, sur le ton de la farce tragi-comique dont les héros-pantomimes sont les derniers Valois : Charles 9 , Marie de Médicis, le futur Henri III et Henri IV, roi de Navarre, Marguerite de Valois, transportant le crâne de La Môle dans un bocal...Sans compter la rencontre avec le chirurgien Ambroise Paré et le poète Pierre de Ronsard, vieillard bien libidineux qui court après les soubrettes.

 

Sauvagerie et truculence sont au rendez-vous de ce roman tonitruant qui allie divertissement et érudition. Qui se rappelle par exemple que Charles IX a fait commencer l'année au 1erjanvier au lieu du 1er avril...et que les farces de la nouvelle année sont ainsi devenues celles du 1er avril.

Un roman farcesque très sérieux !

 

Une belle allégorie du pouvoir ou le roi est une victime de l'Histoire.


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