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La Locandiera de Goldoni, un cœur diabolique dans une prison dorée (1/5)

Publié le 02 avril 2013 par Sheumas

 

« Une femme adroite »... Ainsi Goldoni désigne-t-il en français sa Mirandoline, aubergiste à Florence. L’écrivain italien, maitrise la langue de Molière et propose cette traduction alors que la pièce reste intitulée « la Locandiera ». Dans l’interprétation qu’en fait Marc Paquien à la Coursive, Dominique Blanc est cette « locandiera ». Adroite, fine, lumineuse dans sa robe jaune soleil, elle trône, dans sa « locanda ». Au lever de rideau, sous l’éclairage à la Watteau, Vermeer ou Fragonard, la tablée qu’elle préside a des airs de radieux tableau. L’hôtesse de la « fête galante » contrôle les entrées et les sorties. Elle illumine, elle rayonne, bien mieux que la prétendue « duchesse Déjanire dal Sole » parce qu’elle a, comme la comédienne au nom abusivement solaire, décidé ouvertement de feindre et de plaire.

L’unité d’action réside en cela : quatre hommes pour une seule femme. Un marquis de la vieille école, marquis de Forlipopoli, héritier du Matamore de la commedia dell’arte, vaniteux et couard, le comte d’Albafiorita, espèce de Mr Jourdain au visage boursouflé et à la bourse gonflée, le Chevalier de Ripafratta, misogyne solitaire et dédaigneux, Fabrizio, le domestique, à qui le défunt père de Mirandoline a confié le destin matrimonial de sa fille.


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