Le monde fantastique d'Oz.
(réalisé par Sam Raimi)
La barrière invisible.
Le monde fantastique d'Oz, j'en connaissais à peine l'existence en pénétrant dans la salle de cinéma, tout comme son illustre ancêtre d'ailleurs. Alors que je pleurais sur mon manque de culture générale, j'assistais au spectacle le plus étrange de l'année. Duquel il va m'être bien difficile de vous parler...
Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences…
Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route ?
Maintenant que je sais que ce film constitue une préquelle au film de Victor Flemming (1939), je suis un peu moins dans le brouillard. Et je comprends pourquoi Dorothy ne s'est jamais manifestée. Car voilà, tout ce que je savais sur Le Magicien d'Ozc'était cette information: il y a une Dorothy dedans. J'étais donc un peu frustré en ne la voyant pas débarquer. Je savais par contre que c'était un livre pour enfants. Mais je ne croyais pas que le public visé était si jeune.
Mais en même temps, je ne pense pas que les enfants peuvent vraiment apprécier un tel film. C'est trop bizarre pour les passionner. Bref, toutes ces questions ont créée une sorte de barrière invisible qui m'a empêché de rentrer dans le film. J'ai payé mon manque de connaissances et je ne me suis senti impliqué qu'à la fin. Dommage. Un second visionnage permettrait de dépasser ce constat amer mais en même temps, je n'en ai pas tellement l'envie.
Car il faut bien avouer que le spectacle n'est pas vraiment au rendez-vous, malgré toute l'énergie déployée par Sam Raimi (qui fait virevolter sa caméra pour appuyer la grandeur de son film) et par James Franco en gros con pourtant très gentil. Visuellement un peu trop coloré et handicapé par une 3D une fois de plus bien trop floue, il est difficile de s'immerger dans un monde aux contours bien trop artificiel.
De plus, le scénario est trop limité pour garder l'attention des plus grands. Entre les méchants méchants et les gentils gentils (ou qui ignorent l'être), on perd vite le fil. Heureusement, la «naissance» du magicien d'Oz est splendide. La métaphore cinéma/magie (déjà développée par Nolan dans Le Prestige) donne une direction thématique au film (qui en manque cruellement par ailleurs) et offre un régal pour les yeux. Il est juste dommage qu'il faille attendre plus d'1h30 pour obtenir ce qu'on est venu chercher: du divertissement prenant.
Le monde fantastique d'Ozne révèle ses richesses que sur la fin, laissant le reste du temps le spectateur partagé entre un sentiment d'étrangeté et d'indifférence polie. Comme tout spectacle de magie en somme.
Note: