Saez.
La première fois que je l’ai entendu… ça me rajeunis pas, c’était « Jeune et con » à la radio – 1999.
J’ai flashé, je l’adorais, je l’écoutais jusqu’à l’écœurement… Saez le torturé.
Ça fait du mal, ça fait du bien.
Entre poésie délicate et sombres idées, ses mélodies et ses mots me parlaient. Après « Jours étranges », les albums « God blesse » et « Debbie » m’ont accompagné comme la béquille soutient l’éclopé. Puis, je me suis peu à peu éloignée de sa colère et de cette voix larmoyante… Les années se sont écoulées et je ne parvenais plus à l’écouter.
Catharsis
Émilie, qui n’a cessé de le suivre passionnément, m’a convaincu de m’y replonger le temps d’un concert pour son dernier né « Miami ». C’était il y a tout juste 15 jours, Saez a irradié la scène du zenith d’Amiens tel un prophète devant ses fidèles. C’était intense, c’était beau, plus de 3H de concert. 3H cathartiques.
Ce qu’il nous arrive de penser, qui attriste et révolte, ce que l’on voudrait oublier, est au cœur des chansons de Saez. Mais il y a aussi ce qui obsède et qui ronge, les bons sentiments, comme les mauvais : la colère, l’espoir, l’amour, la dépendance… Les difficultés et les bonheurs de vivre ensemble, l’homme capable du pire comme du meilleur, la puanteur du pouvoir…
Ce soir là, le regard fou, le « putain ! » facile, Saez s’est épanché avec force et sincérité nous amenant tous à purger notre fureur et notre désespoir. Jouissif ! A travers ce concert, je réalise que je suis passée à côté de pépites que je prends le temps de découvrir aujourd’hui. Pour ceux qui auraient des réticences, vous devriez y jeter une oreille.