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The Path (La Senda - Miguel Angel Toledo, 2012)

Par Doorama
The Path (La Senda - Miguel Angel Toledo, 2012) Un joueur d'échecs sur le déclin s'accorde, avec sa femme et son fils, des vacances de Noël dans un chalet tranquille afin de se reconstruire un peu. Mais le rapprochement de son épouse avec Samuel, un ouvrier de la région, va déstabiliser Raùl plus que l'aider à souffler. Raùl commence à avoir des idées sombres, ses rapports avec son fils et sa femme se dégradent et les vacances se transforment en épreuve pour ne pas perdre pied définitivement.
L'Espagne, chaude et bruyante, cède la place, dans The Path, au silence étouffé de la neige... La petite famille tente de s'octroyer des vacances réparatrices, c'est le doute et la défiance qui vont apparaître... The Path, malgré son climat fantastique omniprésent, tire vers le thriller psychologique, en proposant une autopsie d'un dérèglement aux conséquences qui s’avéreront bien évidemment tragiques. Mais si élégant et travaillé qu'il soit, la réussite et la surprise ne sont pas pour autant de la partie dans le film de Miguel Angel Toledo, The Path nous emmenant sur des sentiers finalement bien balisés... Faisons un bout de chemin autour de The Path...
Cela commence par une compétition d'échecs où Raùl semble prendre une violente défaite... Comme pour se remettre de cette "défaillance", faire le point, des vacances au vert (enfin, ici on dira plutôt "au blanc") avec sa famille semblent être l'idéal, mais il n'y a pas que le niveau aux échecs qui semble être en perte de vitesse pour Raùl ! Les pièces sont posées ! C'est dans la tranquillité du petit chalet silencieux, avec la présence de plus en plus envahissante de Samuel, que les idées de Raùl vont s'emballer, comme amplifiées par le silence qui entoure le chalet. Schizophrénie, dépression  Raùl perd pied doucement, commence à percevoir son propre fils comme un ennemi, sa femme comme infidèle, tout ce contrôle que Raùl avait sur la grande partie de la vie semble disparaître  plus rien ne se déroule comme prévu, les victoires se font rares et pressé par ce "Mat" qui s'approche, Raùl perd son objectivité, sa raison et se met à dysfonctionner... Isolement, remise en question, défaite personnelle, comme un Shinning du pauvre, the Path fait son chemin vers son issue tragique.
Si The Path est plutôt joliment mis en image et que son ambiance y est fort bien travaillée, la lente chute de son personnage n'arrive cependant pas à déboucher sur l'effroi. Symptôme après symptôme, Raùl descend vers un état de non-contrôle, vers une folie douce aux conséquences fortes, mais pourtant, rien ne vient surprendre le spectateur. Il y a, bien sûr, la collusion entre des éléments fantastiques (son fils qui parle à une marionnette qui lui indique comment battre son champion de père aux échecs... des photos qui montrent sa femme morte...) et les symptômes d'un couple en fin de parcours qui vient brouiller les pistes pour le spectateur, mais même si The Path nous fait douter un moment sur d'éventuelles "forces" extérieures qui influeraient, tels des fantômes sur la famille, The Path n'offre qu'un jeu déjà éprouvé de la dérive d'un homme, trop prévisible pour nous affoler réellement.
La mise en scène élégante et l'attention dont The Path fait preuve pour ne pas tomber dans le fantastique "facile" sont à mettre à la colonne des plus, créant une ambiance très convaincante, mais pourtant The Path ne nous emmènera pas aussi loin qu'il le veut. Ce chemin vers la folie est trop bien balisé, trop bien entretenu, pour revêtir l'aspect de l'authentique et marquer durablement les esprits. Alors bien sûr, ses mécanismes fonctionneront avec les spectateurs les moins familiers avec le thriller fantastique, mais les autres seront déçus par son côté prévisible (saboté qui plus est par sa séquence d'ouverture, conclusion maladroitement annoncée en forme de "mais comment en est-il arrivé là"...). Sympathique, mais un peu court, The Path ne parvient, en dépit de ses qualités certaines, qu'à installer un jeu convenu avec le spectateur. En dehors de quelques bons moments (dont la partie d'échecs avec son fils !), la terreur nonchalante qu'il construit n'atteint pas ses objectifs. On pense bien trop à Shinning pour ne pas se sentir sur sa faim après sa vision... The Path est un chemin peu sinueux et bien entretenu, mais assez ordinaire en son genre.
The Path (La Senda - Miguel Angel Toledo, 2012)

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