(Odd Future Records/RED Distribution)
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Si vous nous suivez depuis le début du site, avant l’incroyable engouement populaire dont nous nous délectons aujourd’hui, peut être vous souvenez vous de notre chronique sur Goblin de Tyler, the Creator. A l’époque véritable phénomène de foire, Tyler livrait un disque d’une noirceur et d’un cynisme absolument effarant pour un type de 20 piges. Et les dernières lignes préconisaient d’en profiter un maximum puisque l’on était pas franchement sûr que l’affreux jojo serait encore vivant en 2013 avec toutes ses conneries. Et bien messieurs dames, il est encore là et en plus son crew d’Odd Future s’est définitivement installé dans le paysage musical: Frank Ocean a sorti le meilleur album R&B depuis facile dix piges, l’album du groupe a bien tourné et l’attente autour d’Earl Sweatshirt est chaque jour grandissante.
Tout va bien dans le meilleur des mondes pour le leader de la bande qui peut donc sortir son troisième album solo en toute tranquillité, le premier chez Sony.
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Pour la forme, l’espace de 1.2 secondes, on s’est dit « merde maintenant qu’il est en label il va se calmer ». Et puis la réalité nous a rattrapé. C’est dans l’intérêt de Sony et sa filiale RED Distribution de laisser Tyler faire ses conneries plutôt que de contrôler son image. Avec ou sans l’appui d’une major, le garçon a une fanbase assez importante pour s’en sortir, alors autant le laisser en roue libre alors pour rapporter des sous.
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Alors qu’est-ce que le « créateur » peut bien vouloir nous raconter ce coup-ci ? Encore des histoires gores à base de drogue, d’alcool, de sang, de putes ? Bah ouais. Le bonhomme dégaine un arsenal grand comme la Croatie de paroles insensées dopés à l’hardcore. Et on aime toujours autant ça hein. C’est gratuit, pas forcément intelligent mais il y met une certaine grâce qui n’appartient qu’à lui. Il n’y a qu’à voir Domo 23, premier titre laissé à la disposition du public. En même pas trois minutes, Tyler le cruel parvient à capter l’audition et à créer une attente autour de son nouvel album. C’est quand même fort.
Tyler, the Creator – Domo 23
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Autre aspect déjà présent sur les précédents albums, et sur lequel se repose la première partie du disque, c’est le chill de certains morceaux. Des titres sans prétentions aucune mais qui font leur effet. De l’intro jusqu’à Answers, les tracks coulent toutes seules dans une ambiance sexy fumée agréable au toucher. Le côté sombre de Goblin laisse ici place à un rapprochement de plus en plus évident avec l’univers de N.E.R.D., en plus sale côté lyrics évidemment.
Et d’ailleurs il est temps d’ouvrir une parenthèse sur l’écriture de Tyler. Si on vous a déjà dit que le garçon ne fait toujours pas dans la finesse, il faut quand même noter une petite (r)évolution dans son style. Déjà le gars pose deux textes d’amour (oui oui). Mais surtout il est capable d’atteindre des sommets incroyable de justesse cruelle. Il faut écouter son premier couplet sur Answer à l’encontre de son géniteur, c’est d’une froideur et d’un détachement fou. Même Eminem n’est jamais allé aussi loin avec sa pauvre maman. D’ailleurs on a souvent comparé Tyler au blondinet et ça ne va pas s’arrêter avec le titre Colossus sur lequel il reprend l’idée du morceau Stan avec le fan un peu fou à lier. Là encore, on touche au génie.
Puis, n’oublions pas que le thème central de l’album est la bipolarité de Tyler évoquée dans quasi tout les morceaux et qui renvoie au titre même du disque, Wolf étant son alter-ego démoniaque, comme il le dit si bien
Tyler, the Creator – Answer
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Il y a quand même à redire sur ce Wolf. Et malheureusement, ce sont les mêmes défauts que sur Goblin pour la plupart. Le plus important reste que l’album est inécoutable de bout en bout. C’est juste physiquement impossible. 1h10 c’est très long mais ça l’est encore plus dans un style noir, lent et morbide comme celui-ci. La deuxième partie de l’album passe moins bien, on zappe pas mal de titres largement dispensables. Notamment ceux où il est accompagné de ses copains… L’enchaînement Parking Lot/Rusty/Trashwang est insurmontable comme un deuxième kébab bien gras dix minutes après le premier. On avait déjà pointé ce problème du doigt sur le précédent disque mais la fraicheur faisait la différence. Là, pour une confirmation, on aurait préféré voir ce point « durée » mieux exploité. Du même coup, des bons titres comme Pigs ou le trois morceaux en un PartyIsn’TOver/Campfire/Bimmer ne sont pas mis en valeur. C’est dommage.
Au passage le fait que les morceaux avec ses collègues soient les moins bons du cd n’est pas dû au hasard. On attendait énormément des passages de Mike G, Hodgy Beats, Earl ou Frank Ocean mais ils sont au service du boss et pas forcément mis dans les meilleures conditions. Et c’est l’autre souci majeur de l’album. Si on peut saluer le fait que Tyler maitrise tout de bout en bout du micro aux productions en passant par ses clips, il devrait peut être apprendre à déléguer un peu plus. Notamment au niveau des instrus.. Une prise de risque avec des beatmakers extérieurs, c’est ça qu’il manque finalement.
Ou alors il faudrait qu’il opère à un changement dans son processus de productions comme c’est le cas sur la fin de l’album. Treehome95 et Tamale sortent complètement du carcan habituel et s’avèrent être d’excellents titres qui plus est. Une piste à explorer très certainement.
Tyler, the Creator – Tamale
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En grossissant un peu le trait, il aurait suffi de garder les 10 premiers titres + les 3 derniers et on aurait certainement encore crié au classique ou pas loin. Mais finalement, même si l’album est bon dans l’ensemble on garde en bouche ce goût de gavage intensif un peu chiant. Ceci dit, ça fait aussi parti du charme de Tyler de faire chier le monde.
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Tracklist:
1.Wolf 1:51
2.Jamba (feat. Hodgy Beats) 3:33
3.Cowboy 3:15
4.Awkward 3:48
5.Domo23 2:41
6.Answer 3:50
7.Slater (feat. Frank Ocean & Dave Matthews) 3:54
8.48 4:07
9.Colossus 3:33
10.PartyIsntOver/Campfire/Bimmer 7:19
11.IFHY (feat. Pharrell Williams) 5:20
12.Pigs 4:14
13.Parking Lot (feat. Mike G & Casey Veggies) 3:55
14.Rusty (feat. Domo Genesis & Earl Sweatshirt) 5:11
15.Trashwang (feat. Na'kel, Jasper, Lucas, L-Boy, Taco, Left Brain & Lee Spielman) 4:42
16.Treejhome95 (feat. Coco O. & Erykah Badu) 3:01
17.Tamale (feat.Tallulah) 2:46
18.Lone 3:56
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Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble