
En complément de son entretien avec L'Atelier, Carlos Moreno s'est aussi exprimé dans la continuité de sa conception de la ville intelligente sur un nouveau type de citoyen : le digizen. Celui-ci serait un peu le contre pied actif de l'individu connecté mais isolé.
Carlos Moreno : La ville intelligente doit être démystifiée. Ce n'est parce qu'il y a aujourd'hui six milliards d'objets connectés sur la planète que toute la population l'est. Dans notre société actuelle, la production de données est tellement importante qu'une partie de la population se connecte en permanence.
Elle est immergée dans les réseaux sociaux mais, malheureusement, est isolée de la vie sociale et urbaine. En effet sur les réseaux sociaux le voisinage est planétaire mais l'isolement peut venir encore plus vite. Ces personnes-là sont ce que j'appelle des "citoyens connectés zombies" qui, malheureusement, représentent une grande majorité des utilisateurs. Ils ne participent pas à la transformation de la ville et sont ce que l'on peut considérer comme des zombies sociaux.
A l'inverse, il existe une part des citoyens que l'on pourrait définir comme des citoyens numériques, que j'appelle "digizen", de l'anglais digital et citizen. Le XXIe siècle a la capacité de fournir une connectivité permanente et il est possible d'avoir deux attitudes : le zombie qui s'isole et le digizen qui se connecte afin d'améliorer sa ville. Le numérique est un des meilleurs appuis pour développer la transformation d'une ville pour obtenir des citoyens collaboratifs et participatifs. Le digizen est un gisement formidable de transformations.