Flashback #1

   J'ai décidé de commencer une petite série de billet qui reviendront gentiment sur des choses anciennes (relativement anciennes) et un peu oubliées, par moi principalement, parfois car ça ne méritait pas forcément de s'en souvenir, parfois car ça aura tout simplement glissé hors de ma mémoire jusqu'à maintenant. Je n'ai pas encore vraiment définit si cela ce limitera à quelconque format, je pourrais très bien avoir envie de revenir sur un très vieux jeu vidéo ou un livre que j'ai lu il y a de ça plusieurs années.   Et pour ce premier Flashback, j'ai décidé de revenir sur une série que j'ai beaucoup aimé à un moment et qui a finit par me révolter puis que j'ai oublié. Je veux parler de :
Prison Break, créé par Paul Scheuring.
   Je considère ça comme un assez bon flashback puisque la série a commencé sa diffusion en Août 2005 soit il y a presque huit ans, ce qui est tout de même considérable. Je dois avouer que l'envie de revoir cette série pour une seconde lecture m'est venue assez soudainement et sans grande raison. Je savais très bien que j'avais abandonné mes visionnages en cours de saison trois et que je n'avais que parcouru quelques spoilers par curiosité pour en apprendre un peu plus sur la conclusion.
   Mais Prison Break, c'est quoi ? C'est une série qui se déroule dans l'univers carcéral de la prison fictive de Fox River dans la banlieue de Chicago. Lincoln Burrows, accusé du meurtre du frère du Vice-président des États-Unis est condamné à la peine capitale. C'est alors qu'entre en scène Michael Scofield, son petit frère, qui se fait volontairement incarcérer à Fox River dans le but de faire évader Lincoln. Michael a un atout considérable puis-qu’avant d'être arrêté il s'est fait tatouer, dissimulé dans des dessins, les plans de la prison sur tout le corps.   Voilà donc le principe de la série. Une idée intéressante et relativement originale. Il faut avouer que l'utilisation de tatouages de cette façon est très intrigante et on ne peut que se demander comment Michael va réellement réussir l'évasion. C'est clairement là le vrai point fort de la série : parvenir pendant une saison d'une vingtaine d'épisode à faire suivre aux spectateurs la préparation laborieuse, bien qu'ingénieuse, d'un moyen de s'échapper. Et ça fonctionne bien. Ça fonctionne malgré les énormités scénaristiques et les facilités qui parsèment le chemin. On use des points de tension pour faire frémir le spectateur, menaçant à chaque épisode que le secret soit dévoilé aux gardes de la prison. C'est répétitif mais quand on est dedans, ça fonctionne bien. L'évasion en elle même est à la fois assez complexe tout en étant un peu grossière. Rapidement on se rend compte que la chance est un facteur énorme de réussite et Michael fait un saut de foi gigantesque quant à l'étape la plus importante du plan :  l'accès à l'infirmerie.
   Et en parlant d'infirmerie, revenons un instant sur un personnage bien étrange de Prison Break : Sara Tancredi, le docteur de la prison. Il est clair dès le pilote qu'elle sera l’intérêt romantique de Michael tout au long de la saison tout en restant un élément du plan jusqu'à la fin. Je n'ai rien contre Sarah Wayne Callies qui n'est pas forcément une mauvaise actrice, mais tout comme dans The Walking Dead, son personnage a le don pour taper sur les nerfs. On la croit constamment au bord des larmes et elle n'a pas vraiment une forte personnalité. La fin de la saison était intéressante en la poussant à bout psychologiquement et en donnant une porte de sortie. Une sortie horrible, mais une sortie quand même. Car par la suite le personnage n'a plus du tout d’intérêt et aurait justement pu servir de poids psychologique à Michael, qui en l'ayant utilisé de la sorte, aurait provoqué l'overdose qui l'aurait tué. A la place, le personnage traine et remplace l'inutile Veronica Donovan au centre de la conspiration (conspiration qui elle non plus n'est pas des plus crédibles ou passionnante) jusqu'à a mort du personnage. Mort prévue et voulue par les scénaristes de la série, mais qui, à la suite des revendications des fans, sera détournée en un ultime et ridicule élément scénaristique permettant le retour de l'actrice. Cela montre pour moi à quel point à ce moment là se la série, personne ne savait ce qu'il faisait avec l'histoire et/ou les personnages. 
   Car après l'évasion de Fox River, la plupart des personnages sont détournés, changés et gâchés dans le but de construire quelque chose pour satisfaire les fans alors qu'il est clair que rien n'était prêt pour faire continuer la série au delà de la première saison. Je suis d'ailleurs assez mécontent de la tournure de la série car pour moi la première saison est d'assez bonne qualité avec une intrigue un peu longuette mais qui fonctionne et je trouve dommage d'avoir gâché tout ce travail en ajoutant trois autres saisons de piètre qualité. Les chutes d'audiences montrent que je ne suis pas le seul à le penser.   A la place, il aurait été vraiment original de terminer l'histoire des prisonniers en les faisant disparaitre simplement derrière le mur de la prison sans jamais montrer quoi que ce soit d'autre de leur vie d'après. Sara serait morte d'une overdose comme le dernier épisode pouvait le laisser penser. Le destin de Veronica aurait été déplacé depuis le début de deuxième saison pour conclure tragiquement son enquête dans la première saison. Un petit épilogue concernant Bellick, le gardien, et Pope, le directeur, aurait pu donner un terme à la série définitivement après une première et unique saison. Je pense vraiment qu'en tant que saison stand-alone, Prison Break aurait pu atteindre une réputation de série culte aux yeux de pas mal de monde, comme peut l'avoir la mini-série The Lost Room.
   La série bénéficie d'un casting conséquent et d'assez bonne qualité, même si Wentworth Miller n'est clairement pas un de mes acteurs préférés mais j'aime bien Dominic Purcell depuis la série avortée John Doe qui était relativement intéressante. Le reste des détenus sont incarnés par un panel d'acteurs hauts en couleur et vraiment très différents ce qui donne réellement une richesse dans le casting, c'est appréciable.   Visuellement la série bénéficie d'un assez bon traitement d'image avec une photographie assez travaillée pour la noter. J'aime beaucoup les nombreux gros et très gros plans sur des détails particuliers et je dois avouer trouver certaines séquences dans la cellule de Lincoln très esthétiques en terme d'éclairage. J'ai également beaucoup aimé découvrir l'univers carcéral qui, je le suppose, est assez bien représente, en terme d'ambiance et d'évènements en tout genre. L'ensemble de la série a sa dose de violence et d'images choc mais ça ne m'a pas vraiment dérangé (à vrai dire, plus grand chose ne me dérange ...), au contraire cela a apporté de la crédibilité à cet univers où tout le monde ne s'en sort pas.
   Pourquoi un Flashback sur Prison Break ? A vrai dire je ne sais pas vraiment. Peut être m'exorciser et dire tout haut ce que je pense de cette série qui était bourrée de potentiel et qui a malheureusement été bâclée, gâchée avec des intrigues qui n'avaient plus rien à voir avec l'histoire d'origine, des énormités scénaristiques et le fait que les scénaristes aient cédé aux fans en leur donnant ce qu'ils voulaient tout en trahissant leur propre histoire par la même occasion. Je retiendrais donc cette première saison assez géniale et tenterais d'oublier une bonne fois pour toute les trois suivantes.