Magazine Cinéma

La visite du Président Hollande au Maroc

Par Plumesolidaire

 

France Culture : La revue de presse internantionale de Thomas Cluzel
du 5 avril 2013

Extrait

Hier, comme attendu, François Hollande a donc encensé les efforts accomplis par le Royaume, titre ce matin le site de JEUNE AFRIQUE. Un hommage à la volonté réformatrice du roi Mohammed VI a été rendu. Et le président français a minimisé les reproches faits au pouvoir marocain, en misant sur les vertus du temps. Pire, François Hollande s'est même autocensuré devant le Parlement marocain, reprend le site LAKOME. Le président français, dit-il, a tout simplement escamoté une phrase sur le respect des droits de l'homme au Maroc, pourtant contenue dans le texte original de son discours distribué peu avant aux journalistes, par les services de l'Elysée. Il s'est contenté de dire qu'il y avait au Maroc « des impatiences à apaiser et des inégalités à réduire », mais sans citer la suite « et des réformes à poursuivre dans le sens du respect des droits humains. » François Hollande ne l'a pas prononcé. Pourquoi ?

La réponse ce matin est peut-être à trouver dans cette lettre cinglante adressé à François Hollande par l’écrivain marocain Abdelhak Serhane et publiée sur le site DEMAIN ONLINE.

La nature du régime marocain, dit-il, repose sur des conflits d’intérêts et le trafic d’influence au plus haut sommet de l’Etat. Les affaires scandaleuses ne manquent pas. Et des Français y sont mêlés de près.

Notre roi des pauvres a fait un don d’un montant de 15 millions d’Euros au musée du Louvre, l’équivalent de près de 17 milliards de centimes. Une association de Blois a reçu de lui quelques millions d’euros pour achever la construction de sa mosquée. Ces sommes, partie visible de l’iceberg de la dilapidation des deniers publics, viennent des caisses d’un pays sous-développé, en proie à des difficultés économiques et à une gigantesque grogne sociale. Ces millions d’Euros ajoutés aux dépenses irrationnelles et annuelles du festival Mawazine de Rabat, pourraient servir à construire des logements, adaptés à une population qui vit la vie des cafards. Cet argent qui part en fumée, dans des opérations de markéting caricatural et vain, pourrait servir à édifier ou équiper les hôpitaux publics, d’où nos femmes enceintes sont expulsées pour accoucher seules comme la bête, dans un couloir de dispensaire ou dans la rue. Ces milliards gâchés pourraient servir à améliorer nos infrastructures, construire des entreprises et créer de l’emploi aux milliers de diplômés-chômeurs. Avec les 25 milliards de dirhams que votre projet insensé de TGV, ou plutôt celui de votre prédécesseur va engloutir, on aurait pu éradiquer nos bidonvilles, pour offrir un toit aux millions de démunis. Le pays a des défis à relever et des priorités : des cohortes de mendiants à nourrir, d’enfants à sauver de la rue, de familles à sortir de la précarité. Un long chemin social à parcourir avant d’arriver au TGV.

Au Maroc, poursuit l'écrivain, plusieurs voix s’élèvent pour dire que leur pays n’est pas le bordel des Français qui viennent exploiter la misère d’une population aux abois, prête à se vendre pour quelques Euros. La réalité du Maroc est faite de boue, de pauvreté, de larmes, de souffrance et c’est le quotidien du peuple. Chaque sou que vous acceptez de nos dirigeants, c’est un peu de la sueur du peuple marocain, de sa souffrance et de son sang que vous prenez.

Et la lettre de se conclure : la conscience de tout démocrate est chagrinée par ces déclarations tonitruantes, qui font de vous tous, les complices d’un régime qui se maintient uniquement par sa tyrannie. N’oubliez pas que les Marocains eux aussi sont descendus dans la rue contre l’arbitraire et ils redescendront demain pour arracher leur droit à une vie digne.


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