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Alien VS Alien

Publié le 05 avril 2013 par Olivier Walmacq

Deux vaisseaux extraterrestres s'écrasent en Zone 51. Deux aliens vont s'affronter pour un totem servant à éviter la fin du monde...

Alien VS Alien
Jaquette mensongère: pas d'immeuble puisqu'on est en Zone 51 et donc pas de Terre comme champ de bataille.

La critique Sébastienne de Borat

Samedi 30 mars 2013 (histoire d'être encore plus précis, de toutes manières vous vous attendiez à quoi?). Les cloches n'ont pas encore sonné et pourtant elles me bourdonnent déjà dans ma tête. Un ami et moi (je lui avais déjà montré The Darkest Hour et nous avions vu Percy Jackson dans la même journée) se mettont à regarder un de ses DVD dits "Nanar": Alien vs Alien. Ce titre opportuniste opté par Metropolitan est en fait Showdown at Area 51, production Nu Image pour Sci Fi. Pour les premiers, ce sont ni plus, ni moins des producteurs des Expendables, de Conan 3D et de quelques films avec Steven Seagal! L'autre a demandé des machins type Dinocroc à un certain Roger Corman et fait souvent dans des productions animalières foireuses en dehors des Stargate. Par ailleurs, ce DTV a un grand nombre de points communs avec un certain Alien VS Predator Requiem sorti la même année. Jugez plutôt: deux races d'alien bien différentes (et de un), s'affrontant dans un coin paumé de l'Amérique (et de deux) et avec des humains et militaires dedans (et de trois), dont un couple qui s'aimait et puis qui se re-aiment (et de quatre!). Déjà que le film des frères Strause était d'une incroyable pauvreté à lui tout seul, celui-ci réussi à faire encore pire, mais à un avantage: il se déroule de jour, là où AVPR avait une photo nocturne nous faisant voir plus de noir (la couleur, hein?) que d'aliens.

Alien VS Alien

Mais finalement, on se dit au bout d'un moment que l'obscurité n'aurait pas été en moins, face à des costumes d'une pauvreté abyssale. Ainsi le premier avec une combinaison à la Predator et au casque de mouche ressemble à un humain, mais on reconnaît que c'est un alien par ses tatouages et accessoirement il est chauve! Le plus drôle étant que ses bruits pour faire une simple action semble sortir d'un film de kung fu, avec des "whoum", "wam", "bam". Son adversaire fait beaucoup mieux encore. (petit extrait musical) "Quand il arrive en ville, il fait fuir les passants. Il n'a pas l'air viril, mais il fait peur à voir. Alors préparez vous pour la bagarre, car il arrive en ville!" (fin et à vrai dire tant mieux- NDB) Ainsi, notre alien est une sorte de boîte de conserve sur patte avec une déviance du gilet pare-balle qui flotte, il est gros, il a une voix qui ferait peur à Dark Vador (mais ça ne vaut heureusement pas Robowar) et surtout, tu l'entends passer. Dès qu'il bouge, cela donne des "broom", des "bom" et autres bruits métalliques délirants. Mieux, certaines de ses apparitions sont cultissimes. A un moment, on le voit débarquer près d'une petite fille (Pédo Alien?) dont la balençoire est bloqué, la débloque et part comme si de rien n'était! On appelle ça une belle scène de remplissage et qui ne sert absolument à rien dans le montage! A un moment, le réalisateur (un certain C Roma, ça sent le pseudo) ose nous mettre une séquence en accéléré où il se lève et se retourne façon boys band des années 90!

Mieux, la créature peut même aller plus vite en se transformant en boule! Vraisemblablement, au vue du bonus d'environ cinq minutes sur le DVD, l'équipe semble totalement convaincu du potentiel de la chose, faisant dans la promo la plus consternante, vantant des effets spéciaux excellents (haha!), d'excellents acteurs (ohoh!) et aussi qu'ils ont fait des merveilles avec un budget aussi serré (humour!). Pas prétentieux les gars. Néanmoins, les deux aliens ont un point commun: ils n'aiment pas les portes. A chaque fois qu'ils entrent dans une maison, ils se doivent le plus souvent de défoncer la porte! L'ajout totalement gratuit (et il y en a des tonnes qui vont venir dans cette critique- NDB) et qui rend cette biserie encore plus débile qu'elle ne l'est déjà. En sachant que les humains en tiennent également une sacrée couche. Le frère de notre héros s'est fait tué par l'alien tatoué, mais curieusement lui pardonne assez vite pour arrêter l'apocalypse au point de presque le remercier à la fin! De plus, le mec est d'une discrétion à toute épreuve, au point de se faire choper en pleine séance d'espionnage par deux fois. Au début, on a droit à une brune militaire qui, on ne sait pourquoi, disparaît du film comme si de rien n'était au profit d'une ex du héros, qui plus est blonde. Et entre-temps, nos acolytes font la connaissance d'un sosie de Victor Lanoux (oui Mr la Brocante) avec toute une flopée de flingues, dont certains ont comme une date de péremption (une mitraillette semble sortir de LA Confidential, film parlant des années 50!).

Mais le plus fort c'est le chef des militaires. Le genre avec brushing, barbe de trois jours pour dire qu'il était en mission et qu'il n'a pas eu le temps de se raser et qui a la machoire bien serrée. Le genre à qui on l'a fait pas. D'ailleurs à lui tout seul, le coco vaut le détour, sponsorisant toutes ses scènes "nanardise extrême". La première étant une scène où il se bat un peu avec le héros. Le méchant militaire est accroupi car il vient de parer un coup, la fille lui en donne un, un plan nous le montre bien droit sans choc, puis il se rétamme par terre en faisant bouger ses mains (en essayant vainement d'imiter les mouvements de Willem Dafoe dans Platoon, mais en faisant des ronds!). Son moment de grâce va venir dans une scène une nouvelle fois bien gratuite (ça sent le remplissage à plein nez, surtout pour un film d'1h33), où il répond à un soldat après avoir regarder une carte et regardant face caméra (pour faire plus gros dur). Le voilà donc en train de débiter ce merveilleux monologue: "Le petit chaperon rouge s'est perdue dans la forêt et moi je suis le grand méchant loup!" Je dois avouer que j'ai mis au moins plus d'une minute à me remettre de cette réplique nanardesque au possible. Idem de sa mort. A un moment, les militaires font une embuscade pour chopper l'alien chauve et accessoirement le héros qui l'enquiquine sérieusement. Alors ils tirent sur la première voiture comme s'il ne pouvait pas s'agir d'une autre de gentils villageois passants dans le coin. Pareil pour le véhicule de notre héros qui se fait également dégommer par nos kamikazes, mais curieusement là notre méchant militaire se dit qu'il faut en finir et de faire barrage à lui seul contre son adversaire.

Ce qui donne une séquence mémorable où les faux-raccords sont légions, au point de se demander si l'équipe technique ne l'a pas fait exprès. Notre héros est un homme aux cheveux longs, avec un costume de flic brun. Sauf que dans les plans larges (et pour le moins longs pour le remarquer), on peut voir que ce n'est pas notre héros qui conduit mais une doublure, les plans face devant probablement venir de séquences tournées à l'arrache pour donner une crédibilité certaine. Sauf que la doublure aurait pu coller et ce n'est pas le cas ici puisque la personne que l'on va baptiser Jean-Pierre (je ne sais pas pourquoi, ça me vient comme ça) a une casquette, une chemise blanche et un jean bleu! Mais encore mieux, le méchant se prend la bagnole et paf, il disparaît totalement du plan. Comme vous avez pu le lire, Alien VS Alien contient son lot de dialogues savoureux. Parmi eux, on trouve quelques réplqiues de notre sosie de Louis (la brocante, tu suis lecteur?- NDB). Par exemple de surnommer Captain Kirk l'alien tatoué ou de vous sortir une vanne pourrie comme "Omega attends... Mais c'est pas des vitamines les Omegas 3?!" (silence) Voilà le genre de répliques auxquelles je m'attendais vaguement en entendant Omega durant tout le film. Je m'étais alors dit "Oh ils ne vont pas oser nous sortir une connerie sur les Omegas 3 quand même?!" et bien ils l'ont fait à Nu Image! A un moment, notre héros se questionnera en voyant sa mitraillette en se disant "J'ai peur que ce soit quand même un peu léger".

T'inquiète Tonton la broquante te montre un bazooka en te demandant vulgairement si tu veux du lourd! Vers la fin, nos héros seront face à un trou, ce qui donne "C'est pas dangereux! -C'est ce que tu disais quand tu faisais du deltaplane!" Où est la cohérence dans ces propos bon sang?! Le final est une sorte de combats balourds entre les deux aliens, faisant une sorte de catch entre des bruits de films de kung fu et de métals qui tapent. Mais le plus amusant, c'est que j'ai eu l'idée folle à la fin du film (et donc durant le combat) de mettre du Patrick Sébastien en fond sonore à base de sardines, serviettes et autres bonhommes en mousse (vu comme c'était parti, j'aurais pu mettre La fiesta). Et je dois dire que non seulement c'était cohérent avec l'action, mais que les chansons de Sébastien étaient vraiment d'une drôlerie bisienne sans précédant. Alors merci Patrick pour ce grand moment de poésie entre potes. Pour ce qui est des acteurs, soit ils sont niais au possible (la blonde qui reconnaît un alien par un tatouage humour!), soit ils sont balourds (à l'image du gros alien qui roule des mécaniques en rythme) ou d'un humour incongru (à l'image de Loulou et Machoire serrée). Quand aux effets spéciaux, je crois qu'il ne vaut mieux pas en parler, ce serait une dernière offense au bon goût.

Un navet Syfy merveilleux, qui vous fait rire souvent aux larmes et pleurer de desespoir en pensant qu'Alien VS Predator 2 c'était mieux.

Note: Jean-Pierre approuve

Note nanardesque: 17/20


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