Magazine Culture
Je suis allée au Palais de Tokyo dans le cadre du lancement du blog de Gérard Rancinan et de Caroline Gaudriault.
L'endroit ne m'était pas inconnu mais je l'ai découvert avec un regard neuf, sans doute influencée par la liberté d'opinion qui marquait la soirée.
A lui seul l'extérieur interpelle. Avec l'énorme lampion rouge qui évoque une maison close, mais qui n'est que l'annonce que le monument dispose d'un espace de restauration.
Les vitraux des fenêtres ont un coté BD-manga qui intrigue.
L'intérieur cache actuellement plusieurs expositions. Celle qui est consacré à Julio Le Parc est époustouflante.Artiste historique, figure influente de la création la plus contemporaine, c'est la première fois en France que Julio Le Parc bénéficie d'une exposition de cette envergure. Son art engagé est un art d’immersion où, grâce à des recherches sur la lumière et le mouvement, le visiteur est invité à découvrir de nouvelles manières d’interagir avec le monde.On entre dans l'espace "tout naturellement" en se faufilant dans une de ses oeuvres et l'expérience est totalement surprenante, tenant de la traversée d'un labyrinthe structuré par des panneaux souples de miroirs. La pièce n'est pas assez grande pour qu'on s'y perde mais cet espace m'a fait comprendre ce qu'un claustrophobe pouvait vivre dans un ascenseur.
L'artiste annonce clairement son intention « D’une manière générale, par mes expériences, j’ai cherché à provoquer un comportement différent du spectateur (...) pour trouver avec le public les moyens de combattre la passivité, la dépendance ou le conditionnement idéologique, en développant les capacités de réflexion, de comparaison, d’analyse, de création, d’action. »
De fait nous sommes très actifs, les sens en éveil. La vue bien sur mais aussi, et c'est plus rare, le toucher ... avec mesure néanmoins car certaines oeuvres sont fragiles.
Je ne vais pas commenter à loisir. J'espère que les images parleront d'elles-mêmes. Je me suis vraiment amusée à photographier les peintures, sculptures et installations monumentales qui se succèdent sur les 2000 m² de l’exposition.
Le choix d'oeuvres phares des années 1950 à nos jours permet d’appréhender toutes les facettes du travail de Julio Le Parc, et elles sont nombreuses, justifiant sa position emblématique dans l'histoire de l'art.
Il demeure un acteur majeur de l'art optique et cinétique, membre fondateur du GRAV (Groupe de recherche d'Art Visuel) et lauréat du Grand prix international de peinture de la Biennale de Venise en 1966.Julio le Parc est né en 1928 à Mendoza, en Argentine. Défenseur des droits de l'homme, il s'oppose aux dictatures d'Amérique latine. Il vit et travaille à Cachan. Personnalité entière, il refuse en 1972 une rétrospective au Musée d'art moderne de la ville de Paris en jouant sa décision à pile ou face. La classe ! comme dirait les jeunes ... aujourd'hui.Voilà une oeuvre dans laquelle on peut se glisser pour la modifier.
La scénographie originale joue sur des alternances de zones obscures et lumineuses, avec des oeuvres flottant dans l’espace : une expérience sensorielle alliant lumière, énergie et mouvement.
Ici ce sont les reflets qui sont impressionnants, à l'instar du gigantisme de la sphère.
Les travaux de Julio le Parc sur la lumière, le mouvement, le trouble visuel ou l'engagement physique du spectateur correspondent à des préoccupations capitales pour de nombreux artistes aujourd'hui.On découvre un art qui participe d’une utopie sociale et politique comme en témoignent ces punching-balls nommés "Frappez les gradés" dans une salle de jeux reconstituée. je pense que l'homme politique est assez malmené ces derniers jours. il y a de quoi, franchement.Dans cette salle la participation du spectateur ne se limite pas à appuyer sur un bouton. Impossible de "garder ses distances" avec les propositions de l'artiste.
Celle qui nous est proposé mélange différents formats, dont certains étaient présentés dans la salle de jeu "historique" de la Künstalle de Düsseldorf en 1972. Sols instables, siège à ressorts, lunettes déformantes donnant envie de manipuler.
Attends voir que je t'attrape ... crise de fou rire assuré car le sol est d'une instabilité déconcertante.
Cette monographie de Julio Le Parc est la première en France d'une telle envergure. Ne la manquez pas !
Ce soir la Tour Eiffel, aperçue depuis la terrasse, se met elle aussi à jouer les oeuvres d'art lumineuses.
JULIO LE PARC au PALAIS DE TOKYOJusqu'au 13 mai 201313, avenue du Président Wilson, 75 116 ParisNiveau 2 - Grande Verrière / Travée / Alcôve / Alcôve du MidiAccueil visiteur : 01 81 97 35 88Accueil administratif du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30 : 01 47 23 54 01Site du Palais de Tokyo : http://www.palaisdetokyo.com/fr/Le billet concernant le lancement du webzine de Gérard Rancinan