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Quand Página/12 et Clarín s'accordent pour donner leur bénédiction à Rome [Actu]

Publié le 06 avril 2013 par Jyj9icx6

Quand Página/12 et Clarín s'accordent pour donner leur bénédiction à Rome [Actu]

Le blason du Pape François Sous le monogramme créé à la Renaissance pour et par la Compagnie de Jésus (JHS : Jésus sauveur des hommes, en latin), les symboles héraldiques de la Vierge et de saint Joseph,  considérés comme la Mère et le Père de l'Eglise La devise, que le Cardinal Bergoglio avait choisie lors de son ordination épiscopale (en 1992), est tirée d'une homélie latine ancienne pour la fête de saint Matthieu, ce publicain (paradigme du pécheur dans les Evangiles) que le Christ choisit (eligendo) comme disciple et qui découvre dans cet appel que ses péchés sont pardonnés (miserando) (1) Une allusion à une expérience spirituelle décisive que le Pape a faite à l'âge de 17 ans et qui continue à vibrer dans nombre de ses propos.
Hier après-midi, le Pape a donné consigne au Préfet de la Congrégation pour la Foi d'agir avec détermination contre les abus sexuels contre les mineurs et d'interdire aux diocèses partout dans le monde de couvrir ces faits criminels dès lors qu'ils viennent à la connaissance des responsables. Désormais ces agissements doivent donner lieu à une plainte devant les autorités judiciaires du pays concerné et à des poursuites pénales selon le code de procédure en vigueur dans le pays (ce qui dans certaines contrées peut mener le coupable à l'exécution capitale – les pédophiles ont donc intérêt à se tenir à carreau lorsqu'ils appartiennent à l'Eglise).

Cela n'a rien d'un scoop, cela s'inscrit au contraire dans la suite logique de ce qui a précédé. C'était déjà le mot d'ordre donné par Benoît XVI et une préoccupation forte de l'archevêque de Buenos Aires, très choqué par le manque de courage de certains de ses confrères qui n'ont pas osé faire acte d'autorité en temps opportun pour combattre ce fléau. Le Cardinal Bergoglio est connu pour la détermination avec laquelle il a su, depuis qu'il exerce des fonctions d'autorité, dans la Compagnie de Jésus d'abord et dans son travail d'évêque ensuite, réglé des affaires parfois déplaisantes en prenant des mesures difficiles (2).

Bien entendu pour peu qu'on soit doté d'un soupçon de bon sens, une détermination contre les mauvais traitements à enfants fait consensus général...
Or un tel soupçon ne manque ni à la rédaction de Página/12 ni à celle de Clarín. Voici donc que ce matin nos deux frères ennemis de la presse quotidienne argentine ont fait à quelques phrases près le même article sur le sujet... C'en est troublant !
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 lire l'article de Clarín (un tout petit peu plus sévère pour Jean-Paul II, mais à peine) lire l'annonce faite par Radio Vatican en français lire l'annonce faite par Radio Vatican en espagnol (deux infos semblables mais traitées de manière subtilement distincte en fonction des différences culturelles entre ces deux aires linguistiques) (3)
(1) Un bon vieil ablatif absolu de bas latin tellement concis que ça en fait un casse-tête chinois pour latinistes passionnés... Et Dieu sait si le latin est une école de traduction et de rédaction.
(2) Cette capacité à prendre des mesures disciplinaires, au lieu de se montrer conciliant avec tout et n'importe quoi jusqu'à ce que tout parte en quenouille et n'ait plus ni queue ni tête, est même, d'une certaine manière, ce qui lui a valu la longue persécution de la gauche athée argentine qui a épousé, sans une hésitation, la rancœur développée à son égard par Yorio et le Père Jaliks sj (revenu depuis sur les rails) : ils lui tenaient rigueur d'avoir préféré la mission spirituelle de l'Eglise, avec ce qu'elle peut avoir d'austérité, au panache d'engagements politiques dans lesquels ils glissaient au risque de trahir ce qu'une vocation religieuse a d'essentiel (la proclamation du Christ mort et ressuscité pour le salut des hommes, salut qui, dans la conception chrétienne, ne se réalise pas avec des moyens humains mais dépend de l'action de Dieu dans l'homme et de la collaboration que ce dernier donne à cette action). (3) Dans l'Eglise mexicaine, la blessure ouverte par le scandale du fondateur des Légionnaires du Christ, un homme et un mouvement bien vu par Jean-Paul II pour autant qu'on le sache, alors que ce type s'est avéré être un prédateur sexuel, le père d'un certain nombre d'enfants illégitimes (et pour cause) et le détenteur d'une fortune matérielle d'origine douteuse et contradictoire avec le vœu de pauvreté, n'est toujours pas refermée.

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