C’était pendant le Printemps des Poètes, après avoir diffusé des poèmes dans les trains et quelques gares de la ligne C du RER, la Compagnie théâtrale Les Trois Clous donnait de la voix avec les poètes eux-mêmes à la MJC de Savigny-sur-Orge (91).
Le plus jeune a 22 ans, le plus âgé environ quatre fois plus et leurs mots sont contemporains. Cela ne fait pas un style univoque, cela fait la diversité. Je jouerais volontiers avec vous, lecteurs de ce blog. Il y avait dans cette soirée quatre hommes et une femme.
Qui a écrit, homme ou femme, les vers suivants ?
je nageais toujours
jusqu’à la bouée jaune
je m’arrêtais
je me retournais
Sommes-nous toujours dans l’heure d’été
nous qui le décidons
c’est la rivière qui hésite à passer près du lit
mais il faut bien se lever
Sauvez-moi de toute cette boue vorace
Au nom de cet îlot d’enfance pure
Qui gît encore et palpite au fond de moi.
Et cette langue ardente et déchirée
que fait-elle à rôder sur une terre de silence ?
Et, poursuivant le jeu, qui est le plus jeune ? Qui est le plus âgé ?
Ce soir-là, c’est seulement d’être ensemble qui en faisait la qualité, Pierre Causse, Luce Guilbaud, Jean-Luc Maxence, Jean Joubert et François de Cornière, reliés par les voix des comédiens de la Compagnie Les Trois Clous et par les musiques du Saxiana Quartet, de Claude Debussy à Christophe Frionnet, présent dans la salle.