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Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Publié le 08 avril 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Me 10/04 à 19h15 Présenté par Fabrice Calzettoni – Je 11/04 à 19h – Sa 13/04 à 18h45 – Ma 16/04 à 17h30

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Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Fear and Desire
Réalisé par Stanley Kubrick
Avec Frank Silvera, Virginia Leith, Kenneth Harp
USA – 1954 6 1H01
Date de sortie 1954
Date de reprise 14 novembre 2012 – Version restaurée

Synopsis

Dans une guerre abstraite en terre inconnue, une patrouille militaire de quatre hommes, le lieutenant Corby, le sergent Mac et deux soldats, Fletcher et Sidney, se retrouvent derrière les lignes ennemies après que leur avion se soit écrasé.

Ils avancent dans la forêt, surprennent deux militaires ennemis et les massacrent. Puis ils rencontrent une jeune fille et, craignant qu’elle ne les dénonce, l’attachent à un arbre.

Pendant que ses trois camarades vont vers la rivière construire un radeau qui, espèrent-ils, les ramènera chez eux, Sidney garde la jeune femme. Il se révèle alors avoir l’esprit dérangé, autant à cause des violences de la guerre que de son désir naissant envers la prisonnière…

Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Un premier film avec un budget limité

Après avoir réalisé les courts-métrages Day of the Fight et Flying Padre, Stanley Kubrick décide en 1952 de réaliser son premier long-métrage.

Il est encouragé par Joseph Burstyn, distributeur et exploitant de New York qui fut un des premiers à introduire aux Etats-Unis l’idée et la pratique des cinémas « d’art et d’essai » à une époque où les films européens et indépendants étaient quasiment absents des écrans américains.

Kubrick rassemble 9 000 dollars qu’il emprunte à des amis et à sa famille, en particulier son père et son oncle, Martin Perveler, commande un scénario à un de ses amis poètes de Greenwich Village, Howard Sackler (futur auteur de la pièce The Great White Hope, lauréat du prix Pulitz.

Le tournage de Fear and Desire dura cinq semaines dans les montagnes de San Gabriel près de Los Angeles

L’équipe ne comptait que quatorze personnes : cinq acteurs, cinq techniciens et quatre porteurs mexicains chargés du matériel. Kubrick tenait toutes les ficelles. Toba Metz, sa femme, faisant office de secrétaire et de comptable ; Stanley produisait, mettait en scène, photographiait et montait les plans.

Pour réduire les frais d’équipement technique, Kubrick décida de tourner le film sans bande sonore, et de réaliser ensuite un doublage en studio. Ce choix fut perdant, car l’ajout du doublage, de la musique et des effets sonores lui coûta 50 000 $, une somme bien plus élevée que le budget initial. L’aide financière nécessaire pour ce coût supplémentaire fut avancée par Richard de Rochemont, un producteur qui avait été intéressé par les premières réalisations de Kubrick.

Refusé par toutes les grandes compagnies, il est finalement pris en distribution par Joseph Burstyn qui le montre dans une de ses salles, le Guild Theater de New York. Fear and Desire attire l’attention de la critique, ce qui encourage Kubrick à mettre en scène son deuxième film, Le Baiser du tueur en 1954.

Source « KUBRICK » de MICHEL CIMENT (Editions Calmann-Levy)

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Une œuvre pleine de références

Fear and Desire abonde en hommages stylistiques aux grands réalisateurs : Kurosawa, Welles, Ophuls, Bunuel, Eisenstein, De Santis (avec Riz amer, 1949) mais, déjà, Kubrick amalgame des idées venues d’Europe avec un genre hollywoodien (ici, le film de guerre), comme le feront Scorsese et Coppola à partir des années soixante-dix.

Un premier succès critique

Les critiques saluèrent la qualité des images.

Le critique du New York Time écrivit : « le professionnalisme de la photographie de M. Kubrick sautera aux yeux des cinéphiles. Il a su capter avec art les attitudes grotesques de la mort, la férocité et la bestialité des hommes affamés ainsi que, dans une scène en particulier, l’effet dévastateur du désir d’un soldat pitoyablement immature pour sa jeune prisonnière. »

Mark Van Doren, éminent professeur de l’Universite Columbia, déclara : « La scène de la fille attachée à un arbre restera dans les annales du cinéma. Elle est à la fois belle, terrifiante et étrange. On n’avait encore jamais vu ça sur un grand écran. A elle seule, elle est la garantie que tous ceux attachés à découvrir le grand talent dès qu’il pointe son nez suivront de près Stanley Kubrick. »

Extrait du livre « STANLEY KUBRICK » de PAUL DUNCAN (Editions Taschen)

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Un film renié par Stanley Kubrick

Stanley Kubrick a renié farouchement ce premier film jusqu’à tout faire pour qu’il n’en existe plus une seule copie. Cependant, le cinéaste ne savait pas que Kodak avait comme politique de toujours avoir une copie supplémentaire pour ses archives. C’est grâce à celle-ci que le film a pu être édité en VHS puis en DVD.

Copie originale

Le négatif original du film a été découvert à la fin des années 80 dans un entrepôt de stockage de pellicules à Porto-Rico. Il a finalement été acquis par la bibliothèque du congrès de Washington en 1993. Le négatif est maintenant sous bonne garde à la bibliothèque nationale du centre audio-visuel de conservation à Culpeper, état de Virginie. (Comment le négatif a atterri à Porto-Rico, le mystère reste entier).

Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Restauration minutieuse

La bibliothèque du Congrès de Washington en association avec l’éditeur américain Kino Lorber sort en 2012 une version restaurée pour une sortie sur support DVD/Blu-Ray. Le film a subi une refonte complète et bénéficie d’une qualité d’image époustouflante par rapport aux versions qui circulaient jusqu’à maintenant. Stanley Kubrick lui-même, qui a toujours détesté son premier film, approuverait sûrement cette nouvelle version.

Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Distribution

  • Frank Silvera  :  Mac
  • Paul Mazursky  :  Sidney
  • Kenneth Harp :  le Lieutenant Corby et le Général ennemi
  • Stephen Coit  : Fletcher et le Capitaine ennemi
  • Virginia Leith  :  la jeune femme
  • David Allen  : le narrateur

Du 10 au 16 avril, à l’Insititut Lumière : Fear and Desire de Stanley Kubrick

Fiche technique

  • Realisateur : Stanley Kubrick
  • Scénario : Howard O. Sackler Et Stanley Kubrick
  • Producteur : Stanley Kubrick
  • Producteur Associe : Martin Perveler
  • Photo : Stanley Kubrick
  • Montage : Stanley Kubrick
  • Musique : Gerald Fried
  • Decors : Herbert Lebowitz
  • Maquillage  :  Chet Fabian
  • Directeur de Production : Bob Dierks
  • Production ! Stanley Kubrick Productions
  • Distribué par : Films Sans Frontières

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