Magazine Beaux Arts

Les folies de Cyrano de Bergerac à la Coursive (2/5)

Publié le 08 avril 2013 par Sheumas

Belle Ile février (97) [1600x1200]

Sous la lumière crue d’une lune de néons pas même « opaline », Cyrano est d’abord avachi dans un grand fauteuil et, la tête bandée (annonce de l’accident à venir au 5° acte) tourne le dos au spectateur. Il subit, comme ses congénères, « les vers du vieux Baro valant moins que zéro », les « tours de souplesse dorsale » des hospitalisés en jogging qui arrivent au pas de gymnastique comme sur un ring, des excités du bocal qui font sauter leur bonnet, roulent les mécaniques ou dégainent le cran d’arrêt pour un oui pour un non ou pour un nez !

   D’humeur bilieuse, le patient du fauteuil ne supporte pas longtemps les provocations et les agaceries des « petits marquis » et il règle la querelle à coups de fer à repasser : « A la fin de l’envoi, je touche » ! « A la fin de l’envoi, je touche » ! Cette nouvelle façon de « laver son linge sale » fait le bonheur de Ragueneau, petit athlète essoufflé et courtaud qui court entre les cordes et alimente de vers ou de pâtisseries l’espace en formica. Et c’est dans cet espace en toc, favorable au contrepoint si cher à Flaubert, qu’a lieu la rencontre si hautement romantique avec la « précieuse Roxane » grâce à qui « une robe est passée dans (sa) vie »...

   Pour séduire une telle femme, Cyrano l’a compris, il faut s’y mettre à deux : « faisons à nous deux un héros de roman ». Le pari est beau, prometteur, dans la lumière bleutée du juke-box, et sur la musique du groupe Queen, il passe un pacte avec Christian dont Roxane est tombée éperdument amoureuse. « We are the champions, my friend ! » ! On aurait presque envie de danser avec le disc-jockey qui choisit ses variations. L’assaut est facile, il sera épistolaire ou ne sera pas...


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