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La Cité Rose : tout en nuances…

Par Cbth @CBTHblog

20448560_jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx Coup de cœur de la semaine ! Souvent thème de reportages alarmistes et sécuritaires, ou prétexte à films balourds bourrés de clichés, la banlieue est rarement traitée avec justesse sans tomber dans le pathos ou la pochade qui fait honte. Quand j’ai commencé à entendre parler de La Cité Rose avec de très beaux échos, je ne me suis pas emballée pour autant. Travaillant dans ces cités depuis des années, j’attendais le jour où on arriverait à dépeindre ces endroits si durs et pourtant si humains, dans tout ce que cela comporte. Et je n’ai pas été déçue…

« Mitraillette » a 12 ans. Il vit à la Cité Rose, sa cité qu’il ne quitterait pour rien au monde. Son univers, c’est sa famille : Isma, son cousin de 16 ans, qui admire Narcisse, le caïd du quartier et prend un mauvais chemin. Son grand frère, Djibril, 22 ans, étudiant à La Sorbonne et qui rêve de devenir avocat. Mitraillette, lui, aimerait juste sortir avec Océane, la plus belle fille du collège… Leurs destins sont liés, au sein d’un quartier, au cœur de ses tours où les rêves, parfois, se payent cash.

Je commence avec les défauts. Par moments des problèmes de rythmes, des maladresses de mise en scène, mais au fur et à mesure, on est tellement attaché au pas de ces jeunes, qu’on fait abstraction totale de ces détails. Puis l’enthousiasme et l’envie sont tellement là qu’on ne peut qu’encourager à la poursuite du boulot. Julien Abraham débute et de belle manière, à suivre…

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Pour la suite que du positif : une spontanéité des acteurs, en particulier du jeune Azize Diabate Abdoulaye (Mitraillette) au regard et à la bouille accrocheurs, une vraie justesse des dialogues (oui, il faut connaître un peu l’argot du coin pour ne pas trop s’y perdre), des situations authentiques et beaucoup d’amour de Julien Abraham pour cette banlieue. D’un instant à l’autre, on passe du drame à la simple joie d’enfants, de forts contrastes très bien maîtrisés qui nous tiennent captivés jusqu’à la toute fin. Comme quoi un petit budget peut aussi débouchée sur de belles choses.

Pas de surprise dans les thèmes traités, mais ça n’a pas d’importance vu la qualité qu’il leur est réservé : la drogue, les caïds, l’échec scolaire et la réussite, les pères absents, les mères impuissantes face à des jeunes qui se laissent embarquer dans l’argent facile et les combines à la con, les jeunes qui se battent pour leur avenir, les enfants qui rêvent et aiment leurs tours…

Des choix à faire...

Des choix à faire…

Le rire et la légèreté ont aussi leur place et heureusement. Sans cela, la chape de la fatalité serait écrasante à chaque instant. Au-delà du gris, des tours et du désœuvrement, il y a aussi de jolies destinées qui se dessinent. Et comme pour tout le monde, les choix de chacun et les combats de chaque instant déterminent son avenir et ses rêves.

Des combats à mener

Des combats à mener

Point de clichés et des bonnes taloches infligés aux préjugés de toute part, la fin est ce qu’elle est, ni heureuse, ni dramatique et la vie continue bien après la fin du générique.

Tout simplement la vie...

Tout simplement la vie…


Roseline

La Cité Rose, de Julien Abraham, avec Azize Diabate Abdoulaye, Idrissa Diabaté, Ismaël Ouazzani… Sortie en salle le 27 mars 2013


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