Critique : « amour & turbulences »

Connu pour son travail sur « la chanson du dimanche » ou la série « Les Invincibles », Alexandre Castagnetti livre son premier long-métrage en solo. Nicolas Bedos, Ludivine Sagnier, Jonathan Cohen et Clémentine Célarié sont au casting de cette comédie romantique intitulée « amour & turbulences ». Le film sortait dans nos salles le 3 avril 2013.

Synopsis : Alors qu’un avion la ramène de New-York à Paris où elle s’apprête à se marier, la belle Julie se retrouve assise à côté d’Antoine, un séduisant débauché qu’elle a aimé 3 ans plus tôt. Elle va tout faire pour l’éviter alors qu’il compte sur ces 7 h de vol pour la reconquérir! L’occasion pour nous de voyager dans le passé et de revivre leur rencontre, leur amour, leur rupture, autant de scènes rocambolesques, romantiques et corrosives qui vont faire de ce voyage le plus bouleversant de leur vie.

J’arrête cette critique avant même qu’elle ne commence pour un flash info spécial : les bonnes comédies romantiques françaises existent ! Oui, oui, vous ne vous êtes pas trompés en lisant : elles existent. J’en ai eu la preuve ce mercredi 3 avril en allant voir « amour & turbulences » d’Alexandre Castagnetti. Le film commence tel un film de Woody Allen : le générique défile sur des plans de Manhattan. On découvre alors les deux protagonistes. D’un côté la belle, de l’autre le queutard. Une fois les deux personnages réunis dans un même avion côte à côte, j’ai eu peur que le film s’enferme sur lui-même. Mais c’était mal connaître Alexandre Castagnetti qui signe une réalisation honnête et un brin créative.

Le film fonctionne par flash-back. Les deux ex-amoureux se remémorent leur histoire, ce qui fait surgir les flash-back et là, la vraie ingéniosité ce sont les transitions. Un personnage va servir de transit, et va basculer d’une époque à l’autre. Par exemple, l’hôtesse de l’avion vient les servir repart traverse un couloir de l’avion et se retrouve à une galerie trois ans auparavant. Autre exemple, le personnage de Ludivine Sagnier va aux toilettes dans un flash-back et ressort des toilettes dans l’avion. En plus d’amener des flash-back de façon intelligente, Alexandre Castagnetti réalise un plan-séquence où les personnages évoluent dans plusieurs endroits à l’aide d’un décor en cartons agrafés. Celui-ci est d’une beauté et d’une ingéniosité folle.

Mais l’une des caractéristiques d’une bonne comédie romantique est son humour. Alexandre Castagnetti a autorisé Nicolas Bedos à les réécrire, c’était la condition pour qu’il accepte le rôle, et il a bien fait de céder. Nicolas Bedos se sert et sert aux autres des dialogues aiguisés tel une hache ! Le phrasé si particulier du jeune comédien est l’un des gros atouts de ce film. Les dialogues fusent, font mouches et pour certains resteront dans les annales comme « une femme enceinte est une poubelle. ». Nicolas Bedos qui, d’ailleurs, trouve avec ce film son véritable premier rôle majeur dans sa toute jeune carrière de comédien sans sort plus que bien. Bien sûr, il nous ressort sans rôle de bobo parisien queutard (que personnellement j’adore), mais il arrive aussi à nous surprendre, à aller là où on ne l’attend pas, jusqu’à nous émouvoir.

La partenaire de Nicolas Bedos, Ludivine Sagnier, sans sort très bien, elle aussi. Elle sublime l’écran et apporte une certaine douceur face à Nicolas Bedos. Les seconds rôles sont tous très drôles. Le meilleur ami désespérément en manque « d’amour » joué par Jonathan Cohen est à mourir de rire, la mère de Julie exécrable à souhait, le couple dans l’avion qui se mêle de cette histoire est tordant, et la petite fille ajoute un brin de naïveté que seuls les enfants savent apportés. Le tout à la sauce américaine, pour mieux user et contourner les codes. Une comédie romantique réussie comme on a si peu l’occasion de voir dans le cinéma française en ce moment …

« amour & turbulences » est la comédie romantique française de ce début d’année. Impossible de ne pas passer un bon moment devant.

Amour & turbulences. De Alexandre Castagnetti. Avec Nicolas Bedos, Ludivine Sagnier, Jonathan Cohen, Clémentine Célarié, Michel Vuillermoz, Arnaud Ducret, …

Sortie le 3 avril 2013.