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Inch’Allah : histoire d’une québécoise perdue

Par Unionstreet

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Dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, Chloé, jeune sage femme québécoise accompagne les femmes enceintes. Entre les check points et le mur de séparation, Chloé rencontre la guerre et ceux qui la portent de chaque côté : Rand, une patiente avec qui elle va rapidement se lier d’amitié et Ava, jeune militaire, voisine de palier en Israël. A leur contact, Chloé va progressivement remettre ses repères en question.

Sujet difficile qu’est la guerre israëlo-palestinienne. Tendu et très douloureux, représenter sans parti-pris un tel thème et en faire un film intéressant de tout points de vue était un réel pari pour Anaïs Barbeau-Lavalette. Elle l’a malheureusement qu’en parti réussi.

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Seulement en parti, déjà parce que le film hésite beaucoup sur sa forme. Adoptant une vision quasi-documentariste, Inch’Allah oscille sans cesse entre un sentimentalisme exarcebé et un réalisme pur. Ayant un peu le cul entre deux chaises, la réalisatrice peine à donner une véritable grandeur dramatique à son film. Et c’est bien dommage, car il lui manquait certainement pas grand chose.

Car les acteurs sont bien présents avec surtout Sabrina Ouazani totalement incroyable dans le rôle de la jeune Rand. Le reste du casting n’est pas en reste que ce soit que ce soit Evelyne BrochuSivan Levy ou encore Yousef Sweid.

De même le scénario est plutôt intéressant dans l’ensemble, malgré l’aspect thriller construit dans la scène d’introduction et de conclusion, pas forcément indispensable et malgré les gros souliers que chausse la réalisatrice pour dépeindre le combat. Notre position extérieure à cette guerre est plutôt bien représentée par le personnage de Chloé, qui ne cessera d’être en conflit avec soi-même, ne pouvant très réellement et confortablement être dans une position d’entre-deux et de concessions. Et c’est bien dommage que la conclusion donne une réponse définitive à cette question fort intéressante, l’objectivité toute relative du long-métrage se retrouvant ainsi totalement détruite et enfoncée dans un manichéisme simpliste et poisseux à cause d’une simple séquence.

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“C’est pas ta guerre”, dira-t-on à Chloé. Et pourtant, elle cherchera tant bien que mal à trouver des repères dans ce grand-écart de compromis entre les deux partis. Cherchant ses bases mais les perdant peu à peu dans cette balançoire violente, qui se retrouvera brisée et penchant d’un seul côté à la fin du film, Chloé bascule sans autre forme de procès dans une folie improbable et tristement caricaturale.

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