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Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka

Par Nickyza

 

certaines n'avaient jamais vu la mer

Tristes destins que ceux de ces jeunes femmes japonaises qui émigrent aux Etats-Unis dans les années 20.

Emplies d’espoirs et de joie à l’idée de rencontrer enfin celui qui deviendra leur époux, - un époux qu’elles n’ont pas choisi et qu’elles n’ont jamais vu -, elles déchantent vite lorsqu’elles découvrent des mariages arrangés et des hommes qui ne correspondent en rien aux photos échangées.

La vie facile et agréable qu’elles avaient espérée se résume à de misérables conditions d’existence. Travail harassant dans les champs pour certaines, bonniches chez de grands bourgeois pour d’autres, prostituées pour beaucoup…rien ne ressemble à ce dont elles avaient rêvé.

Pourtant, leur mari « américo-japonais » ne leur laisse pas le choix ; il faudra bien qu’elles s’adaptent et rentrent dans le moule de la société américaine. Société qui, parce que ce sont des émigrés étrangers, n’acceptera jamais cette population japonaise. La guerre n’arrangera pas leurs affaires.

Mis à part certains passages poétiques, - les mots de Julie Otsuka sont très beaux, - le style très particulier qu’elle emploie pour raconter le destin de ces femmes ne m’a cependant pas convaincue.

L’auteure fait parler toutes ces femmes ensemble, en employant le « nous » dans des listes interminables qui décrivent les lambeaux de vie de chacune d’entre elles.

On subit une sorte de cacophonie désordonnée tant les phrases courtes de chacune de ces femmes qui parlent en même temps viennent troubler le silence par saccades.

"Nous avons accouché sous un chêne, l'été, par quarante-cinq degrés. Nous avons accouché près d'un poêle à bois dans la pièce unique de notre cabane par la plus froide nuit de l'année. Nous avons accouché sur des îles venteuses du Delta, six mois après notre arrivée, nos bébés étaient minuscules, translucides, et ils sont morts au bout de trois jours. Nous avons accouché neuf mois après avoir débarqué, de bébés parfaits, à la tête couverte de cheveux noirs. Nous avons accouché dans des campements poussiéreux, parmi les vignes,(...). Nous avons accouché dans des fermes reculées d'Imperial Valley, avec la seule aide de nos maris, qui avaient tout appris dans Le Compagnon de la ménagère."

Etc, etc…et nous avons accouché pendant 3 pages au moins !

Ces répétitions, comme des incantations, étaient certes voulues par l’auteure, mais le « je » et le « nous » sans cesse répétés m’ont agacée et souvent lassée. Cela m’a empêchée d’éprouver de l’empathie pour ces femmes au sombre destin.

Je ne suis pas entrée dans l’histoire…allez donc savoir pourquoi…ce livre a reçu le prix Femina étranger et je n’ai pas accroché plus que ça…passable…malgré une langue superbe.


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