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Vendanges tardives - De l'invisible

Par Claude_amstutz

musique classique; danse

Non, rassure-toi, je ne vais pas te parler de mystique ce matin. Encore que... mais vois-tu Fred, je me suis toujours méfié des sentiers trop bien balisés, et dans la plupart de mes rencontres heureuses - comme de mes lectures - l'étonnement m'est toujours venu de ce qui est caché en chacun, invisible aux yeux et qui raconte une autre histoire que celle communément entendue, inaudible dans la conversation courante, joyau indéfinissable soustrait au regard de l'inattentif: tissu de contradictions assumées ou non, fragilités sauvées d'un improbable naufrage, ombres et lumières de secrets trop longtemps protégés.

C'est alors, à qui prend le temps de faire halte - de se laisser habiter par le silence d'autrui - que tout ce charme voit le jour, débarrassé de la gravité incertaine des mots, comme l'âme d'un violon: bienheureuse imprégnation de ces lames de fond déjouant les apparences et te heurtent de plein fouet, avec un indicible bonheur.

Et quand je vois la danseuse Alessandra Ferri - accompagnée par Sting - interpréter ce prélude de Bach, je pense à cette part cachée qui prélude à tout le reste, qui fait qu'un pas en entraîne un autre, et je me dis que le talent, la technique, la grâce ne suffisent à envahir l'espace, et que, comme réveillée d'un sommeil de pierre, l'artiste soulève le voile de ce sortilège de l'invisible qui lui est propre, aux hiéroglyphes indéchiffrables, dont je ne connaîtrai jamais l'énigme, qui pourtant m'éblouit et s'estompe, lueur éphémère d'une pleinitude partagée...


Alessandra Ferri et Sting, Jean-Sébastien Bach, Cello Suite No 1 in G - Prelude (YouTube/misterilex)

image: manuelalvarezlopez.blogspot.com


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