Dans la petite famille il y a les
parents, le grand frère, la petite sœur, le tonton et surtout Pépé et Mémé.
Mémé, elle est super. « Avec Pépé, c’est pas facile de savoir s’il est en
colère ou content. Maman dit que Pépé, c’est comme un ours… Il râle… Il
ronchonne… Mais il est pas méchant. Il est tout doux. » Et puis quand on
part à la pêche avec Pépé c’est toute une aventure. Finalement, Pépé aussi il
est super. C’est pour ça que le jour où il tombe malade, difficile de ne pas
être inquiet…
Cet album est la réédition
intégrale des trois volumes publiés entre 2004 et 2006 aux éditions Carabas. Loïc
Dauvillier et Marc Lizano m’avaient déjà enchanté avec Hugo et Cagoule et L’enfant cachée (a tel point que j’ai mis cette BD dans les mains de 1500 élèves de mon
département cette année, mais c’est une autre histoire…). Ils récidivent dans
un autre registre tout en gardant cette « patte » si particulière qui
les caractérise. J’ai déjà eu l’occasion de dire à quel point la petite musique
de Loïc Dauvillier me parle. Ses scénarios sont pétris de finesse et d’intelligence.
Sans avoir l’air d’y toucher, son propos dégage beaucoup de douceur. Ici, la
voix du narrateur enfant sonne juste et chaque fois que l’émotion affleure,
elle reste tout en retenue, délicate. Pour
preuve la façon très digne avec laquelle il traite la scène finale, sans pathos, en restant à l’écart de toute mise en scène
volontairement larmoyante. Le bonheur des moments de complicité partagée entre
enfants et grands parents est quant à lui restitué avec une simplicité qui fait
mouche. Pour beaucoup d’adultes (dont je fais partie) cette lecture apporte un
joli souffle de nostalgie. Les vacances chez les grands parents, ça reste un
moment fort de mes souvenirs d’enfance.
De son coté Marc Lizano propose
toujours ce trait que l’on reconnait au premier coup d’œil et que j’aime tant.
Il s’autorise régulièrement des dessins pleine page qui magnifient les moments
les plus importants du récit. La douceur des couleurs de Jean-Jacques Rouger
joue par ailleurs énormément sur l’ambiance sereine et réconfortante qui se
dégage de l’ensemble.
Une chronique tendre et
chaleureuse, sans la moindre trace d’amertume malgré l’événement douloureux
vécu par toute la famille. Un album que j’ai vraiment quitté à regret. C’est
toujours bon signe…
PS : ma fille de 10 ans a
dévoré cette intégrale hier soir et elle a adoré. Je pensais que la fin lui
tirerait une petit larme, et ben même pas. Cette petite a décidément le même cœur
de pierre que son père.
La petite famille de Loïc
Dauvillier et Marc Lizano. Éditions de la Gouttière, 2013. 104 pages. 19
euros.
Une lecture commune que j’ai une nouvelle fois l’immense
plaisir de partager avec Noukette et un grand merci à Flavie des éditions de la Gouttière pour l’envoi de cet album.