Jeannette a disparu. Au départ la police a pensé à une
simple fugue. Mais il a fallu se rendre à l’évidence, cette disparition était
tout sauf volontaire. De précieuses heures perdues et pas la moindre piste.
Malgré les affiches placardées dans le quartier, la mobilisation des camarades de classe et des proches, Jeannette reste introuvable. Pour sa mère qui l’élève seule
depuis la mort accidentelle de son mari, l'espoir des premières recherches laisse vite place à l'abattement. Il faut dire que les statistiques parlent d’elles-mêmes :
« sur 641 enlèvements d’enfants qui se sont terminés par un homicide […]
44% des enfants ont été tués dans la première heure… 74% dans les trois heures
et 91% dans les vingt-quatre heures suivant l’enlèvement. » Mais les meilleurs amis de Jeannette refusent de baisser les bras...
Une bien belle surprise que ce roman. A vrai dire je ne m’attendais pas à grand-chose
tant les polars jeunesse publiés chaque année à la pelle sont rarement emballant (du moins pour moi qui ne suis pas spécialement fan du genre). Et là pour le coup j’avoue que j’ai été bluffé. Par la construction imparable qui rend bien compte de l’évolution de
l’état d’esprit de la mère, de la montée progressive de son angoisse, des
différents points de vue de chaque personne vivant le drame et par l’écriture
nerveuse et réaliste qui fait que tout sonne très juste. Les chapitres
sont courts, le lecteur plonge en apnée dans les méandres de cette disparition
et de la difficile avancée des recherches. Les dialogues sont également bien
menés, les protagonistes, nombreux, sont quant à eux parfaitement crédibles. Bref, vous l’aurez compris, je ne vois pour ainsi dire aucune fausse note dans
cette sombre mélodie.
Mélodie en sous-sol de Sophie Bénastre. Oskar,
2013. 150 pages. 12,95 euros. A partir de 10 ans.
Les avis de Bouma ; Pépita