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Oblivion

Publié le 12 avril 2013 par Fredp @FredMyscreens

Oblivion, critique

Premier film de la vague SF de l’année, Oblivion était attendu au tournant et malgré sa maitrise technique, c’est la grande déception.

 

Oblivion, critique
Joseph Kosinski était entré par la grande porte hollywoodienne avec Tron L’héritage, faisant preuve d’une véritable ambition graphique et les résultats en demi-teinte du film n’ont pas entamé son enthousiasme. Ayant convaincu sur le plan purement technique, il a alors pu proposer un projet qui lui tenait à cœur depuis quelques années, l’adaptation de son propre comic book futuriste, à un Tom Cruise à la recherche de projets toujours originaux.

Le résultat, c’est Oblivion, un film à l’ambition palpable qui voit un réparateur de drones (Tom Cruise donc) évoluer seul avec sa coéquipière dans un monde en ruines, transformé par les catastrophes subies après une attaque extra-terrestre qui a fait fuir l’humanité. Le réalisateur va alors tenter de nous embarquer dans un récit SF qui va forcément flatter la rétine mais malheureusement va rapidement tourner à vide.

Oblivion, critique

Évidemment, d’entrée de jeu, il sera impossible de nier la beauté plastique d’Oblivion. Celui qui avait modernisé l’univers de Tron de bien belle manière nous présente ici un monde en ruine qui réserve son lot de belles images, parfaitement cadrées d’un monde où la nature a enseveli les paysages urbains. Une nouvelle vision de la Terre s’offre alors à nous comme une carte postale inédite et apocalyptique de New-York comme on ne l’a jamais vue au cinéma. Encore une fois, le design épuré du film (que ce soit les paysages limite désertiques, les drones, le vaisseau ou l’appartement dans lequel vit notre couple de héros) est parfaitement maîtrisé par un réalisateur purement plastique qui connait son travail sur l’image et le son (et il le prouve même avec quelques rares séquences d’action bien calibrées).
Car la BO composée par les frenchies de M83, bien que trop proche de ce qu’avaient déjà fait les Daft Punk sur Tron Legacy, nous immerge tout de même bien dans cette ambiance atmosphérique.

Oblivion, critique

Mais malheureusement, au delà de cette maitrise purement graphique, le réalisateur rame avec une histoire et des personnages qui ne tiennent jamais la longueur. En effet, le récit révèle tout de suite sa vacuité devant le nombre d’influences flagrantes qui sont portées à l’écran. Tous les classiques de la SF y sont mêlés de manière maladroite pour aboutir à une écriture bancale, sans enjeux, mal rythmée et surtout cousue de fil aussi blanc que la combinaison de Tom Cruise.
C’est bien simple, le réalisateur prend le spectateur tellement par la main en répétant 15 fois la même chose et en les soulignant  à chaque fois (multipliant les flash back) que nous avons finalement deviné toutes les révélations avec 30 minutes d’avance. Il nous reste alors juste à cacher un fou rire lorsque le twist se révèle devant le ridicule de la chose.

Oblivion, critique

Et l’histoire bancale n’est malheureusement pas rattrapée par les personnages. En effet, ceux-ci se révèlent inintéressants du début à la fin. D’emblée Tom Cruise accapare l’écran avec un personnage pour qui on ne ressent que rarement de l’émotion et cela ne va pas aller en s’arrangeant puisqu’au fur et à mesure des révélations à venir, on s’en détachera encore plus. En soit, l’acteur n’est pas mauvais mais il donne plus l’impression de faire ce qu’il peut pour sauver ce rôle mal écrit.
Côté casting féminin, ce n’est pas mieux puisque Olga Kurylenko et Andrea Riseborough sont réduites aux simples rôles de potiches sans arrêt ignorées par Tom Cruise. Enfin nous passerons sur le ridicule de Morgan Freeman dont l’apparition est tout juste digne d’un caméo.

Oblivion, critique

On l’attendait au tournant et si Kosinski confirme sa maîtrise technique et sa volonté louable de faire de la SF ambitieuse, malheureusement, Oblivion déçoit grandement. Car le vernis se craquèle bien vite pour laisser apparaitre toutes les failles de son récit aussi fade et transparent que son univers est propre, vide et ne nous implique jamais. Dommage.


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