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Danger 5 : swastika, mambo et petites ombrelles

Publié le 13 avril 2013 par Hongkongfoufou

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

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Et si Hitler n'avait pas perdu la guerre en 1945 ? On se marrerait certainement beaucoup moins et "Fury Magazine" n'existerait probablement pas, ou s'appellerait "Führer Magazine" (j'aurais dans ce cas moins de mal à trouver des collaborateurs, haha). Cette uchronie est en tout cas le point de départ d'une web-série diffusée par la suite sur la TV australienne et créée par Dario Russo et David Ashby, auxquels on doit déjà l'irrésistible "Italian Spiderman".

Après nous avoir proposé les aventures d'un bedonnant super héros à moustaches en col roulé rouge frappé d'une araignée noire et affublé d'une coiffure digne d'un joueur de foot allemand de la fin des années 70, les deux compères reviennent avec ce projet plus ambitieux, une série consacrée aux exploits de 5 espions chargés d'éliminer un autre moustachu mal coiffé, Allemand toujours, Adolph Hitler. Comme c'est une mission dangeureuse, ils ont appelé ça "Danger 5", logique.

L'histoire se passe pendant la deuxième guerre mondiale, mais une deuxième guerre mondiale qui aurait un peu joué les prolongations et débordé sur les années 60, si on se réfère aux coiffures et au maquillage des personnages féminins, ainsi qu'à l'atmosphère générale.

L'équipe de Danger 5 est constituée de Tucker, l'Australien, de Claire, l'Anglaise, d'Ilsa, la louve slave, de Jackson, l'Américain, et de Pierre, le Français, grand amateur de cocktails et de musique afro-cubaine, mon préféré, sans chauvinisme aucun. Ils sont commandés par un colonel vêtu de la même veste que le N°6 dans "Le prisonnier" et affublé d'une tête d'aigle (ne me demandez pas pourquoi, je n'ai vu la série qu'en V.O. et j'avoue que certains détails m'ont échappé).

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La série est avant tout inspirée d'une certaine presse masculine d'antan dont les couvertures étaient ornées de demoiselles peu vêtues livrées aux mauvais soins de savants sadiques, de Nazis pervers ou de ratons laveurs enragés. Quant aux articles, ils auraient fait passer le "Nouveau détective" pour "Le Monde" (et une page de pub, une). C'est aussi un hommage aux créations de Gerry Anderson, "Les sentinelles de l'air" en tête. La base secrète dans laquelle l'équipe de "Danger 5" se repose entre deux missions loufoques n'est pas sans rappeler celle de la Sécurité Internationale. De même, les décors et les véhicules sont des maquettes en plastique, carton et polystyrène qui ne détoneraient pas dans U.F.O. ou Captain Scarlet. On retrouve tout un tas d'autres influences : Tarantino et son "Inglorious basterds", les films de monstres japonais façon Toho, Ray Harryhausen pour le stop-motion. On pense aussi à l'humour absurde des films ZAZ. Tout un pan de la pop culture qui est rarement mis en avant, sauf dans nos pages bien sûr, autocongratulons-nous !


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Chaque épisode est construit sur le même modèle : Hitler invente un truc pour nuire à l'humanité (ou juste se faire plaisir, comme quand il monte une troupe de danseuses pour se produire à l'occasion de son anniversaire, dans "I danced for Hitler"), les 5 braves tentent de le contrer et, cerise sur le strudel, de l'occire. Sans perdre leur bonne humeur, fumer comme des pompiers et boire comme des Polonais. Parce que c'est vrai que ça fume et que ça boit beaucoup, chez nos héros. A croire qu'ils sont sponsorisés par la Seita ou par Smirnov. Pas un bon exemple pour nos enfants, me dites-vous ? Mais hé, ho, les membres de "Danger 5" combattent quand même les pires criminels que l'Histoire ait connus, on peut bien leur accorder quelques vices, non ?

Et Dieu sait qu'ils en flinguent, des Nazis, à grandes rafales de Maschinenpistole 40. C'est tellement plus drôle de retourner contre l'ennemi ses propres armes.

Plutôt que de compter sur de vulgaires Waffen SS, Hitler fait appel à des dinosaures, des robots, des femmes invincibles. On croise même des Atlantes. On croise aussi tout le gratin du régime nazi, des noms tristement célèbres que les auteurs de la série se font un malin plaisir de ridiculiser : Mengele, Himmler, Goebbels, Heydrich. Y a pas, Hitler savait s'entourer. Tu parles d'une dream team. Une crime team, plutôt... Les autres barbares à moustaches de l'époque ne sont pas épargnés, puisque Staline et Hirohito font également un petit coucou.

 

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La série frise le grand n'importe quoi. On a ainsi droit à un berger allemand qui fume et qui parle (je parle d'un chien, évidemment, pas d'un bonhomme en culottes de peau qui garde des moutons sur les pentes de la Thuringe). Dans un épisode, des zeppelins volent la tour Eiffel, provoquant des suicides en série chez nos malheureux compatriotes. Dans un autre, Hitler possède un bar clandestin, avec table de jeu et orchestre de jazz, musique qu'il semble grandement apprécier (Hitler mélomane, c'est Ruhr et chansons ?) Etc, etc. Les auteurs ont vraiment poussé très loin le bouchon. A côté de leur vision de la deuxième guerre mondiale, celle de Tarantino dans "Inglorious basterds", c'est les "Mercredis de l'Histoire".

Mais c'est tellement débile que ça en devient génial. Il y a dans trente secondes de "Danger 5" plus d'idées et de trouvailles que dans l'intégralité de "Plus belle la vie". Regardez le trailer, il vaut mieux qu'un long discours. Surtout s'il est prononcé par un nabot excité, dans une taverne à Munich dans les années 20.

Une petite visite sur le site officiel s'impose : http://www.sbs.com.au/danger5/index.html

Et merci à Barbidule, qui, à défaut d'écrire des articles, joue à merveille son rôle d'informateur.


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