L'héritage de Roger Garaudy par Maria Poumier (Paris, France) - A propos de son récent film
http://www.plumenclume.net/ [Après les "printemps arabes", les USA et plusieurs pays d'Europe sont réveillés par la crise financière, mettant en péril l'économie et la protection sociale. Or les mouvements "Occupy Wall Street" et autres "Indignés" sont pour le moment confus, sans objectifs précis. Pour qu'en émergent des projets véritablement révolutionnaires et constructifs, il leur faut des références historiques, et des héros tutélaires. Le souvenir de Roger Garaudy avec sa riche trajectoire devrait devenir une bannière de ralliement, et de ralliement entre musulmans et chrétiens soucieux de justice sociale.] Disparu le 13 juin 2012, Roger Garaudy nous apparaît désormais dans toute la grandeur de ses efforts. L'un de ses amis, don Helder Camara, évêque brésilien, disait de lui: "un homme extrêmement lucide qui s'est laissé aveugler par le cœur". Cet aveuglement choisi est la source même de sa clairvoyance, paradoxe classique qui ne surprendra pas les mystiques. C'est la qualité propre de sa clairvoyance que nous voudrions souligner ici, parce que, une fois entré dans l'éternité, Garaudy nous lègue une méthode qui peut, qui doit, continuer à exercer son efficacité. Ce qui frappe tout d'abord, c'est l'aveuglement de ses concitoyens, les Français, à son égard. Issu d'un milieu modeste, mais sans tradition révolutionnaire particulière, et se révélant comme un étudiant brillant en philosophie, il choisit de s'identifier au Parti communiste français comme on rentre dans les ordres: c'est le choix vital et définitif, le mariage avec son Dieu, celui des opprimés, de ceux qui souffrent de la malédiction sociale, partout et toujours. Méthodologiquement parlant, c'est la seule base possible d'une pyramide, de l'édification d'une montagne humaine: on ne peut soulever un édifice qu'en exaltant sa base, les masses d'humanité les plus souffrantes, celles en qui l'humanité est la plus épurée, tendue en action extrême pour la survie. C'est à partir de cette position de combat constructeur qu'il attaquera sur plusieurs fronts, successivement. Contrairement à celui d'autres intellectuels communistes, son engagement n'est pas provisoire, conditionnel. C'est bien la logique de la charité, en termes chrétiens, de la fraternité, en termes laïques, de la compassion, en termes sémitiques, qui est à l'œuvre chez lui. Il ne cherche pas à utiliser le Parti pour une politique personnelle, il le sert loyalement, au-delà même de ses forces, parce que c'est un homme de foi. Cette expression n'est pratiquement plus utilisée en Occident par les intellectuels, si ce n'est avec sarcasme. Et pourtant, c'est bien de cela qu'il s'agit. Garaudy, fervent croyant, croit à l'incarnation de l'esprit dans la matière et dans l'humanité, et constate que l'Église est défaillante ou insuffisante quant à ses choix en matière de justice sociale. Il veut fonder sa philosophie sur l'agir et non pas sur l'être. Ce sens extraordinaire du moment, des rapports de force, de ce qui est spécialement fécond à un moment donné, est l'axe sur lequel s'organisent ses grandes prises de positions successives, qui ont déconcerté tour à tour ses camarades, ses coreligionnaires, ses admirateurs. Il soutient les grévistes de Carmaux, il entre dans la Résistance, il connaît la déportation, il deviendra député puis sénateur. Sur chaque front, il voit plus loin que les autres, il sait nouer des alliances avec les plus honnêtes dans le camp adverse, sur la base des choix fondamentaux, de ce qui sonne juste. Garaudy commence à être lu au-delà des milieux communistes lorsque, avec le soutien du poète Louis Aragon, il se lance dans la bataille pour la liberté artistique, au moment où les communistes s'embourbent dans un raidissement stérile. Il défend la liberté en art et le réalisme comme concept fondamental, qui n'a cure des points de vue policiers et craintifs. Dans la méthode garaudienne, l'assise esthétique est très importante. Le critère esthétique est un diapason, il indique le degré de justesse de toute proposition, au-delà de ses aspects novateurs ou répétitifs, massivement applaudis ou incompris. C'est là le premier degré de l'attachement postérieur de Garaudy à l'islam, la civilisation qui ne conçoit pas la séparation entre philosophie et poésie, ni entre art et recherche du divin. La civilisation européenne connaissait jadis, comme l'humanité toute entière, le tissu dense où ces choses-là se nouent, et elles sont rayonnantes chez Platon et chez saint Thomas d'Aquin. Mais au fur et à mesure que l'Europe a gagné en puissance matérielle, elle a perdu de vue la vertu d'humilité. Se croyant capable de supplanter Dieu, elle l'a morcelé en élucubrations erratiques, sciences oublieuses des fins, chapitres philosophiques étanches, religions au périmètre d'action étriqué. Garaudy en voulait beaucoup à Descartes, déjà tellement éloigné de la nature qu'il voyait dans les animaux des machines, probablement parce qu'il n'en connaissait que des chevaux abrutis, totalement mécanisés pour le transporter. Descartes est comme les autres un philosophe contradictoire, démentant constamment les axiomes qu'il pose, mais il n'en reste pas moins, avec son subjectivisme rationaliste exacerbé, l'ancêtre de l'existentialisme, comble du réductionnisme occidental du XX° siècle à bien des égards. Garaudy l'a combattu en la personne de son représentant le plus médiatique à une époque, Jean-Paul Sartre. En fait, Garaudy attaqua à chaque étape les courants dominants tendant à configurer l'espace de réflexion d'une époque. Un de ses derniers sujets de réflexion , c'est "l'ordinanthrope" , l'homme tel qu'il se laisse formater par l'envahissement d'une technologie prodigieuse par-dessus toute autre perspective. Nous vivons actuellement le triomphe incontesté de l'informatique, et il nous est difficile d'imaginer un avenir non modelé par l'informatique. Pourtant, sur ce sujet comme sur les autres, Garaudy avait vu juste, et l'on peut parfaitement percevoir un vice démesurément amplifié par l'empire cybernétique: la logique binaire, qui préside désormais à la moindre de nos écritures, opère un appauvrissement radical de notre réflexion, sans que nous puissions y échapper à la racine, car l'outil commande. Notre univers est comme fonctionnent les ordinateurs, binaire, et bipolaire, ne laisse nulle part prospérer le tiers exclu, la floraison improbable, la seule qui fructifie vraiment. Rien de ceci n'affleure encore véritablement dans notre conscience, malgré les avertissements que donnent les aberrations boursières génératrices de crises graves, produites en grande partie par l'emballement des machines auxquelles nous nous sommes asservis. La méthode de Garaudy consiste donc toujours à faire contrepoids, à équilibrer le bateau, si l'on peut dire, expression à laquelle il était particulièrement sensible, étant d'une famille marseillaise qui comptait des marins. Le marin ne se donne pas pour but de faire changer le vent, mais d'éviter que celui-ci ne fasse chavirer l'esquif, de négocier avec le vent afin qu'il nous pousse dans le bon sens. Garaudy avait le flair pour repérer les vents dominants, et les changements de sens du vent, et savait peser, avant les autres, plus que les autres, pour que les vents ne nous noient pas. C'est cette capacité que ses lecteurs enthousiastes ont avidement recherché dans les publications de Roger Garaudy: une capacité à sortir des schémas existants, à faire des choix audacieux, à contre-courant, voire choquants, mais dont il savait montrer qu'ils exprimaient la fidélité aux valeurs les plus anciennes, les plus fondatrices d'humanité. Garaudy écrivait de la poésie, et c'était un orateur extraordinaire, irrésistible. Mais il faut reconnaître aussi sa puissance d'artiste pour produire des performances, comme on le dit maintenant, pour envahir le champ du visible, pour modifier la nature même du terrain de la communication. Il cassait les règles du jeu politique, avec la sûreté du créateur qui tranche dans le matériau, sans regret, pour en extraire le joyau. Prenant appui sur l'art, et sur la philosophie de Gaston Bachelard qui rattache l'art à la science, Garaudy tente d'imposer aux communistes des retrouvailles avec l'Église, alors que les nantis, parmi les catholiques, attaquaient frontalement le communisme pour son athéisme affiché. Dès le départ, il avait expliqué que le communisme est une recherche de rapprochement avec la perfection, la justice, le sacrifice. Dans la redistribution de la richesse, il ne voyait pas seulement une réforme économique à mener, mais spirituelle. Depuis 1989, le communisme a apparemment disparu de la vie politique. Mais nous en retrouvons brusquement ici l'actualité, avec la crise qui s'en vient toucher chaque pays, chaque peuple, chaque classe non pas "défavorisée" comme disent les favorisés, les privilégiés, mais dépouillée, affamée, réduite à sa plus juste colère. La patrie du communisme, celle qui lui a donné toute son énergie pendant près d'un siècle, la Russie, voit surgir en ce moment la notion de "christianisme rouge". C'est un pendant de la "théologie de la libération", beau slogan du christianisme social révolutionnaire de l'Amérique latine, que Garaudy a défendu, exalté, fait connaître et fait grandir. Il ne fait aucun doute que le christianisme rouge soit la force profonde à l'œuvre aussi, de façon souterraine, dans tous nos pays toujours façonnés par le christianisme, même si tant l'Église que les partis communistes y sont affaiblis. Incompris par ses camarades, chassé du Parti communiste, Garaudy cherche un autre horizon pour incarner la pureté de sa recherche. Il rencontre l'islam, et s'adonne à l'islamologie avec passion. On ne dit pas assez que c'est le continuateur des Français Louis Massignon et Henri Corbin, ceux qui ont expliqué à l'Occident la splendeur de la langue arabe, et de la pensée holistique orientale, et qui ont offert aux musulmans un miroir de la grandeur de leur héritage. A ce titre, on doit à Garaudy la Fondation pour le Dialogue des Cultures, à Cordoue, en Espagne, qui se compose d'un magnifique musée pédagogique situé dans le donjon de la Calahorra, dont le nom signifie "Forteresse libre", et d'une bibliothèque particulièrement riche en anciens manuscrits arabes numérisés, qui se trouve dans le vieux quartier médiéval de Cordoue, de l'autre côté du pont sur le Guadalquivir, datant du temps des Romains. Par son implantation à Cordoue, Garaudy s'inscrit comme celui qui ressuscite Al Andalus, le royaume maure où cohabitaient et se fécondaient mutuellement les quatre héritages culturels: gréco-romain, chrétien, musulman et juif. L'Occident presque stérilisé par la vanité que lui confèrent ses succès en matière d'applications technologiques de certains schémas scientifiques a le plus grand besoin d'être revitalisé par la profondeur et la subtilité de la pensée islamique. Désormais, la fondation Garaudy s'intitule "Paradigme Cordoue", et elle est en train de mettre en place un projet "Concordia" qui comporte un pèlerinage laïque commun pour chrétiens et musulmans depuis Saint-Jacques de Compostelle (sanctuaire chrétien) jusqu'à Cordoue (avec sa gigantesque mosquée), en passant par Tolède (capitale du monde intellectuel juif). Nul doute qu'à terme, le saint auquel on ira rendre hommage, implicitement, dans la ferveur syncrétique, c'est Garaudy lui-même, l'un de ceux qui ont mis en marche la grande révolution de notre temps. Les musulmans aiment Garaudy, qui leur a rendu visibilité et dignité dans la réflexion occidentale. Ils respectent en lui le musulman humble, acceptant de se soumettre aux préceptes de l'islam, mais ce qu'ils aiment en lui, c'est, comme les lecteurs de formation chrétienne, une ouverture d'esprit qui échappe complètement aux impératifs bureaucratiques de telle ou telle autorité dont ils relèvent. A l'occasion de sa disparition physique, en région parisienne, les musulmans sont les seuls à avoir manifesté de façon massive leur respect, leur reconnaissance, et à avoir prié solennellement, en communauté, pour son âme. Mais les musulmans ont été choqués par le choix qu'il avait fait pour ses funérailles, de rejoindre l'Esprit par le feu, le vent et l'eau, et non pas par la terre, dans un carré de cimetière réservé à des musulmans. En effet, dans la mort comme dans la vie, il voulait à la fois l'embrasement qui sublime, la dispersion dans tout l'espace de la pensée et du dialogue, et la dissolution, comme une goutte d'eau dans l'océan des apports de l'humanité à la réalisation du divin sur terre. Ses cendres seront dispersées dans la baie de Marseille, où il était dans sa jeunesse capable de nager, comme Edmond Dantès, le héros le plus universel d'Alexandre Dumas, depuis le Château d'If jusqu'à la plage des Catalans. Ne pas laisser de trace localisable après sa disparition, ce dernier choix de Garaudy peut être interprété comme un dernier geste d'humilité extrême, si on le compare au désir de mausolée bien naturel chez tous ceux qui sont conscients de leur grandeur. Et c'est un geste dont la dimension poétique et mystique n'échappera à personne, mais il mérite aussi une interprétation politique. Le pape Benoît XVI a très récemment annoncé la position officielle de l'Église, sur la pratique, en plein essor, de la crémation. Désormais, celle-ci est autorisée, à condition que les cendres soient mises en terre, dans les cimetières où tous se retrouvent, générations, classes sociales, personnalités confondues, fraternisant définitivement pour constituer le ciment de l'humanité, dans la fidélité au culte des morts, qui est, à l'origine de l'humanité, le premier, sur lequel se sont développés les autres. Garaudy a donc désobéi aux deux religions à la fois, par son choix, comme pour signifier qu'il ne saurait être considéré comme l'expression, l'incarnation d'aucune des deux. Il s'est placé lui-même dans un ailleurs, qui n'a pas fini d'être interprété. Garaudy a toujours agi comme il disait "à contre-nuit", contre la pente naturelle des gens qui le soutenaient, qui constituaient son encadrement vivant, indispensable. Pour lui, l'islam était dans une grande mesure en crise de croissance, comme il l'a écrit dans son livre Grandeur et décadence de l'islam, 1992. Il ne pensait pas que les préceptes législatifs de l'islam puissent se maintenir dans le monde moderne. Qu'il s'agisse du port du voile ou de la durée du jeûne journalier dans le Ramadan, c'était pour lui "fiqh'", et non pas "shari'a" , cela pouvait s'adapter aux circonstances. La véritable shari'a, pour lui, c'était le retour aux sources spirituelles, et donc la recherche de l'alliance entre islam vivant et christianisme vivant, et il était particulièrement sensible au chiisme, qui du point de vue du dogme, se rapproche le plus de la passion pour l'action qui caractérise la spiritualité occidentale. En ce sens, Garaudy a certainement fondé un islam marial, un islam s'appuyant sur le culte commun envers sainte Marie, la Vierge, celle que reconnaissent tant chrétiens que musulmans comme la mère de Jésus et du meilleur en nous tous, l'incarnation de Dieu dans la nature, qui donne la vie de façon inconditionnelle, sans être dépendante de la fécondation par l'homme. Cela implique un islam compatible avec le christianisme, comme c'est le cas dans les régions où ils cohabitent depuis longtemps. Rien ne semblait à Garaudy plus consternant que l'islamophobie néo-coloniale occidentale, mais il critiquait aussi son pendant, la rancœur stérile contre l'Europe chrétienne. Cette posture lumineuse dans les ténèbres de notre temps, est loin d'être acceptée en ce moment de raidissements extrêmes des uns et des autres. Sa posture était à proprement parler révolutionnaire, et ne peut gagner de terrain qu'en temps que telle, en prenant appui sur les plus opprimés, les plus misérables, unis par leurs souffrances communes, et la foi dans le dépassement de celles-ci, ailleurs que par la guerre et la colère. Garaudy a très naturellement pris le parti de la révolution iranienne, qui apportait exactement ce qu'il souhaitait pour le monde musulman tout entier: un anti-impérialisme et une théologie de la libération islamique, au service des dépossédés. Et il a agi de toutes ses forces pour répandre cette révolution. Porté par l'élan antisioniste de la révolution de l'iman Khomeiny, il fait le choix de défendre les Palestiniens en intervenant radicalement dans le domaine tabou en Occident, celui de la recherche historique, que les sionistes prétendent détourner à leur profit par la répression. En ne demandant aucun droit d'auteur, il publie en 1995 Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, livre dont il savait qu'il ferait scandale, et que d'ailleurs tous les éditeurs avaient refusé, jusqu'à sa rencontre avec Pierre Guillaume, révolutionnaire français intrépide. Porté par le scandale augmenté par la fureur des sionistes, ce livre aussitôt été réédité et traduit en vingt langues a transformé la nature du champ de bataille dans lequel les Palestiniens se débattaient en position de faiblesse insigne. Alors le lobby sioniste français se déchaîne: Garaudy affrontera et perdra quatre procès, le dernier au niveau de la Cour européenne de justice, à cause de ce livre, ce qui ne fait que confirmer la grandeur sacrificielle de sa geste d'écrivain. A son tour, et comme en retour, le président Ahmadinejad a repris la réflexion de Garaudy sur les mensonges indissociables de la puissance sioniste, et mis en évidence à sa suite l'ampleur de la répression qui s'exerce en Occident sur toute réflexion quant au rôle des juifs dans et depuis la Deuxième guerre mondiale. Avoir mis la perversité théorique du sionisme au centre de la réflexion mondiale est le dernier chef d'œuvre de Garaudy créateur, de Garaudy le poète et l'homme de foi. Comme le dit un grand intellectuel tunisien, le professeur Ali Menjour, il a fait "l'autopsie du sionisme". Au moment où le gouvernement israélien annonce tranquillement qu'il veut anéantir l'Iran, il est bon de conclure cet hommage à Garaudy avec un grand éclat de rire, car nous sommes heureux, oui, comme les Africains qui ont eu tant à souffrir des esclavagistes se réclamant du judaïsme qui s'entraînèrent sur des générations et des générations d'Africains au projet de mettre l'humanité entière en esclavage, nous sommes heureux de pouvoir crier à la face du monde: grâce au travail critique de Garaudy et des autres révisionnistes d'origine chrétienne qui partagent ses conclusions, le sionisme est mort, il ne peut plus simuler ou usurper le moindre ressort spirituel. Je voudrais conclure cet hommage à la méthode de Garaudy par un rapprochement qui n'a pas été suffisamment souligné. Garaudy aimait se voir en Don Quichotte. Don Quichotte, c'est un archétype, le saint patron des révolutionnaires qui, excessivement amoureux des livres, ratent bien souvent leurs cibles et connaissent de rudes défaites, et, comme si cela ne suffisait pas, savent qu'on les prend partout pour des fous. Mais il se reconnaissait très précisément dans un tableau halluciné de Daumier sur le thème de Don Quichotte, peintre qui a plusieurs fois repris le sujet. Or Daumier est un caricaturiste, et un Marseillais, comme Garaudy. Daumier a donné toute sa mesure en représentant les pauvres, dans des huiles empreintes de réalisme solidaire et romantique, et en représentant le monde des tribunaux, dans des dessins au trait impitoyable. Garaudy, en bon marseillais, savait rire aussi, et pas seulement des autres. Il disait de lui-même, en souriant, chaque fois qu'il prenait une décision à contre-courant, comme un éclair de lumière dans la nuit de ses contemporains : "j'ai peut-être poussé le bouchon un peu loin, mais c'était dans le bon sens". Retenons sa leçon: il faut toujours pousser le bouchon un peu trop loin, DANS LE BON SENS, celui de la justice, pour avoir une action efficace. Paris, le 30 août 2012. Version anglaise ici. http://plumenclume.net [email protected]
Dernière modification le : 16/09/2012 @ 06:17 Catégorie : Aucune
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