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[Critique DVD] 09/04 Night and day

Par Gicquel
[Critique DVD] 09/04 Night and day

Sung-nam,peintre coréen, doit, pour échapper à une arrestation fuir son pays. A Paris, il trouve refuge dans une pension coréenne. Souffrant de l’absence de sa femme, il s’acclimate progressivement à la vie occidentale et fait la connaissance de deux jeunes Coréennes. Au fil de l’été, il tombe de plus en plus amoureux de l’une d’entre elles. Et de Paris.

[Critique DVD] 09/04 Night and day
"Coffret Les voyages de Hong sang-soo : Woman on the beach -Night and day" de Hong Sang-Soo

Avec : Ko Hyeon-jeong, Song Sunmi, Seung-woo Kim,Kim Young-Ho, Hwang Soo-Jeong, Park Eun-hye

Sortie le 09 avril 2013

Distribué par Blaq out

Durée : 272 minutes

Nombre de : 2

Film classé : Tous publics

Le film :

★
★
★
½
☆

Bien avant sa rencontre avec  Isabelle Huppert , bien avant de lui déclarer sa flamme dans «In Another Country», Hong Sang-soo signait avec la France ce pacte d’amour paraphé dans la capitale, où vient se perdre Sung-nam, contraint de quitter son pays pour avoir fumé un peu d’herbe.
C’est un artiste qui s’imagine peut-être profiter de l’aubaine pour se faire une place, là où vécurent certains grands noms du surréalisme.
Un mouvement qu’il adopte pour son mode de vie au quotidien, dans ses déambulations parisiennes, que le réalisateur accompagne le plus naturellement du monde. Loin d’effets de scénario ou de mise en scène élaborée, Hong Sang-soo picore au petit bonheur la chance, ce que la ville lumière lui révèle dans son affligeante banalité.

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J’imagine que plusieurs scènes se situent dans des cadres improvisés, à l’insu des passants et témoins surpris. Une technique totalement appropriée au récit de Hong Sang-soo qui insidieusement nous raconte ainsi l’histoire de cet artiste en exil contraint. Marié, souffrant de l’absence de l’aimée, il devient bien malgré lui l’objet du désir de ses coreligionnaires.
Mais Sung-nam se refuse à toute incartade, jusqu’au jour où sa rencontre avec une étudiante aux Beaux-Arts Yu-jeong, va bouleverser le cours de son existence. La douleur de l’absence s’estompe en même temps que le sentiment d’une punition divine. Il n’est plus temps de rentrer au pays.
Ce chamboulement dans la tête de notre héros procure des saynètes assez stupéfiantes, drôles parfois ou délirantes : le tutoiement, la drague, les premiers baisers. Elles fonctionnent très bien par le décalage que le cinéaste instaure entre la culture coréenne et l’environnement parisien.

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Hong Sang-soo est visiblement tombé sous le charme de la capitale. Malgré ses mégots, ses crottes de chiens et ses habitants les gens sont trop occupés pour s’aider») c’est la ville où deux Corée peuvent se rencontrer. Une nouvelle scène d’anthologie qui au-delà d’une quelconque signification politique, pose définitivement l’empreinte d’un entomologiste. Un observateur avisé des affaires de ce monde qu’il nous conte avec une infinie tendresse et une attention de tous les instants. Ce cinéma n’a l’air de rien, et il est tout.


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