L'androphobie régnante m'amuse. on reproche aux mâles de dominer les femelles, de faire la guerre. Comme s'ils y pouvaient quelque chose! Sauf qu'ils y peuvent quelque chose et agissent contre cet état de nature. Ni la guerre, ni le machisme ne sont des produits de la volonté masculine. Il s'agit de condition animale représentée dans la nature chez la plupart des mammifères ainsi que chez d'autressortes de bêtes.
Là où ça se corse, c'est quand notre société se fonde sur l'astreinte au pouvoir pour les hommes et sur l'exploitation (et la gestion) commerciale, affective, sociale, religieuse du désir masculin. Condamné au pouvoir et à la fidélité, le mâle humain est dénaturé, sous pression et vit encore dix ans de moins que la femelle en moyenne aujourd'hui. Mais l'humanité, homme et femme compris luttent contre l'animalité, la domination du plus fort et veulent sortir de l'état naturel. L'humain est le seul animal qui en protège d'autres, punit le meurtre et le viol et rêve de paix. Il a remplacé la vendetta par l'argent, métaphore exacte de la poésie quand il est monnaie: une puissance, une action de faire uniquement créée par l'esprit, surtout aujourd"hui, puisqu'il n'y a plus d'étalon-or. Métaphore exacte de l'amour et de la foi, qui ne manquent pas d'intérêt, quand il circule et devient l'objet de négociations, d'agiotages, de stratégies à bénéfice et profit.
La condition masculine est la plus mortelle: le pouvoir est esclavage, astreinte. Comme le travail! Car si un couole survit, parfois difficilement question budget, au chômage prolongé de l'épouse, il se détruit obligatoirement en cas de chômage prolongé du mari: un mari sans fric est un moins-que-rien méprisable qu'on jette. Par chance, il se met souvent à boire, ça permet de le mépriser encore plus. Est-ce mieux que de mourir à la guerre? Et si la guerre, en 14 a montré aux femmes qu'elles pouvaient gérer la société pendant que l'homme tue et meurt, ça n'a pas changé les mentalités et les usage, même si ça progresse. Voui, il y a pas mal de choses à repenser!
Magazine Culture
14 avril 2013