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Ainsi fut-il par Hervé Sard

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

L’auteur ayant catégoriquement refusé d’écrire quoi que ce soit pour Livresque du Noir (décidément, ça devient une habitude, voir ici : http://www.livresque-du-noir.fr/2012/01/le-crepuscule-des-gueux-par-herve-sard/), nous nous sommes rattrapés en nous entretenant directement avec monsieur Hubert-Louis de Six-Fours, très châtelain, très milliardaire et très âgé, qui a eu l’amabilité d’inviter toute l’équipe de Livresque et de l’Atelier Mosésu en son château, à proximité de Nantes.

Livresque Du Noir : Monsieur de Six-Fours, bonjour !
Hubert-Loui de Six-Fours : Bonjour monsieur du Noir.
LDN : Voilà… Tout d’abord je voudrais vous rem…
HLdSF : Tss tss ! Jeune homme, ce n’est pas comme cela que vous réussirez dans le reportage ! Droit au but ! Ce Mandoline a refusé de répondre à vos questions, n’est-ce pas ?
LDN : Oui, mais c’…
HLdSF : Il a bien fait ! Savez-vous que je l’ai reçu ici même, à la Pillonnière, pas plus tard qu’il y a peu ? Un homme remarquable. Perspicace. Quel sang-froid ! Il a su démêler une affaire pour le moins embrouillée. Vous le connaissez personnellement, j’imagine ?
LDN : Non, mais j’ai beauc…
HLdSF : Comme tout le monde, n’est-ce pas. Insaisissable, ce Mandoline. Dites-moi, mon cher du Noir… comment diable avez-vous réussi à me joindre ? Corby, mon secrétaire, aurait-il mal fait son travail ? Hum ?
LDN : Cooo…
HLdSF : Ah mais vous n’allez pas vous y mettre, vous aussi ! Voyez-vous, jeune homme, cet embaumeur m’a tout de suite plu. Pas de manières, pas de tralalas, pas de faux-semblants. Moi qui vis entouré de trompettes, et le mot est faible, j’ai immédiatement su qu’il allait résoudre notre affaire. Figurez-vous que mon petits-fils, cet écervelé, a trouvé le moyen de périr écartelé par quatre chevaux, ici même au château. A-t-on idée ? Il avait déjà… comment dire ? le cerveau dispersé, eh bien le voilà éparpillé. Bon débarras, de vous à moi.
LDN : Oui mais…
HLdSF : Sa propre mère a elle aussi fini par dispenser le monde de sa libido surdimensionnée grâce aux caprices d’un équidé. J’aime les chevaux, mon jeune ami, à mon âge on ne me refera pas. Je préfère les canassons à ces bourrins d’humains. Vous arrive-t-il de monter vous-même ?
LDN : Non je…
HLdSF : J’élève ici des races de toute beauté, et à bientôt cent ans je suis fier de pouvoir encore les monter. J’ai toujours aimé monter. C’est peut-être pour cela que… enfin disons que j’ai eu une vie constellée d’aventures et… Avez-vous en chemin croisé ma gouvernante ?
LDN : N…
HLdSF : Vous avez de la chance. Elle n’a pas sa pareille pour racoler les visiteurs. Délicieuse, mais… un brin collante.
LDN : Par contre j’…
HLdSF : C’était Vali, sans aucun doute ! Vous avez de la veine. En principe, elle est en représentation, à l’heure qu’il est. Catcheuse de cirque, voilà un beau métier. Un métier à risques, plein de rebondissements. Mais qui vois-je ici, à vos côtés ? Des gens à vous ?
LDN : Que nenni. Ce sont les eXquimen. Ils ont participé à l’édition des aventures de Luc Mandoline. Ils…
HLdSF : Voyez-vous ça… Des eXquimen, dites-vous ? Ils ont fière allure. Le très grand, là, me rappelle un collègue de Vali, celui qui joue King Kong au Royal Pajot Circus. Vous connaissez, j’imagine ? Un véritable hercule.
LDN : N…
HLdSF : Vous ratez. Vous avez donc 3 eXquis. Et qui vois-je là ? Un dégarni des sommets et une belle jeune femme ? Une surprise pour moi peut-être ?
LDN : Elle s’appelle Delphine et…
HLdSF : Ravissante. Regard pétillant, sourire avenant. Un conseil, mon cher du Noir, protégez-la. Ce monde est saturé de fâcheux.
LDN : Oui m’sieur.
HLdSF : Et son accompagnateur serait le célèbre Mousse ? J’ai toujours adoré la bière, figurez-vous, et j’en fais venir des fûts par cargos entiers directement de Chine. Connaissez-vous la Chine, mon cher du Noir ?
LDN : N…
HLdSF : C’est un tort. J’ai connu les bordels asiatiques, voyez-vous. Ça vous plairait. L’Indochine, le Yang Tsé Qiang… Ah ! Savez-vous que dans le vieux Bangkok on trouve encore des… mais je m’égare, mon ami, je m’égare. Aimeriez-vous gober un œuf ou deux en ma compagnie ?
LDN : Sans façon. Mais par contre mon ami Maxime, lui…
HLdSF : Maxime ? L’ami intime de Virginia Valmain ? La détective ?
LDN : Lui-même !
HLdSF : Ah, Virginia… Je lis toutes ses aventures. Va-t-elle bien ? Quelle femme !
LDN : Oui, hein ? Dites… Pour votre petit-fils, bravo pour votre flair !
HLdSF : Flair ? Quel flair ? Tout le mérite revient à Mandoline, mon cher du Noir. Tout ! Il est reparti en mission, m’a-t-on dit ?
LDN : Une affaire de concerto. De lingots. D’os.
HLdSF : Hé bien saluez-le de ma part ! Et coiffez-vous, bon sang, on dirait… je ne sais quoi mais coiffez-vous !

Merci à Hubert-Louis de Six-Fours de nous avoir accordé cet entretien, qui ne nous dit pas grand-chose, voire rien du tout, sur Ainsi fut-il, mais, comme nous l’a très aimablement fait remarquer l’auteur au téléphone : « Nom de Dieu, du Noir, je passe mon temps à inventer la vie des autres, tu voudrais tout de même pas que j’emm… tes visiteurs avec la mienne ? »

Ainsi fut-il – Editions l’Atelier Mosésu – Collection l’Embaumeur( N°2)
Préface de Pascal Dessaint – Décors de Roger Arth –Costumes de Donald Cardwell

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