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Monsanto partout, santé nulle part

Par Almiragulsh @DBEDF

J’aime manger. Non seulement j’ai besoin de me nourrir pour vivre, mais en plus j’y prends énormément de plaisir. Manger c’est mon petit bonheur. Et comme c’est un bonheur vital, j’ai fait le choix d’y faire particulièrement attention. Un bonheur, c’est précieux. Un peu comme la santé quoi. Et depuis quelques temps, je fais particulièrement attention à ce que je mets dans mon assiette.

Il n’y a pas si longtemps, je mangeais des courgettes en hiver, j’achetais des rouleaux de pâte sablée tous prêts, du pain de mie premier prix, du lait pas bio, des plats cuisinés et je regardais pas les chiffres imprimés sur les oeufs. Et puis un jour, je me suis dit que j’aimais tellement manger que je me devais de le faire correctement. J’ai donc commencé à regarder plus attentivement ce que j’ingérais afin d’adapter mes habitudes de consommation.

Au début, j’ai arrêté d’acheter des légumes origine Espagne ou Maroc, autant pour des raisons gustatives qu’éthiques: des produits bourrés de pesticides ramassés dans des conditions assimilables à de l’esclavage ? Très peu pour moi, tant pis pour mon budget. Puis, j’ai décidé de pousser le bouchon un peu plus loin. Vivant dans une région principalement agricole, où il n’est pas rare que des paysans en colère déversent des bennes de tomates pour contester la dictature des prix que leur impose la grande distribution, autant aller donner mon fric à la source. J’ai donc décidé d’aller acheter mes légumes directement à la ferme. Elle est pas bio, mais raisonnée, et le proprio adore agiter ses mains terreuses sous mon nez en m’expliquant quels produits il utilise, comment, pourquoi et en quelles quantités. Traçabilité quasi idéale. J’ai fait mon deuil des aubergines en décembre, mais je m’en porte pas plus mal.

Ensuite, il a fallu que je m’attaque aux additifs bizarres, tout ces E obscurs. C’est donc munie de ma petite liste et d’une loupe que je suis allée les chasser dans les rayons des supermarchés. Ça n’a pas été une sinécure, et la moitié de mon caddie s’est retrouvé au rebut. J’ai arrêté d’ acheter ce que je pouvais parfaitement faire moi même, comme par exemple les pâtes à tarte (qui en sont du coup que meilleures). Je ne prends plus que des oeufs 0 ou 1. Je privilégie le bio quand c’est possible, et je préfère me passer d’un aliment plutôt que de déroger à ma nouvelle éthique.Désormais, je n’achète ma viande que chez un petit boucher de quartier. Sa viande est meilleure, je sais d’où elle vient, je connais les conditions d’abattage, et contrairement aux idées reçues, quand on voit les déchets et la flotte que rend un morceau de barbaque du supermarché, au poids, elle est loin d’être si chère que ça.

Quand le scandale du bœuf qui était en fait du cheval qui était finalement du mouton anglais qui été en conclusion que le fruit d’une infâme spéculation financière, je n’ai pas eu à vider mes placards: les plats cuisinés, ça fait bien longtemps que je n’en utilise plus. Même la sauce de mes pâtes, je la fais moi même.

Tout ça relève d’une sacré discipline et a un coût. Je fais parfois des entorses, notamment quand je petit déjeune au nutella, mais je pense que ce que je mange est relativement safe. Enfin… même malgré tout ça, si je me penche encore plus près, je me rends compte que c’est loin d’être assez. Ma petite ferme est irriguée par le Rhône, en aval de la centrale du Tricastin, laquelle a régulièrement des incidents et autres fuites « sans gravité ». Ma laitue est elle si saine? Si je la faisais pousser dans mon jardin, le serait-elle plus? J’en suis pas certaine. Mon camembert au lait cru est certes fermier, mais comment être sûr de ce que le producteur donne à ses vaches? Ou se procure-t-il ses céréales? Et si celles-ci sont propres, jusqu’à quel point le sont elles?  Quelle est l’historique du champs, son voisinage?

Il y a quelques jours, Monsanto a fait voter une loi aux États Unis permettant à la firme diabolique de ne plus jamais être inquiétée. Aujourd’hui, j’apprends que Monsanto détient 36% des tomates, 32% des poivrons et 49% des choux-fleurs, sur les variétés enregistrées à l’UE.

Évidemment, ça me scandalise. Tellement que j’ai décidé de boycotter tous les produits qui dérivent de près ou de loin cette firme qui va nous conduire droit au cercueil. N’étant pas naïve, je sais très bien que toute disciplinée que je sois, je mange aussi du Monsanto. Mais je savais pas à quel point. J’ai farfouillé un peu et voici la liste des marques affiliée à Monsanto:

Monsanto partout, santé nulle part
(source http://eatprayfarm.com/archives/865)

Et ici, sur le site de Greenpeace, la liste des produits alimentaires contenant des OGM.La partie Aliments pour bébé m’a filé des hauts le cœur.

Du coup, maintenant, je me pose la question. Et je vous la pose aussi: QU’EST CE QU’ON VA POUVOIR METTRE DANS NOS ASSIETTES? Est ce à ça qu’on est condamnés? Est ce qu’à un moment donné on va pouvoir reprendre le contrôle de notre alimentation? Faut-il aussi qu’on se batte pour que ce que lon mange ne soit pas ce qui nous tue?



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