Cet article se réfère à la base de données du site la Fédération Française de Slam Poésie et à celui de son homologue anglais Poetry Slam Inc. À la différence du Rap qui amène des rappeurs à se confronter en s’insultant parfois de manières très grossières. Le Slam recherche avant tout à réunir les poètes dans une ambiance bien plus chaleureuse, la compétition ne devient qu’un prétexte à l’émulation créatrice et à l’écoute du public. Il se différencie encore des scènes ouvertes qui, eux, accueillent une plus grande variété d’artiste comme les musiciens ou les illusionnistes, bien qu’en contre-partie il est plus difficile d’improviser et d’organiser une scène ouverte qu’une scène slam. Enfin, on ne peut pas la comparer non plus à un salon ou un café littéraire puisqu’il n’est pas vraiment question de boire quelques rafraîchissements ni de débattre de poésie. Le slam étant quelque chose qui se vit dans l’instant présent, on tergiverse rarement dessus.
Pourtant, on pourrait croire qu’il y a réflexion et débat puisque le poète est noté, par des membres d’une jury choisis au hasard parmi le public. Ils sont cinq et attribuent à la prestation une note allant de 0 à 10, la plus haute et la plus basse sont retirés et la moyenne des trois dernières notes forment le score visible par tous. Une notation qui peut faire écho aux prestations sportives artistiques. Les membres du jury n’ont pas forcément beaucoup d’esprit critique, ils se fient juste à leur subjectivité en ne laissant personne les influencer. Quand on y réfléchit, il ne semble pas nécessaire d’avoir énormément de recul pour juger des textes aussi variés qui sont destinés à être présenté en public car le texte n’a pour but que d’exister que pendant la prestation. Les premières impressions et les préavis deviennent plus importants qu’une critique cherchant à comprendre « pourquoi ce texte parvient-il à me faire cet effet de telle façon et pas d’une autre ? » Une négation de l’analyse des registres littéraires qu’on découvre en enseignement secondaire.Lire la suite ici