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Gus Van Sant, ce cinéaste qui nous surprendra toujours

Par Unionstreet

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A la veille de la sortie de son prochain film, Promised Land avec Matt Damon, on a eu très envie de se replonger dans l’œuvre de Gus Van Sant, de son premier court-métrage, The Disciple of D.E., passé totalement inaperçu en 1978, à Harvey Milk nommé aux Césars et aux Oscars en 2010.

Si son premier long-métrage, Mala Noche, réalisé en 1986, filmé en noir et blanc, en 16 mm et entièrement ancré dans la mouvance underground, est très bien accueilli à la fois par le public et la presse américaine,  le Los Angeles Times allant même jusqu’à le nommer « Meilleur Film indépendant » de l’année ; en France, il faudra attendre 1989 pour que les cinéphiles découvrent le réalisateur américain. C’est en effet en 1989, que Gus Van Sant rencontre véritablement son premier succès avec Drugstore Cowboy, un road movie où un junkie décide de changer de vie après la mort par overdose d’une de ses amies. Si Drugstore Cowboy lance la carrière du jeune cinéaste américain sur la scène internationale, il ne faut pas oublier qu’il relance également la carrière de l’acteur Matt Dillon.

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Dès 1991 et My Own Private Idaho, Gus Van Sant devient la nouvelle coqueluche d’Hollywood. Même s’il se brûle les ailes en réalisant Even Cowgirls Get the Blues avec Uma Thurman et John Hurt, il retrouve rapidement son statut de favori en faisant tourner Nicole Kidman, depuis la plus célèbre des miss météo au cinéma, dans Prête à tout.

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1997 marque l’apogée de l’ascension hollywoodienne du cinéaste américain avec Will Hunting, film qui n’est plus à présenter, et qui fut récompensé aux Oscars non seulement dans la catégorie du meilleur scénario original pour Matt  Damon et Ben Affleck, mais aussi dans celle du meilleur second rôle pour Robin Williams.

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Le vrai tournant dans l’œuvre de Van Sant se produit en 1998 avec Psycho, remake à l’identique, plan par plan, mais en couleur,  du chef d’œuvre d’Hitchcock. Tandis que le film est très médiocrement reçu par les cinéphiles et les critiques, il est encensé par les professionnels du cinéma et de l’art en général qui voient dans Psycho un exercice très intéressant de remise à plat et de répétition du modèle original. Surtout, Psycho marque l’entrée de Gus Van Sant dans le cinéma expérimental.

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La complexité du cinéma de Gus Van Sant se mesure surement le mieux dans ce qu’il nomme lui-même la Trilogie de la mort, composée des films Gerry, Elephant et Last Days. Film expérimental, s’il n’en n’est qu’un, Gerry compte l’histoire de deux hommes, tous deux nommés Gerry, traversant en voiture le désert californien vers une destination qui n’est connue que d’eux seuls. Persuadés d’atteindre bientôt leur but, les deux amis décident de terminer leur périple à pied mais à mesure que le temps passe ils prennent conscience de la difficulté de trouver ce qu’ils sont venus chercher tout en s’enfonçant toujours un eu plus profondément dans la brûlante Vallée de la Mort. La mort est également au cœur de l’intrigue d’Elephant, palme d’or du 56ème festival de Cannes, et portant  sur le massacre du lycée de Columbine en 1998. Last but not least, Last days compte les derniers jours du très regretté Kurt Cubain. Loin de n’être qu’un simple supplément à la trilogie, Paranoïd Park est véritablement l’apothéose d’une tétralogie de la mort. Il recevra à cet effet le prix du 60ème anniversaire au Festival de Cannes en 2007.

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Après une participation au très beau projet collectif de courts-métrages Paris je t’aime, Gus Van Sant revient au long-métrage en 2008 avec un film certes dramatique mais beaucoup plus conventionnel. Il s’agit de Harvey Milk, biopic consacré à l’homme politique et militant pour les droits civiques des homosexuels du même nom, divinement interprété par Sean Penn. En ces tristes temps où flotte comme une légère vague d’homophobie dans notre pauvre pays, revoir ce film nous fera à tous le plus grand bien !

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