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Maman, tu joues avec moi?

Publié le 17 avril 2013 par Etsinonrien
Maman, tu joues avec moi? Cette question fait partie de mon quotidien depuis presque 9 ans, disons depuis que Lolotte a été en âge  d'aligner trois phrases à peu près cohérentes. Et quand je l'entends, j'ai envie de rentrer dans un trou de souris. Et je n'en suis pas spécialement fière, hein. Quand ils étaient encore bébés, je prenais du plaisir à agiter une peluche pour les faire éclater de rire, à faire des grimaces et à imiter le lapin qui gambade des les champs. Puis est arrivé l'âge des jeux d'imitation et là, j'ai cru décéder d'ennui chaque fois que j'étais invitée à prendre le thé avec Gros Nounours, Monsieur Clown et Barbie. Je vous rassure, je suis une mère indigne, certes, mais j'ai pris sur moi.  J'en ai passé des heures   : 
  •  à  attendre que Chacha encastre des formes dans un cube  tout en poussant des hurlements de colère parce que lui, pour le coup, avait un degré de patience proche de zéro,
  •  à l'encourager façon mère juive pour lui prouver qu'il n'était pas le dernier des idiots,
  •  à applaudir des deux mains, des deux pieds et en dansant lorsqu'il parvenait à faire rentrer le rond dans le rond - wow, amazing!
  • à  prendre une voix stupide de Petit Poney qui n'arrive pas à s'envoler parce qu'il lui manque une aile (le poney ailé, c'est pourtant connu, non?)
  • à siroter de l'eau chaude dans une tasse de 3cm de diamètre et ce quinze fois de suite, pendant l'heure du bain ("encore un petit café, maman?" "non, ça va merci" " mais si, allez, je te ressers" => fail)
  • à lécher des glaces en plastique en poussant de grands soupirs de délectation.
Non, il n'y a pas à dire, j'ai donné de ma personne. J'ai morflé. Et j'ai béni le jour où Chacha a été en âge de jouer avec sa grande soeur, j'allais ENFIN avoir la paix. Je n'avais pas pris en compte le fait que la dinette en porcelaine pouvait aller se fracasser contre le mur, ou que Lolotte prévoyait d'apprendre à son frère à jouer aux échecs vers 5 ans, l'âge où tu as quand même plus de chance de te prendre une tour dans la gueule plutôt que de roquer. 
Ni le fait qu'ils étaient aussi mauvais perdants, tricheurs et de mauvaise foi l'un que l'autre. Et qu'ils meurent d'envie de jouer quand même avec moi, ou avec leur papa, ou encore mieux, une partie à 4, le pied. Souvent, comme par hasard, j'ai autre chose à faire, plier le linge, payer les factures, faire une petite vaisselle, "mais jouez, tous les deux, jouez!".
Et parfois, je cède à leur complainte "mais maman, tu joues jamais avec nous!!"  qui, je dois l'avouer, me fend quand même sincèrement le cœur. Bon, par contre, je fais simple,  : bataille corse, Uno, Yams, Monopoly et Bonne Paye. C'est tout et c'est déjà assez stressant comme ça. Parce qu'il y en aura toujours un pour jouer deux cartes en même temps, oublier que c'est mon tour, balancer les dés de l'autre côté de la pièce avec des "oups". Et le pire, le pire : le plateau qui bouge sans cesse, les billets d'argent qui sont toujours en bordel, le coude de Chacha qui renverse le paquet de cartes Transactions, j'en passe et des meilleures. 
Non, je n'aime pas jouer avec mes enfants et je ne serai ni la première ni la dernière! Crédit photo : we heart it


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