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Serial killer : Unilever supprime 152 emplois en France

Publié le 19 avril 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune
On retrouve les marques du géant de l’agroalimentaire dans presque toutes les cuisines et les salles de bain

On retrouve les marques du géant de l’agroalimentaire dans presque toutes les cuisines et les salles de bain

Après avoir fermé Fralib, l’usine à thé de Gémenos, le géant anglo-néerlandais de l’agro-alimentaire a annoncé une nouvelle saignée d’emplois d’ici à la fin 2013

Ce plan concerne des centaines de salariés dans plusieurs pays d’Europe. En France, ce sont pas moins de 152 postes (87 cadres et 65 agents de maîtrise) qui seraient supprimés, soit une réduction de 12% des effectifs, pour satisfaire l’appétit ogre des actionnaires de la multinationale. Pour les personnes concernées par ce huitième plan qui n’a de « social » que le nom, le choix se fera entre une ­séparation à l’amiable ou une mutation à l’étranger.

Ce huitième plan de licenciements est d’autant plus insupportable pour les salariés concernés que le groupe Unilever Monde a annoncé d’excellents résultats en 2012. La valeur de l’action a grimpé de 25% et la France caracole en tête des Pays Européens pour la croissance de ses ventes depuis trois ans.

Unilever, qui possède à l’heure actuelle six usines en France, a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 46,5 milliards d’euros (2,5 milliards en France), dégageant un bénéfice net de 4,6 milliards.

Il y a un an , le responsable d’Unilever pour l’Europe affirmait dans un entretien au quotidien allemand Financial Times Deutschland « voir la pauvreté revenir » sur le continent et vouloir adapter en conséquence sa stratégie en s’inspirant des méthodes pratiquées dans les pays asiatiques en développement. La multinationale qui se vante sur son site de posséder deux milliards de consommateurs dans le monde et dont les marques se retrouvent dans presque toutes les cuisines et salles de bain envisage de s’adapter aux budgets de plus en plus maigres des foyers européens en vendant désormais des échantillons individuels de shampoing ou des petits paquets de lessive ne permettant de faire que cinq ou six machines comme c’est déjà le cas en Espagne. Une stratégie pas forcément à l’avantage du consommateur car ses partisans (comme Michel-Edouard Leclerc) oublient de préciser que le prix au kilo des produits concernés sera certainement plus élevé.

Faire d’un côté le constat d’une paupérisation très nette en Europe tout en adaptant sa stratégie commerciale et, de l’autre, organiser un nouveau plan « social » qui va mettre en difficulté de très nombreuses familles, voilà qui ne manque ni de cohérence ni d’organisation.


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