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PURGATOIRE DES INNOCENTS de Karine Giebel

Par Phooka @Phooka_Book

PURGATOIRE DES INNOCENTS de Karine Giebel
Editions Fleuve Noir600 pages20 eurossortie le 7 mai

Résumé :

Je m'appelle Raphaël, je viens de passer 14 ans de ma vie derrière les barreaux. Avec mon frère, William, et deux autres complices, nous avons dérobé 30 millions d'euros de bijoux. Ç'aurait dû être le coup du siècle, ce fut un bain de sang. Deux morts et un blessé grave. Le blessé, c'est mon frère. Alors, je dois chercher une planque sûre où Will pourra reprendre des forces.

"Je m'appelle Sandra. Je suis morte il y a longtemps dans une chambre sordide. Ou plutôt, quelque chose est né ce jour là..."

Je croyais avoir trouvé le refuge idéal. Je viens de mettre les pieds en enfer.

"Quelque chose qui parle et qui marche à ma place. Et son sourire est le plus abominable qui soit..."



L'avis de Dup :
Quel plaisir de retrouver le style d'écriture si particulier de cette auteur. Je suis sûre que je suis maintenant capable de le reconnaître à l'aveugle le style Giebel. Je dis bien le style parce que pour l'histoire, c'est son septième roman, septième surprise. Ce n'est jamais le même genre ! Ce style avec des passages "normaux" je dirais, avec de la narration, des descriptions, des dialogues. Et ces passages sont entrecoupés de phrases courtes, sans fioriture. C'est sec, incisif, ça percute tout le temps. Elle joue avec les répétitions pour bien enfoncer le clou. Et ça fait mal. Et j'aime ça !

Un casse bien préparé, et pourtant, un petit grain de sable, juste un regard trop appuyé et c'est le bain de sang. Raphaël ramasse son frère William en sang et s'enfuit avec les deux autres complices. A bord de leur Audi S4, ils arrivent à éviter les barrages autour de Paris en prenant des petites routes et filent vers le sud. Mais ils vont devoir renoncer à rejoindre la planque prévue : Will perd trop de sang. Ils s'arrêtent dans un petit patelin paumé dans l'Indre, à 300 km de Paris, où le seul service "médical" est un véto. Plus exactement une véto, Sandra. Raph va la menacer, la séquestrer pour finalement s'installer et squatter son domicile. " Will meurt, tu meurs "...Son mari est en mission, il va revenir bientôt. Qu'importe se dit Raph, cela fera un otage de plus. Puis ils apprennent que le mari est gendarme ! Seulement Will n'est pas en état pour partir... Bon, un otage plus compliqué à gérer. Au point où ils en sont... Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le mari n'est pas gendarme, il est bien pire ! Cette ferme isolée où habite Sandra va devenir l'antichambre de l'enfer, oui un vrai purgatoire. Innocents eux ? Non, mais il n'y a pas qu'eux...Petit à petit, manipulé par l'auteur, l'opinion du lecteur s'inverse. Les braqueurs qui étaient les méchants avec leur gros flingues vont changer de camp. Elle développe à fond la puissance de l'amour fraternel forgé par les épreuves de la vie. Une enfance difficile, les séjours en prison, à l'isolement, et surtout, surtout ce séjour dans cette ferme. La confiance, la connivence qui existe entre ces deux frères est magnifiée. Oui, Raph est un truand, mais un truand à l'ancienne comme disent tous les flics qui le traquent depuis des années. Il a un code de l'honneur, et son petit frère, il ne faut pas y toucher...C'est un roman vraiment très dur que nous propose là Karine Giebel. La violence physique et psychologique est à son summum. C'est la première fois d'ailleurs que j'éprouve un sentiment d'overdose de cette violence. Au milieu de mon pavé j'étais déjà sonnée, je m'étais déjà pris trop d'uppercuts. Se  dire alors qu'il reste encore 300 pages, ça fait peur.Mais forcément on continue, parce que Karine sait distiller un peu d'espoir au milieu de ces horreurs. Même s'il est ténu, il y a tellement d'attente derrière qu'on s'y accroche autant que nos deux frères. On est pris au piège nous aussi, et je peux vous dire qu'on souffre. L'auteur ne nous lâche pas une seule seconde, jusqu'au round final. Et là, au tapis la Dup : Karine vainqueur par KO ! Voilà donc une lecture où la fameuse phrase "ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR " se doit d'être mise en majuscule. Ce trop plein de violence fait que je n'en ferai pas un coup de coeur, même si j'ai été encore une fois bluffée par cette auteur. Un livre qui démarre gentiment comme un polar et qui bascule dans le thriller glaçant, angoissant, stressant et surtout d'une noirceur absolue. On ne ressort pas indemne de cette lecture...





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