Que dire,que dalle

La sève se lève,je lève mon verre,hurluberlu,j'ai la berlue,je perd le nord,tant mieux je préfère le sud.Je me perds sur le chemin des pas perdus,je coule un bronze dans l'azur,ça fait tâche,mais je ne suis plus à ça près.Nul ne me comprend et c'est tant mieux ,je préfère la terre glaise,l'argile,les sentiers battus,de traverse,la chiotte au fond du jardin,le malandrin plutôt que le mandarin.Je rumine,radote,lève le pied gauche,crache un glaire saumâtre,mâche un tabac,une chique.Chicote,m'asticote le poireau,plante des haricots,des manges-tout,je mange des perces-oreilles,des daltoniens,des chimères,des pingouins,des oursins.Je,ce n'est pas moi,qui est le coupable,monsieur le juge,veuillez statuer,sur mon sort,c'est qui ce mec?Un mage, un sage,un mercenaire,un marabout à bout?Trêve de balivernes,de bobards,que justice soit faite,laquelle ,celle des laquais,des canards laqués,le roi est mort ,vive le roi! Je navigue entre deux eaux,je gamberge entre deux berges,je dérive,emportez- moi,courants ,je me porte volontaire.Jetez-moi à la mer,en plein océan,loin des continents,je ne veux pas être,faite de moi un bois flotté,une coquille de noix,un naufragé de choix.Apatride,extralucide,je cherche mon île,mon territoire,sans barrière,à la limite j'accepte celle de corail.Dans les assemblées nationales,on débat de tout,mais surtout de rien,loin de moi,de toi,ça palabre sec,loin du régime au pain sec.Que dire,que dalle,le jeu est truqué,c'est couru d'avance,le cheval finance est en avance,les trémolos chantent pour les barons de la finance, les politiciens se font chiens,de gardes de ces messieurs.Mais pourquoi,suis-je,pourquoi être tellement insignifiant,dans ce marasme,ce bain sulfureux, ce bouillon de culture,d'inculture,cette merde puante? Je ne demande  pas une réponse,je me questionne,personnellement,j'ai la haine,je rumine,je voudrais éclore,et savoir le pourquoi de ma venue ici bas.Si ne ne sers à rien,que je ne puis me faire entendre,ni ici,ni ailleurs,pourquoi suis-je? Je ne sers donc à rien,juste un passager involontaire? je voudrais pouvoir écrire des textes poétiques,pleins d'espoir,de rêves,ce que je fais parfois,mais j'avoue, je suis débordé par une réalité irréelle,étouffé par cette société merdique,prisonnier,je m'épuise à être,c'est un combat qui me semble perdu d'avance,voyant le peu d 'émulsion,j'ai l'impression d'écrire pour rien,comme pour ma peinture,qui est restée lettre morte.Vais-je terminer ma course ,dans un mur,au bout d'une corde? Si j'étais "riche",très égoïstement,je terminerais mes jours sur une petite île,isolée, loin des turpitudes du monde,dans une cahute,sans médias,sans électricité,sans pub,loin du monde matérialiste qui m'insupporte.Voilà mon rêve, un truc personnel,que je vous dévoile,ridicule,probablement...