L’avant-dernier tome de cette saga prévue en 100 épisodes contient les cartouches #89 à #94. À l’approche du dénouement de ce polar hardboiled, Brian Azzarello trouve encore quelques balles dans l’un des tiroirs de ce récit compartimenté avec grande maestria. Si cela fait déjà un petit temps que les membres du Trust retournent leurs vestes et que leurs Minutemen changent de camp tout en devenant de plus en plus incontrôlables, « Dernières cartouches » emmène progressivement le lecteur vers un final qui s’annonce explosif.
L’auteur bouge donc les dernières pièces sur le grand échiquier qu’il a imaginé, fait un peu de ménage, règles les derniers comptes et défait encore quelques alliances. Cole Burns rejoint la bande de Lono, Rémi se prépare à abattre une nouvelle cible, tandis que Slaughter compte définitivement mettre fin à la distribution des fameuses mallettes. Malgré ces derniers préparatifs souvent sanglants, tout semble converger vers la demeure de Augustus Medici, où Azzarello nous réserve un cliffhanger de format lors des retrouvailles entre Dizzy et Lono.
Brian Azzarello démontre donc une nouvelle fois sa capacité à gérer l’ambiance, ainsi que sa maîtrise de la narration. Et malgré une fin qui se rapproche à grands pas, il trouve encore le temps d’introduire un nouveau personnage : un jeune dealer nommé Pip’ qui reçoit comme mission de s’occuper d’un gamin portant un cartable rouge. Ce petit récit parallèle ne laissera pas le lecteur indifférent et contribue à entretenir l’atmosphère violente qui accompagne cette saga depuis le début.
Je pourrais également à nouveau vous parler du sens du découpage extraordinaire d’Eduardo Risso, de la symbiose parfaite entre le dessinateur et son scénariste ou même des splendides couvertures de Dave Johnson… mais je risque de me répéter.
Bref, « Dernières cartouches » n’est pas seulement l’avant-dernier volet de cette série, c’est surtout un excellent tome… comme tous les autres d’ailleurs.
Incontournable donc !