Les super-héros, ce thème sans fin, qui n’a d’horizon que l’imagination d’auteurs moustachus. Souvent adaptés, souvent ratés. Pourquoi la majorité des adaptations de comics se voient rangées du côté des nanars plutôt que des chefs-d’œuvre ? Une volonté de ne pas faire ressortir l’artistique à l’inverse du profit, une équipe de bras cassés, le tour est joué. Si tous les films de super-héros ne sont pas des adaptations de comics, le flot continu de matière première de ce côté garanti la pérennité du genre sur des nombreux siècles encore. Il est important de ne pas oublier les erreurs du passé pour ne pas les projeter dans un futur proche, ou lointain. Avec de superbes productions comme la dernière trilogie Batman, le premier Iron Man, Hellboy ou encore plus récemment The Avengers et toutes les petites surprises à venir, on ne peut décemment plus laisser passer des navets comme cette petite sélection qui suit. A vos armes.
Spawn, 1997
Si confier la réalisation à Mark Dippé était déjà une erreur en soit, le casting se révèle être des plus désastreux, on y croit pas une seconde. Le budget, lui aussi, réduit au minimum ($40 000 000) pour un film de cet envergure et ambition, la blague était lancée.
Spawn, (Al Simmons) loin d’être un preux chevalier, est un ex-agent de la C.I.A. assassiné par son boss et envoyé aux Enfers pour ses crimes. Lui, toujours amoureux de sa dulciné pactise avec le seigneur des Enfers, Melebolgia, dans l’espoir de la voir une dernière fois en échange de mener les troupes des ténèbres pour la dernière bataille contre le Paradis.
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« Aren’t there any normal people left on Earth? Or is everybody just back from Hell? »
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Tout le budget du film semble avoir été mis dans le costume grandiloquent de Spawn, les dialogues se sont sûrement perdus en cours de route et les effets spéciaux se noient dans l’incompétence de la direction et des acteurs. C’est un supplice. Spawn, anti-héros de génie à la psychologie développée se trouve être ici un imbécile incapable d’afficher le moindre charisme à l’écran. Où est notre badass adoré ? Spawn semble dilué, toute l’atmosphère démoniaque et violente à tour de bras n’a pas été retranscrit, la majorité des séquences semblent saupoudrées de sucre glace vanillé.
Rendez-nous Spawn.
Jonah Hex, 2010
Un autre film, un autre désastre, malgré un casting plutôt léché sur le papier : Josh Brolin, John Malkovitch, Megan Fox, Michael Shannon, Michael Fassbender. Le rêve, un peu. Mais un casting de rêve dirigé par un réalisateur qui n’a pour C.V. qu’un maigre film d’animation : “Horton”, c’est gâcher.
Jonah Hex, ancien combattant lors de la guerre civile voit sa famille tuée sous ses yeux par le très vilain Turnbull (aka le pire rôle de John Malkovich) qui en profite pour marquer à la hache rouge son passage sur le visage de Hex. Lui, laissé pour mort, flirte à nouveau avec la vie, la poussière et la lumière phosphorescente, avec l’aide d’un sorcier indien qui, au passage, lui donne la capacité de parler avec les morts (ah bon ?). Il décide alors de retrouver Turnbull (lui, entre-temps, devenu terroriste).
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« Jonah Hex doesn’t know how to die. He’ll have to be educated. »
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Sans surprise, les acteurs ne s’y retrouvent pas, l’ambiance et la retranscription de l’univers sont proches du zéro absolu. C’est un spectacle grisant où la violence ne fait même pas légion (blockbuster oblige, la limite d’âge est très basse). Absolument rien ne sauve ce navet de la soupe, pas même les deux gatling dont Hex habille sont fidèle destrier (ni même les lèvres de Megan Fox, qui semble n’avoir été mise là que pour montrer une collection de sous-vêtement période “western”).
Pas vraiment un western, pas vraiment fidèle aux comics, entre le ridicule et le semi-violent, un autre essai raté. Et si on filait le remake à Paul Thomas Anderson, hein ?
Batman & Robin, 1997
Certains diront que c’est un très mauvais film, d’autres que cet opus, made in Joel Schumacher, est la synthèse de l’expression d’un génie d’humour et de (insérer un chiffre) degré. Entre les deux chaises, il est important de reconnaître qu’on est sur un gros nanar, le genre que tu peux sortir par les jours de pluies, ou quand tout est glacé.
Élevé au rang de culte, notamment pour les répliques de notre cher Arnold Schwarzenegger (dans le rôle du Jean-Marie Bigard de la chambre froide) ou encore des “batnipples” (sur lesquelles nous ne fournirons pas plus d’informations). Comble du mauvais goût, de l’acting de bas étages et de l’expression homosexuelle du duo Batman & Robin (ENFIN), cet épisode portait tout de même quelques espoirs : Poison Ivy, Batgirl. Tous plus ridicules, les acteurs semblent avoir été choisis pour ça.
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« Allow me to break the ice. My name is Freeze. Learn it well. For it’s the chilling sound of your doom. »
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Intrigue gelée dans la classicisme : Mr Freeze et Poison Ivy ont prévu de geler Gotham City. Casting clairement raté, personnages sous-développés, potentiel gâché. Arnold ne possède malheureusement pas l’antipathie nécessaire au personnage et Uma Thurman surjoue jusqu’à l’épuisement de nos sucs gastriques.
Un supplice et un délice. Comme une glace trop froide, peut-être ?
Ghost Rider, 2007
Petit, un de mes premiers contacts avec les comics a été Ghost Rider, un personnage démoniaque, l’esprit de la vengeance, incarné de cuir et de flammes, un crâne pour visage et des chaînes (qui à l’époque me faisaient penser à Andromède des Chevaliers du Zodiaque). Un personnage sans pitié, aux prises avec de nombreux démons et autres forces paraissant toujours insurmontables.
Lorsque j’ai appris que Nicolas Cage allait jouer un de mes héros favoris au cinéma, la joie s’est emparée de moi. Nicolas Cage, qui a l’époque, après avoir fait de nombreux essais capillaires, s’était déjà rangé dans des rôles bien planqués et moisis, mais sa folie me faisait miroiter un personnage de Johnny Blaze intéressant (l’humain possédé par Ghost Rider).
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« I’m the only one who can walk in both worlds. I’m the Ghost Rider. »
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Johnny Blaze, donc, voyant son père mourir, pactise avec le diable pour sauver la vie de son père en échange de son âme. Ce dernier finit par mourir dans un accident de moto. Quelques années plus tard, Johnny devient un motard accompli, et le diable refait surface pour lui proposer un nouvel échange : son âme contre l’accueil de Ghost Rider dans son corps dans l’espoir d’arrêter son fils maléfique de s’emparer de la Terre.
C’est cheesy, mal réalisé, et encore une fois mal interprété. Johnny Blaze est sensé être hanté, mais reste de bois. L’effet blockbuster pèse encore une fois sur la balance, malheureusement. Et puis confier à nouveau un film Marvel à Mark Steven Johnson, c’est un peu chercher la merde. Mais on commence à être habitué, non ?
Brûlons toutes les copies restantes.
Daredevil, 2003
Vous vous souvenez de cette époque où Ben Affleck était mauvais acteur et où Jennifer Garner était dans sa période faste, “Alias” ? Certains producteurs ont décidé d’assembler tout ce beau monde pour l’adaptation du comic du même nom.
Matt Murdock, aveuglé à vie par des projections toxiques dans la rétine, a développé des sens aiguisés et une capacité au combat hors du commun. Avocat le jour, il combat le crime au tribunal, le soir, il vêtit une combinaison en cuir rouge-sang et arpente les rues d’Hell’s Kitchen pour traquer le crime à sa manière. Parfois accompagné par la presque ninja, Elektra (Jennifer Garner), il se confronte à celui que l’on appelle Kingpin, ennemi de Spiderman aussi, qui est bien décidé à faire régner le crime en costard blanc.
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« I prowl the rooftops and alleyways at night, watching from the darkness. Forever in darkness. A guardian devil. »
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Si voir Ben Affleck en tenue gracieuse de cuir relève potentiellement du fantasme pour beaucoup, on sombre encore et toujours dans le ridicule et la mauvaise interprétation du personnage. On notera que la version Director’s Cut ajoute un semblant d’intérêt à cette fresque que l’on oublie, vite. Un reboot est en préparation.
Ah oui, et non, on ne parlera pas du spin-off Elektra, c’est pour votre bien.
Captain America, 1990
Là, on tient quelque chose de lourd. Prenez le réalisateur de films comme “Cyborg” (avec JCVD) ou encore “Alien From L.A.” et donnez lui carte blanche pour la licence “Captain America” dans les années 90 et on obtient un joyeux chef d’oeuvre.
Inutile de préciser l’histoire de Captain America, un ex-soldat sélectionné pour devenir un super-soldat se retrouve cryogénisé et réveillé ensuite en 1990 pour combattre Red Skull, ce diabolique personnage, qui a décidé de prendre le contrôle de l’esprit du président.
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« Captain America, ya gotta help us. There was a scientist, eh, an Italian, eh, her name was eh… Doctor, eh, Vaseline? »
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Si l’on n’en voudra pas à Matt Salinger pour son portrait de Captain America, on ne va pas y aller de mains mortes avec le réalisateur, Albert Pyun. Pourquoi dans un film de Captain America, on le voit finalement si peu ? Pourquoi Captain America semble t-il toujours abandonné les personnes avec qui il est ? Pas terrible pour un héros et défenseur de la justice.
Le film est truffé d’incohérence, et l’on a finalement si peu de matériel propre au comics qu’on ne peut s’empêcher de penser à une réduction budgétaire drastique obligeant à : ne pas faire des scènes de combats, maquiller à l’arrache les personnages principaux, faire un montage hasardeux, faire écrire les dialogues par les doubleurs de Ken le Survivant.
Un essai résolument raté, c’était pas faute d’essayer de suivre les traces des premiers Superman. Heureusement, il y a eu un reboot, malheureusement, c’est pas la joie non plus.
Steel, le justicier d’acier, 1997
Décidément, 1997 est une année riche en surprises pour les adaptations de comics des bas fonds. Après Batman & Robin, Shaquille O’Neal (oui) incarne le personnage de Steel, héros de DC Comics.
Les chanceux ont pu découvrir les talents d’acteurs de Shaq dans le film “Kazaam”, un an auparavant, les autres découvrent avec joie ce non-acting face caméra.
John Henry Irons créée des armes pour l’armée mais lorsqu’il se rend compte que ce qu’il a conçu sert aux gangs dans la rue, il décide de devenir “Steel”, l’homme d’acier.
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« Look-it here, boy! You ain’t Superman! And you damn sure ain’t gettin’ paid! »
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On ne comprend pas trop. Entre humour et humour, on se demande par exemple, pourquoi autant de références à la carrière de Shaq ? Les effets spéciaux semblent dater des années soixante (et pourtant, on approche des années 2000) et la réalisation (bien que confiée au créateur de la série « V« ) manque de pêche et d’idées. Le personnage est par contre bien respecté, ses catch-phrases bidons sont bien retranscrites mais on est en droit de se demander s’il n’y avait pas un héros plus intéressant que Steel pour une nouvelle adaptation.
Nick Fury, 1998
Bien avant que Samuel L. Jackson ne prenne le rôle de Nick Fury (personnage incontournable des Avengers, saviez-vous qui occupait ce rôle de l’agent badass ?
Nul autre que le dévoreur de cheeseburger qu’est David Hasselhof. Un look proche de Kurt Russel dans New York 1997 et un direct to TV pour ce film qui n’a jamais trouvé sa place. Comment faire passer un chanteur allemand de variété pour le meilleur agent de la Terre capable de terrasser une groupe de terroriste à lui tout seul ?
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« You know that’s the problem with you and the Third Reich: no sence of humor. »
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Il ne faudra pas demander à Rod Hardy, aillant faillit à sa mission, bien que le script ait été écrit par David S. Goyer (on vous aide : Batman de Nolan, « Dark City« ). Néanmoins, il y a une certaine jubilation à voir le héros d’ « Alert à Malibu” se la jouer grand mercenaire implacable. Et puis, on avouera que la mégalomanie affûtée du méchant est tout à fait risible. Ah et puis, il y a des nazis.
Blade Trinity, 2004
David S. Goyer, à la réalisation et à l’écriture, comme quoi, il est capable du meilleur comme du pire. Il a néanmoins réussi à détruire la très bonne franchise qu’était « Blade » (premier du nom, voir deuxième pour les délire glauques de Guillermo Del Toro).
On a adoré Wesley Snipes en vampire-humain, le “diurnambule”, crédible à chaque plan, infatigable et inébranlable. On le retrouve ici complètement inintéressant où il se fait voler la place par Jessica Biel et un très mauvais Dominic Purcell en Dracula (?).
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« You’re not immortal. I musta heard hundreds of you rodents make the same claim. Each one of them has tasted the end of my sword. »
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Tout le film repose sur le combat final entre le vampire tout puissant qu’est Dracula et le plus grand tueur de vampires, Blade. Une déception à la hauteur de la jouissance du premier épisode. On regrette la mauvaise utilisation de Wesley Snipes qui semble effacé au profit de seconds couteaux bien mal aiguisés.
Là aussi, un reboot est en préparation.
Iron Man 3, 2013
Après un deuxième épisode catastrophique, on est en droit d’imaginer le pire, non ?
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