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Une marche citoyenne le 5 mai? Oui mais pourquoi?

Publié le 24 avril 2013 par Laroberouge @hocinisophia

 » Voici la revanche de l’humanité entière aux éternels jours de mai ». Louise Michel

Illustration quasi parfaite de cette grande marche à laquelle comptent se joindre des dizaine de milliers de citoyen le 5 mai. Contrairement à ce que l’on veut bien nous faire croire, la conscience politique est bien là et demeure en chacun, parfois en sommeil encore certes, mais elle est latente. Ainsi, ce rassemblement a pour vocation de continuer à éveiller les consciences. Les forces militantes, syndicales et politiques toutes unies, ensemble, pour montrer que la révolution est en marche. Le but est de montrer que l’on ne peut se reposer sur les  quelques maigres acquis obtenus par nos aïeux, dans la souffrance et parfois même le sang. Un rassemblement unitaire pour réaffirmer que la solidarité doit fleurir comme sur les cerisiers en cette période printanière mais que contrairement à la fleur du cerisier, la puissance humaniste ne doit quant à elle jamais flétrir.
Force est de constater que la constitution de la Vème République, ses institutions, son fonctionnement, arrivent à bout de souffle et que plus que jamais il est temps de changer, et de réécrire une constitution qui soit enfin le reflet de la démocratie en étant d’initiative populaire.

La logique n’est pas de regarder ailleurs afin de tirer des conclusions déterministes en postulant que l’on est mieux lotis que d’autres puisque ce genre de postures ne peuvent permettre le progrès économique et social. Parallèlement ce qui peut se révéler concluant pour certains ne peut être translaté à d’autres systèmes: je pense par exemple au fameux modèle scandinave de marché du travail qui a donné naissance en janvier dernier à l’accord national interprofessionnel signant l’arrêt de mort du contrat à durée indéterminée et en même temps l’espoir d’une vie professionnelle et a fortiori sociale pérennes. Or, ce que l’on constate, c’est qu’un tel accord ne pérennise en réalité que les patrons et leurs profits au détriment de la majorité, à savoir les individus, le citoyen lambda. Pourtant, c’est là que se trouve le schisme, une société n’est pas faite de patrons, mais d’individus qui ne possèdent rien d’autre que leur capacité à vivre ou plutôt à survivre par leur force de travail. C’est également là l’un des objets de ce rassemblement, à savoir remettre une bonne fois pour toutes l’humain au centre de toutes les décisions, qu’elles soient économiques, sociales ou politiques pour que désormais l’on puisse réellement revendiquer l’égalité dans le droit, qui sous-tend l’équité face à certaines contraintes et face à certains droits aussi- c’est le cas de l’universalité de l’attribution des allocations familiales -ou encore la fraternité qui doit enfin prendre tout son sens en s’appliquant de manière remarquable au quotidien.

Effectivement, l’urgence c’est que l’humain prenne le pas sur la finance mais certainement pas au détriment de l’écologie, puisqu’il apparaît essentiel de ne pas tomber dans le productivisme qui, nous pouvons le voir tous les jours, met clairement en péril notre capital Terre. Le respect de la vie n’est pas seulement celui de la vie humaine, il doit aussi passer par le respect et la protection de toute forme de vie, qu’elle soit animale ou végétale sans aucune distinction. Après tout, appliquer sérieusement le développement durable c’est transmettre une planète saine aux générations futures dans laquelle ils pourront évoluer dans des conditions décentes, un air respirable et où une véritable chaîne est reconstruite, où chaque être vivante a une place en toute harmonie.

D’ailleurs, pour transmettre à nos enfants un héritage prospère, cela passe bien évidemment par un écosystème préservé, une société dans laquelle ils sont assurés d’avoir un emploi stable qui leur permette de répondre à leurs besoins, mais cela ne peut se faire sans l’accès à l’éducation. Pourtant, notre éducation et celle de nos enfants est elle aussi mise en péril par la loi Fioraso qui devrait être votée à la fin du mois de mai, et qui compte organiser la mutualisation des universités, autrement dit, le financement des facultés par les entreprises, avec en fin de compte leur mise en concurrence comme sur les marchés.
Tout cela augure de nouvelles entraves pour ceux qui sont déjà tellement stigmatisés et qui doivent faire face au plafond de verre: les couches sociales populaires, ceux issus d’un milieu ouvrier, les immigrés et ceux qui en sont issus et enfin, les femmes, sans même parler de celles qui ont le malheur de cumuler les trois critères.

Un 5 mai placé donc sous le signe du rassemblement, de l’unité et de la citoyenneté pour refuser de manière claire et stricte le cap porté sur l’austérité, pour rappeler également que reste une large marge de manœuvre pour contribuer au bien être humain et pour que ce PIB que l’on cherche sans cesse à accroître ne soit pas seulement synonyme des richesses, de la valeur ajoutée que cumulent les entreprises, mais qu’il devienne en fin de compte un BIB: un bonheur intérieur brut.

Marche citoyenne du 5 mai.

Révolutionnairement vôtre,

La Robe Rouge.


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