Alors que le Vatican est parvenu à trouver un remplaçant à Benoît XVI, on se réjouit que Ghost aient trouvé un successeur au fantastique "Opus Eponymous" qui avait ravi nos oreilles en 2010. Attaqués par des prétendants au trône, les cinq musiciens suédois ont dû rajouter B.C. à leur nom afin de pouvoir continuer à exercer leurs activités musicales en toute tranquillité, sans avocats américains accrochés à leurs soutanes. Le parfum doucement surannée du premier album est à nouveau présent et procure une sensation aussi agréable qu'il y a 3 ans. Il y a même une touche plus appuyée de psychédélisme 60's comme sur "Secular Haze" et son orgue baroque qui peut évoquer certains travaux des Doors. "Jigolo Har Migiddo" enfonce le clou dans un style pop-rock qui nous fait dire que les cinq goules masquées souhaitent un peu s'éloigner de l'étiquette "hard rock à l'ancienne" pour ne garder que les deux derniers termes. Cela déplaira sûrement à certains. Ghost cherche ici surtout à complexifier son approche mélodique et montrer l'étendue de ses capacités de songwriting. Même si on perd le côté "néerdentalien", l'ensemble reste plaisant et doucement nostalgique des 60's/70's, en particulier avec l'importance accordée aux claviers/orgue. "Depth Of Satan's Eyes" est peut-être le titre le plus heavy de ce second effort alors que "La Mantra Mori" nous transporte presque du côté de la West Coast dans les seventies. Au final, la reprise d'Abba, "I'm A Marionnette", ne dépareille par rapport aux autres compositions. Vous l'aurez compris, Ghost n'a pas cherché à produire un "Opus Eponymous II" mais à développer un style qui devrait s'affiner d'album en album.
Elvira Santa
Ghost B.C., Infestissumam (Loma Vista Recordings-Universal)
Sortie le 16 avril 2013ghost-official.com/
Ghost, Infestissumam, video teaser
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